En voilà une base sympathique qu’on a trop souvent tendance à zapper. L’Alfa 155 c’est une vraie italienne. Une gueule pleine de caractère. Des moteurs plein de caractère. Et un comportement plein de… traction ! Aïe, à peine deux phrases et on parle déjà de c’qui fâche. Bon heureusement, celle que j’vous ai trouvée, elle a essayé de se faire pardonner…

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L’Alfasud avait ouvert le tir en 72 en faisant entrer la traction avant au sein de la famille Alfa Romeo. ‘FIn en même temps, la marque voulait devenir plus accessible et faut avouer qu’elle n’avait surtout pas trop le choix. En effet depuis les années 20 Alfa faisait partie des références sportives mondiales. Faut dire que sur les circuits, les Alfa ne faisaient pas de la figuration. Si la seconde guerre mondiale allait redistribuer les cartes, Alfa réussit à refaire briller son Biscione dès le début des années 50… mais voilà, le sport auto coute de plus en plus cher et la concurrence est de plus en plus affutée. Pour survivre la marque n’a pas d’autres solutions que de développer sa gamme afin de booster les ventes. Faut faire rentrer d’la caillasse dans les caisses. Si ce n’est que la tendance est aux voitures populaires.

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Alfa va réussir à trouver un compromis en baissant une partie de sa gamme sans pour autant sacrifier son ADN. En entrée de gamme on fait des voitures accessibles et tout en haut, on leur colle des moteurs énervés et de quoi les rendre plus sportives. Tout le monde est content. Et même en 72, quand l’Alfasud s’affiche en traction avant, l’alchimie fonctionne. Puis les talibans de la propulsion ont toujours de quoi se rabattre sur les autres modèles…

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Enfin ça, ça sera jusqu’en 87 et l’arrivée de l’Alfa 164… pour économiser et maitriser les couts, la marque au Biscione adopte la plateforme commune. Comprenez par là que la 164 partage ses dessous avec les Fiat Croma, Saab 9000 et Lancia Thema. Forcément, ce sera la même chose en 92 lorsque l’Alfa 155 sera dévoilée au public. Fini le transaxle qui avait fait le bonheur des adepte de la 75, l’Alfa 155 se veut la frangine technique de la Fiat Tempra et de la Lancia Dedra.

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Heureusement les similitudes s’arrêtent là. En même temps, elle doit se faire pardonner la 155. Alors sous le capot, Alfa y colle les 4 cylindres double arbres et Twin Spark, en 1.8 l et 2.0 l mais surtout, le Lampredi 2.0 T16 (dégonflé à 192 ch) de la Delta Integrale ainsi que le V6 Busso 2.5 l 12v. Sur circuit, elle mettra tout le monde d’accord. Sur la route un peu moins ! Et même si le train avant est celui de la Fiat Tipo, les ingénieurs Alfa y ont mis leur grain de sel afin d’améliorer l’ensemble et de lui offrir une comportement digne de son nom. Après ça reste une traction… fini les virgules et place aux « tout droit » !

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A partir de 1995, avec l’arrivée de la Phase 2 (reconnaissable à ses ailes « carrées », signe de voies élargies) tous les 4 cylindres sont maintenant en 16s, avec variateur de phase et toujours le double allumage. Le V6 continue d’être là et ça tombe bien puisque c’est lui qui nous intéresse aujourd’hui.

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L’Alfa 155 V6 que je vous ai trouvée, elle a passé la plus grosse partie de sa vie sur les routes japonaises. Et vous noterez que pour les japonais, le summum de la classe quand on roule en européenne, c’est de conserver le volant du côté original de la voiture. En Italie, c’est à gauche… donc rien d’étonnant de l’y voir, même si au Japon, on roule à gauche. Tant qu’on y est, il est signé RRS. L’autre modif a été pour le siège conducteur remplacé par un baquet Recaro. Tout le reste est resté comme au jour de la sortie d’usine.

Dehors c’est presque pareil. La caisse dessinée par Ercole Spada voit débarquer un kit Zender comprenant un parechoc avant – inspiré de celle qui courrait en BTCC en 94 – des bas de caisse, un pare choc arrière et un aileron. La robe Rosso met ses courbes en valeur.

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Les ailes sont remplies par des jantes OZ Racing Superturismo LM de 17″ chaussées en Falken Azenis RT660 de 205/40. Des ressorts courts H&R se chargent de rabaisser le centre de gravité et une barre antirapprochement Momo renforce l’avant. Le freinage n’a pas changé… si ce n’est les étriers devenus dorés.

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Enfin au niveau du Busso, le 2.5 l 12s se contente d’inspirer via un filtre K&N dans la boite d’origine et d’expirer à travers un silencieux double sortie en inox. Ouais voilà, on se contente de le faire chanter un peu plus haut, un peu plus fort. Faut dire qu’un V6 italien ne demande que ça ! Il revendique toujours 166 ch qui filent aux roues avant via une boite 5 manuelle.

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On a beau aimer ou pas, mais l’Alfa 155 a de beaux restes. Alors oui, elle ne sera pas la première à l’arrivée… mais niveau look et caractère, y’a pas à dire, le Biscione savait faire. D’ailleurs si la 155 allait récolter les foudres des alfistes, elle allait récupérer la sympathie des autres, de ceux qui aiment rouler différent. Avec une courte carrière de seulement 5 années, elle s’écoulera seulement à un peu plus de 195000 exemplaires… pas de quoi sabrer le champagne. C’est presque à se demander si son rôle n’avait pas été de se sacrifier afin de démocratiser la traction chez Alfa le temps de développer la 156 qui elle, sera un véritable best seller. Mais ceci est une autre histoire.

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