En 84, l’Audi 80 c’est une berline à l’aspect sérieux, voire presque banal. Si ce n’est qu’elle embarque la transmission Quattro associée à un original 5 cylindres de 2.2 l pour 136 ch. De quoi la rendre performante et efficace pour aller chasser ses rivales de chez BMW et Mercedes et en faire une base intéressante pour la transformer en sleeper…
Complexe d’infériorité ?
A la fin des 70’s, Audi cherche à se hisser au niveau de BMW et de Mercedes. Pour ce faire, la marque aux 4 anneaux va miser sur le sport auto et essayer d’y démontrer sa supériorité technologique, notamment celle de ses 5 cylindres turbo mais surtout, sa transmission intégrale. Si l’Ur Quattro va rapidement devenir la référence des coupés sportifs, même la berline Audi 80 va avoir droit à sa dose. Transmission Quattro et 5 cylindres si ce n’est que pour la familial, il restera atmosphérique et devra se contenter de 136 ch. De quoi lui faire passer la barre des 200 km/h et de s’offrir le 0 à 100 en 8,9 secondes, avec un niveau de sécurité délirant quel que soit l’état de la surface.
5 cylindres, turbo et Quattro
Audi va gagner son pari. La marque aux quatre anneaux va devenir le cauchemar de ses rivales et rejoindre l’élite européenne aux côtés de BMW et Mercedes. Le mariage du 5 cylindres turbo et de la transmission intégrale va faire des miracles. Coller des watts c’est bien, mais les faire passer au sol et faire en sorte qu’ils y restent, c’est mieux. Alors oui, niveau fun et pilotage pur, la propulsion garde la faveur des sportifs, mais niveau efficacité et sécurité, difficile de faire mieux. Et ça Audi ne va pas se priver pour le montrer en sport auto, que ce soit en rallye, en course de côte, sur circuit ou dans les runs du vendredi soir…
Paul’s Classic Car Restorations
Et l’Audi 80 Quattro Tornado Red qui vous chatouille la rétine… non en fait elle n’a rien pour vous la chatouiller, si ce n’est son jeu de jantes OZ Racing en 17″ et sa hauteur de caisse un chouill’ rabaissée, rien ne laisse imaginer le potentiel de l’engin assemblé par Paul’s Classic Car Restorations, une équipe de sorciers basée à Mansfield en Angleterre. Les suspensions sont signées KW, le freinage est upgradé et c’qui a pu être renforcé l’a été.
Sont fous ces anglais !
Si esthétiquement, la voiture est d’origine, sous le capot, y’a l’feu ! Le 5 cylindres 2.2 l atmo a été remplacé par un 5 cylindres 2.2 l turbo emprunté à un coupé S2. Le gazier a été forgé et shooté par un turbo Holset qui souffle comme une tornade dans l’admission du 5 pattes. Injection gros débit, gestion en mode vener’, collecteur et ligne full inox, pipping XXL, wastegate et dumpvalve… de quoi sortir 652 ch et les envoyer aux 4 roues via une boite 6 manuelle empruntée à une RS4 B5.
Audi 80 RS…
Dans l’habitacle, les Recaro électriques et la banquette tendus de cuir noir ont été récupérés sur un break RS2. Le volant sur une S2. La crémaillère de boite est apparente et des manos ont poussé sur la console centrale afin de veiller à la bonne santé de la pompe à feu.
Le parfait sleeper
Vous aurez compris que cette Audi 80 n’est pas là pour enchainer les balades dominicales avec femme et marmots, le coude à la portière. Non, son truc, c’est la destruction de cervicales et si en passant, elle peut tordre 2 ou 3 M3 ou d’la C63, elle prend. Et encore, là c’est pour l’entrée… car avec un peu moins de 1300 kg sur la balance, elle affiche un rapport poids / puissance équivalent à celui d’une Ferrari 812 Superfast ou d’une Ruf CTR3 et est donc capable d’aller chercher plus gradé… tant que ça ne tourne pas trop !