L’Aston Martin V8 Vintage, c’est le renouveau de Gaydon en 2003. L’année suivante la DB9 et son V12 viennent transformer l’essai, suivie en 2007 par la DBS qui pousse le bouchon encore plus loin. Et chez Aston, on s’est demandé ce que donnerait le V12 de la DBS si on le mettait sous le capot de la Vantage. En 2009, ils vont avoir la réponse… et en 2014, l’arrivée de la V12 Vantage S va mettre tout le monde d’accord !

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Il était une fois la DB7

Chez Aston Martin, on sait relancer la machine quand tout semble foutu. Rappelez vous la 87, la marque est à deux doigts de la banqueroute. Elle trouve un second souffle en voyant débarquer Ford. La marque de Détroit investit, devient majoritaire, avant de d’acheter la totalité des actions en 93, au même moment où la DB7 est présentée. Elle a beau embarquer un « banale » 6 en ligne compressé – au grand damne des fidèles de la marque – son dessin fait l’unanimité. Deux ans plus tard, Aston se réconcilie avec les plus difficiles en y collant un V12 6.0 l de 420 ch développé avec Cosworth. La DB7 devient alors le best seller de Gaydon et la reine de la franchise des assurances auto comme Groupama puisque les ventes ne cessent de grimper faisant d’elle l’Aston la plus produite de la marque.

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DB9, DBR9 et DBS

En 2004, Aston lance la DB9 et en profite pour s’associer à Prodrive afin de créer Aston Martin Racing dans le but de développer la DBR9. Là, sur le coup, en dehors d’une stratégie pour le moins classique, ça n’a l’air de rien. Si ce n’est qu’en 2007, Ford en proie à des difficultés financières, décide de se séparer de la marque anglaise. Et justement c’est Prodrive par le biais de David Richards, qui va prendre les commandes d’Aston Martin par le biais d’un consortium n’a de son association avec un homme d’affaire – John Sinders – et deux fonds d’investissement koweitiens. Au même moment, la DB9 s’offre une version ultime, la DBS, qui voit son V12 poussée de 455 à 517 ch.

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Au tour de la V8 Vantage

Depuis deux années la figure de proue à Gaydon s’appelle V8 Vantage. Une fois encore, les ventes sont au rendez vous. Associée à la DB9 et à la DBS, le catalogue a fier allure. Mais voilà, le passage de Ford à Prodrive ne rassure pas vraiment les clients potentiels. Il faut un signe, un truc fort qui puisse mettre tout le monde d’accord et montrer qu’il n’y pas de risques…

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Mr Richards…

David Richards c’est féru de sport auto… et de business ! Copilote d’Ari Vatanen, il décroche le titre de champion du Monde des rallyes en 81. Trois ans plus tard, il raccroche le casque pour fonder Prodrive. A partir de 1990, Prodrive est choisie par Subaru pour se charger de faire rouler les Legacy puis les Impreza en WRC avec le succès qu’on connait. En 97, il remplace Flavio Briatore à la tête de Benetton F1. L’histoire va durer une saison avant qu’il ne retourne s’occuper de Prodrive et fasse son come back en F1 en 2001 en étant actionnaire dans l’écurie BAR.

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Un V12 dans une Vantage

Si je vous étale une partie de son C.V. c’est surtout pour montrer que le gars sait de quoi il parle. Et qu’il fallait quelqu’un d’aussi piqué que David Richards pour imaginer une Aston Vantage dotée du V12 de la DBS… carrément ! Il fallait un coup d’éclat… en v’là un qui va faire du bruit.

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Ils l’ont fait !

Et à tous les sens du terme. En même temps… la V8 Vantage, c’est la baby Aston. Née avec un V8 4.3 l de 385 ch, il passe en 2008 à 4.7 l pour 420 ch. Les perfs sont déjà loin d’être ridicules avec un 0 à 100 en moins de 5 secondes et une Vmax qui flirte avec les 290 km/h. Mais il faut croire que cela ne suffit pas puisqu’en 2009, c’est le V12 de 5.9 l qui emménage sous le capot de la Vantage. Largement inspiré du concept V12 Vantage RS Concept présenté en 2007, le missile affiche 517 ch, le 0 à 100 en 4,2 secondes  et plus de 300 en Vmax. Ca commence à causer… les 1000 exemplaires prévus (1200 coupés + 101 roadsters) trouvent preneurs en un rien de temps… à tel point qu’Aston en produira 200 et plus ainsi que 101 roadsters. Business is business.

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S…uper Vantage

Si ce n’est que l’histoire ne va pas s’arrêter là. En 2014, alors que la tendance s’oriente vers le downsizing, Aston rajoute une couche et dévoile la V12 Vantage S et souvent, quand un constructeur rajoute un S au nom d’une de ses bagnoles, on sait que ça ne rigole plus. Là, c’est S…portif et S…érieux ! Le V12 donne tout c’qu’il peut et envoie 573 ch aux roues arrière via une boite 7 robotisée Sportshift III associée à un pont autobloq’, aidé par un ASR et ESP déconnectable avec contrôle de motricité. La suspension est pilotée et offre 3 modes différents, Normal, Dynamic et Track. Dans tous les cas, faites en sorte d’avoir les coordonnées d’un ostéo dans votre répertoire ! La direction à assistance variable est directe même si elle offre un ressenti artificiel. Le freinage XXL fait confiance à des disques en carbone céramique mordus par des étriers 6 pistons devant et 4 derrière qui ne cherchent pas à être cachés par les jantes forgées en 19″, chaussées en Pirelli Pzero Corsa 255/35 et 295/30.

Aston reste Aston

Au niveau physique, la Vantage a pris du muscle… et du carbone. C’est trapu, large, méchant même si ça sait rester sobre. Nous sommes chez Aston ici ! Dedans c’est pareil… en dehors d’un choix de cuir plus large et d’un habillage carbone, rien ne laisse vraiment présager la fougue qui sommeille sous les prises d’air…

Tueuse de pneus !

Car l’essentiel il se passe sous le pied droit. Avec 1665 kg sur la balance, l’Aston sous hormones mange le 0 à 100 en moins de 4 secondes, fracasse le 400 m en 12,2 et le kilomètre en 21,7 pour une Vmax de 330 km/h. Ca cause… D’autant plus que la bestiole va se faire une sale réputation car entre ses 620 Nm de couple et son empattement court, autant vous dire que la V12 Vantage S frappe aussi fort que c’qu’elle se dandine du cul. C’est une spécialiste de la trace de gomme… que ce soit en ligne droite ou pas. Elle reste jusqu’à aujourd’hui la Vantage la plus délirante et la plus effrayante sortie des usines de Gaydon mais aussi, la seule – et surement la dernière – a recevoir un V12.

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