Dans le monde des milliardaires, ce qui séduit, c’est l’exclusivité. Ca marche pour les bagnoles. Plus c’est rare, plus ils sont prêts à aligner de gros paquets de dollars afin d’être les seuls à pouvoir en profiter. Du coup certains se sont faits spécialistes du sur mesure… ou du sur demande, c’est comme vous préférez. C’est le cas de la Bentley Turbo R Val d’Isère, au destin plus qu’original…
Robert et le Sultan…
La Bentley Val d’Isère, on la doit à deux personnes, Robert Jankel et le Sultan de Bruneï. Inutile de vous présenter le 2nd, Haji Sir Hassanal Bolkiah Mu’izzaddin Waddaulah est plus connu pour sa collection de plus de 5000 voitures (imagine son assureur !) et ses frasques financières que pour ses faits politiques et démocratiques ! Quant au 1er, après avoir créé la marque Panther en 72 pour la revendre en 80 à des investisseurs coréens, il se lance dans un délire qu’il imagine bien plus rentable. Il se spécialise dans la transformation no limit sur de autos de luxe auprès de richissimes amateurs en recherche de reconnaissance, ou en manque d’égo… c’est selon.
Je prends tout !
On ne sait pas comment les deux hommes se sont rencontrés, mais en tout cas, ils étaient faits pour. L’idée est t’elle venue de Jankel ou du Sultan, en tout cas, ce sont 11 Bentley Val d’Isère qui vont rejoindre le garage de Bruneï et ceux de certains de ses palais. Ouais, le gars il savait pas faire sans tomber dans la démesure et l’excès. En tout cas, ça allait bien faire les affaires de Robert Jankel Design.
Une Turbo R pour la chasse
La base, c’est une Bentley Turbo R équipée de son V8 de 6.75 l dont la puissance était estimée à 360 ch pour 750 Nm de couple. Estimée puisqu’à l’époque, Rolls ou Bentley n’annonçait pas de puissance, les anglais se contentant de dire qu’elle était suffisante. De toute façon, nous ne sommes par là pour nous aligner au départ d’un 400 m… mais pour aller chasser car la Bentley Val d’Isère, c’est un break… de chasse, même si je doute qu’il n’ait vu un jour un quelconque gibier. De toute façon, y’aurait pas la place puisque le caisson qui prend la moitié de la place accueille les amplis et les hauts-parleurs.
Jaune et bleu…
Robert Jankel Design s’est chargé de transformer le cul de la berline pour y mettre un hayon et en faire un break. Pour le reste, c’est comme au jour de sa sortie d’usine. Dans l’habitacle, c’est open bar. Tout est réalisable en échange de gros tas de billets. A contempler le modèle qui défile sous vos yeux, on devine que l’argent n’achète pas forcément le bon gout, même si tout est notion de subjectivité. Mais le mariage du jaune et du bleu, tout en conservant le bois précieux, fallait oser. C’est à regretter de ne pas être daltonien ! Quoiqu’il en soit, la qualité de finition est au rendez vous.
4 roues motrices
Malgré tout, Robert Jankel s’est fendu d’une prouesse technique. En proposant cette transformation, le client pouvait s’offrir une originale transmission intégrale. L’arrière ne change pas. Mais chacune des roues avant était équipée d’un système hydraulique, raccordé à la boite, qui se désaccouplait à partir de 50 km/h.
Combien ?
Au delà des 11 voitures commandées, assemblées et livrées au Sultan de Bruneï, Robert jankel Design proposait l’adaptation à qui voulait bien en équiper sa Rolls Royce Silver Spirit (ou Silver Spur en version longue et Flying Spur une fois shootée par un turbo) ou sa Bentley Mulsanne ou Turbo R. En dehors des 11 Turbo R Val d’Isère assemblées pour le Sultan de Bruneï, aucun autre chiffre n’a été donné. C’est à se demander s’il n’a pas été le seul à se les offrir !