Au delà de la Road Runner avec son gros V8 de 7.2 l sous l’capot, vous savez c’qui m’a fait craquer sur cette Plymouth ? Son cul ! Le parfait cliché du muscle car des 70’s avec l’avant rasant quasiment le bitume et le cul rehaussé en mode dragster. Moi qui pensais bêtement que la tendance avait disparue, définitivement effacée avec les kits pour moderniser les châssis ! Eh bien non…

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Street racing

Vous rappelez vous aussi de ce style bien délire ? La première qui m’avait marqué, c’était la Gran Torino de Starsky et Hutch. Dans la série, elle avait le cul légèrement rehaussé. De quoi lui donner une allure particulière mais très ricaine, un muscle car prêt à en découdre en mode street racing.

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Reine du 400 m

D’autant plus que la Plymouth Road Runner, elle est née en 68 pour aller chasser le 400 m, au point de devenir la muscle car la plus puissante vendue sur le sol américain entre 68 et 71. Armée de son V8 Hemi de 7.0 l pour 425 ch elle était capable de manger le 1/4 de mile (402 m) d’un dragstrip en 13,5 secondes. Et pour ceux qui voulaient une voiture plus adaptée aux virages, ils pouvaient toujours opter pour la Superbird.

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New look

En 71, la Road Runner change de look. Une bonne chirurgie esthétique avec un face avant plus agressive, un pare brise plus incliné et des courbes plus sensuelles. Si la génération précédente affichait un équipement limité pour pouvoir être proposée à un prix imbattable, la nouvelle venue s’embourgeoisait en affichant une liste d’options aussi longue qu’une générique de Marvel ainsi que des V8 aussi puissants qu’une citadine roumaine. Mais c’était surtout une façon de contourner les couteuses primes d’assurances sensées calmer les ardeurs des fans de muscle cars. Et bien qu’en pleine crise écologique qui voyait les V8 se retrouver bridés de partout, le millésime 71 allait être le dernier à recevoir les V8 440 et 426 Hemi. En 72, les normes antipollution réussissaient à avoir leur peau et la Road Runner, dans sa version la plus virile, devait se contenter de 300 ch…

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Fin du game

En 73, le style s’assagissait et de 75 jusqu’à sa disparition du catalogue en 80, la Road Runner allait devenir un coupé oubliant son passé de brute épaisse pour préférer se la jouer bourgeois. Quoiqu’il en soit, durant ses 12 années de carrière, un peu plus de 45000 Road Runner trouvèrent preneurs.

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Remise en forme

Pour en revenir à celle qui nous intéresse, un millésime 72, notre Plymouth Road Runner a pris sa revanche sur le temps. Après avoir passé sa vie sur les routes de l’Oklahoma, elle a fini par rejoindre le garage pour se retrouver mise à tôle et entièrement restaurée.

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Orange et noir 

La caisse a été repeinte en orange avec les obligatoires bandes noires sur les montants arrière alors que le toit partiellement couvert de vinyle noir. Des canards noirs sont placés de chaque côté de la face avant. Les chromes sont refaits et le capot se bombe et s’aère. Lui aussi a droit à sa touche de noir. Un aileron apporte un peu d’appui sur l’arrière.

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Lève les fesses !

Pour remplir les ailes, un jeu de Cragar SS en 15″ chaussent des BF Goodrich Radial T/A de 225/60 et 295/50. Les trains roulants sont maintenus par des amortisseurs associés à des lames de ressorts. A l’arrière, elles sont incurvées, renforcées et montées sur des platines afin de pouvoir accueillir des barres stab’ aussi bien devant que derrière. La direction assistée est revue pour être un chouill’ plus directe et les quatre freins à disques légèrement upgradés.

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Swappée en 440

L’objectif était d’encaisser les charges du nouveau gazier, un V8 440 gavé par un carbu quatre corps et par un collecteur d’admission en alu signé Mopar. Un alternateur Powermaster, des poulies alu Front Runner, un radiateur alu avec gros ventilo, deux collecteurs Doug Thorley avec ligne full inox et ce sont maintenant 440 ch qui filent aux roues arrière via une boitoto 3 vitesses TorqueFlite 727 associée à un DGL. La Road Runner retrouve son ADN de muscle car, prête à laisser deux grosses traces noires sur l’asphalte.

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The 70’s show !

Dans l’habitacle, la sellerie vinyle orange et noire, les quelques placages en simili bois, le volant Tuff, les manos AutoMeter et le levier de vitesse à verrouillage inversé B&M valident l’ambiance 70’s de la bête.

Validée ?

Au final, c’te Plymouth Road Runner, c’est un voyage dans le temps. Bon ok, elle est de 72… mais en pleine tendance du restomod où on cherche à faire du neuf avec du vieux, se retrouver avec un projet qui finalement reprend les codes de son époque, bah… ça change et ça rafraichit. C’est pas compliqué, et c’est validé…!

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© MrGPS via BaT