La Ford Maverick, c’est le tromblon des familles. Le déplaçoir pas cher par excellence, pondu pour aller du point A au point B. J’suis pas persuadé que l’équipe qui l’a imaginée aurait pu penser qu’un jour elle se retrouve maquillée en bête de guerre et shootée à la sauce custom avec un V8 de 5.7 l shooté en 600+ !

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Projet Dauphine

D’autant plus que la Maverick a vu le jour dans le bureau d’étude de Willys-Overland Do Brasil, succursale du célèbre constructeur de la Jeep. Un projet mené en étroite collaboration avec les équipes de Renault. L’objectif était de proposer à travers elle une voiture moyenne et populaire, future remplaçante de la Dauphine que Willys-Overland assemblait sous licence pour le marché brésilien. Du coup quand Ford va racheter Willys-Overland Do Brasil en 67, le constructeur de Détroit récupère ce projet qui est encore dans les cartons. Si ce n’est qu’il tombe plutôt bien.

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Invasion d’imports

Depuis 64, si la Mustang bat des records de ventes, elle se pose aussi une concurrence interne face à la Falcon qui voit ses ventes s’effriter face à celles de la pony car. Et pendant ce temps là, les « import » viennent manger des part de marché… Datsun, Honda, Toyota ou encore la VW Beetle comment à venir rouler sur les terres des big three !

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Une caisse discount…

Chez Ford, on réfléchit plus que sérieusement à proposer une voiture moyenne, populaire, limite discount. Une caisse pas chère pour le marché américain mais aussi pour celui de l’exportation… C’est bon, vous voyez le truc arriver ? En 67, Ford va reprendre le projet Willys-Overland Do Brasil à son compte, le faire évoluer en y apportant sa touche avant de la mettre en production à partir de 69.

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…pour un best seller

La Ford Maverick va vite devenir le best seller de la marque. Dès la première année elle se vend quasiment aussi bien que la Mustang. En 71, le choc pétrolier et la hausse des prix des carburants la rendent encore plus populaire… mais en 75, l’arrivée de la moderne Ford Granada la ringardise. Les ventes dégringolent et en 77, Ford décide d’arrêter l’hémorragie. Quoiqu’il en soit, en seulement 8 années de carrière, un peu plus de 2 millions de Maverick sont tombées des lignes de production de chez Ford. Elle aura même droit à un come back au début des 90’s sous forme d’un 4×4 commun avec le Nissan Terrano… mais ça, c’est une autre histoire !

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Enervée !

Forcément, il a fallu que l’une des 2 millions de Maverick se retrouve avec un V8 stroké en 347ci (5.7 l) et dopé par un duo de turbos. Plus de 500 ch déboulent maintenant sur un pont  arrière renforcé Strange via une boitoto 4. Pour gripper au sol, le châssis a été entièrement revu chez Rod and Custom, afin de le passer en multibras avec des trains roulants maintenus par des combinés réglables. Le freinage Wilwood composé d’étriers 4 pistons pour mordre des disques percés et rainurés se charge des excès d’optimisme. Devant les jantes American Racing sur mesure s’affichent en 18″ pendant que leur homologues arrière se la jouent en 20″. Elles sont enrobées en Toyo Proxes de 245/40 et 305/30.

Première classe ?

Dehors, si on fait abstraction de la livrée bleu, or et blanc, et des éclairages LED, les amateurs de la Maverick ne devraient pas être dépaysés. Allez ok, le capot à pris de l’air, la calandre se contente d’une grille et une lèvre inférieure a débarqué ainsi que deux longue portées sous le parechoc. Dedans, c’est une autre histoire. Tout c’qui a pu l’être s’est retrouvé couvert de cuir biton. Du tableau de bord aux baquets, en passant par les contre-portes au ciel de toit. Une collection de manos AutoMeter permet de veiller à la bonne santé de la pompe à feu. La clim vient de chez Vintage Air. Pour la touche de chrome obligatoire, c’est le volant qui s’en charge. Une bonne sono et le tour était joué. Ainsi armée, la Ford Maverick passe du discount au premium… un peu comme remplacer sa Casio par une Rolex !

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