La Ferrari GTB/4 c’est la réponse d’Enzo à Ferruccio qui l’avait provoqué avec sa Lamboghini Miura. Et quelle réponse ! Aussi belle en mode GT qu’efficace une fois le jogging enfilé. Capable d’aller chasser la victoire de classe aux 24h du Mans ou d’aligner une Paris Nice en un temps record… et même cheveux au vent une fois devenue 365 GTS/4…

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Parfois, les mots ne servent pas à grand chose. Il suffit de se taire et d’admirer. Mais voilà… d’une le Dieu Google ne voit pas les choses comme ça. C’est d’ailleurs malheureux, car un titre et des photos, ça serait une bonne solution pour les jours en manque d’inspiration. Si ce n’est que des photos sans explications, ça existe déjà, ça s’appelle les réseaux sociaux. Ou tu te goinfres d’images sans savoir l’histoire qui va avec… de quoi enfanter une belle génération d’incultes. Puis de deux, quand tu tombes sur une Ferrari 365 GTS/4, plus connue par le commun des mortels comme la Daytona Spider, ça vaut quand même la peine d’en savoir un peu plus non ?! Surtout que la belle n’a été produite qu’à seulement 12 exemplaires. Autant vous dire qu’avec ce genre de beauté, autant avoir une bonne assurance auto !

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En 65 chez Ferrari, on s’est pris la Lamborghini Miura en pleine poire. Autant dire qu’à Maranello on était pas prêt pour un tel affront. D’autant plus que sur les circuits, c’est Ford qui commence à venir sérieusement chatouiller les voitures rouges. Dès le début de l’année 66, Enzo met ses ingénieurs au boulot afin de sortir le nouveau fleuron de la marque et autant dire que l’échec ne sera pas toléré.

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Les châssis est repris de la 275 GTB/4, un treillis de tubes ovales, renforcé, élargi et équipé à l’avant et à l’arrière d’une double triangulation maintenue par des combinés amortos / ressorts avec barre antiroulis. Chez Ferrari, on continue de miser sur le traditionnel V12 Colombo, une fois de plus emprunté à la 275, si ce n’est que les ingénieurs lui ont fait gagner du volume pour le faire passer à 4.4 l. Les culasses hémisphériques comptent 2 soupapes par cylindre activées par des double arbres çames en tête. La lubrification est à carter sec (14 litres d’huile !) et l’ensemble est gavé par une armée de 6 double corps Weber 40 DCN 20 couvert d’une boite à air XXL. De quoi tirer 352 ch et 44 mkg de couple des 12 gamelles capables d’aller chercher plus de 7500 trs.

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Pour envoyer ce beau monde sur la route, les watts passent par une ensemble boite pont avec 5 rapports manuels. De quoi passer la barre des 100 km/h en moins de 6 secondes, de taper un 400 m en 13,7 et 11 secondes plus tard celle du kilomètre avant de filer jusqu’à 280 sans avoir eu à mettre à jour son testament contrairement au proprio d’une Miura.

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En gros celle qui va s’appeler 365 GTB/4 – et surnommée officieusement Daytona en hommage au triplé de Ferrari aux 24h de Daytona 67 – c’est le plumage et le ramage avec en guise de bonus, la confirmation de son potentiel en sport auto. En attendant, lors de sa présentation officielle au salon de Paris en 68, le public est conquis, la presse un peu moins, elle lui reproche son manque d’audace stylistique et technique. Pourtant le dessin signé Leonardo Fioravanti – qui travaillait alors pour Pininfarina – reprenait les codes stylistiques de l’époque, cul tronqué avec un long capot qui débouche sur une face avant affutée.

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Lors de sa présentation, la Daytona affiche un regard fixe composé de deux double optiques protégés sous une plaque en Perspex. Mais voilà, ce dispositif est interdit aux USA. Ferrari et Pininfarina vont alors travailler ensemble afin d’élaborer un système escamotable qui va débarquer en 70 sur les modèles américains, avant d’être finalement adopté définitivement à partir de 71.

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Mais revenons en à notre Daytona qui entre temps, avait aussi perdu la tête… enfin surtout le toit. C’était au salon de Francfort 1969, Ferrari y dévoilait son sculptural 365 GTS/4… La Berlinetta était devenue Spider afin de décoiffer le pilote et son passager. Et si la Ferrari Daytona Berlinetta affichait une plastique séduisante, une fois le toit devenu toile et rabattu derrière les appuis-tête, elle devenait fatale ! Surtout habillée en Marrone Colorado avec capote chocolat associée à un intérieur cuir caramel et chaussée en Borrani, le modèle qui avait été exposé au salon de Miami de 1969 et entièrement restauré en 2009.

En dehors de la taille du toit ouvrant rien ne changeait. Le V12 affichait toujours 352 ch et bien que le poids grimpait légèrement, la Daytona restait tout aussi veloce que le coupé. Si ce n’est que son prix allait la rendre plus exclusive que sa frangine fermée. Seulement 123 Daytona Spider seront produites alors que 1406 Berlinetta seront assemblées.

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La Daytona Spider deviendra une des stars d’Hollywood en faisant une apparition plus que remarquée dans Miami Vice. La production avait demandé à Ferrari de fournir un véhicule.Le constructeur refusera aussitôt, obligeant l’équipe de trouver un plan B, en l’occurence une deux Corvette C3 qui se transformeront en 365 GTS/4. Si ce n’est que les deux replica allaient sérieusement déranger Maranello qui, face au succès de la série, allait finir par revenir sur sa décision en fournissant deux Testarossa noires. Afin qu’elles rendent mieux à l’image, elles seront repeintes en blanc. Quant aux cascades, c’est une troisième Testarossa qui fera l’affaire, une nouvelle réplique mais ce coup ci basée sur une De Tomaso Pantera.

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Logiquement, vous devriez pouvoir sécher votre beauf lors du prochain repas dominical en lui parlant de la Ferrari 365 GTS/4. Vous pourrez l’achever en lui expliquant que 365, c’est la cylindrée unitaire (0,365 x 12 = 4,4), GTS pour Gran Turismo Spider (B pour Berlinetta) et que le 4, c’est pour les 4 arbres arbres en tête (à ne pas confondre avec une GT4 qui signifiait GT 4 places…). Allez, c’est cadeau !

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