Quand tu veux aller chasser le sanglier, tu pars pas avec un lance pierre ou des fléchettes… Eh bien le 400 m c’est pareil. Si ce n’est que tu en as qui adorent quand même choisir une base totalement décalée limite délirante. Une Corvette ou une Camaro ? Trop classique. Par contre, une Volvo 780 Coupé Bertone… autant dire que t’en croises pas sur tous les dragstrips !

Volvo et la tradition des coupés

Chez Volvo, le coupé c’est une tradition. Amazon, P1800, 262C, 480, C70… la marque a toujours montré que ses briques de survie pouvaient aussi être sexy. ‘Fin, toujours une question de gout… en attendant, ça faisait le job. D’autant plus quand le constructeur confiait le dessin des lignes à Bertone.

Signé Bertone

En 82, Volvo lance la 760, une grosse berline qui vient pousser la 260 (la déclinaison haut de gamme de la 240) à la retraite. Deux ans plus tard, la 740 vient la rejoindre au sein de la gamme. Exclusivement en 4 cylindres et moins bien équipée que sa frangine, elle proposait une sorte d’entrée de gamme. Mais la gamme n’allait pas s’arrêter là puisqu’au salon de Genève de 85, ce fut au tour du Coupé 780 d’être dévoilé. Si les 740 et 760 affichaient une ligne tracée à la tronçonneuse, Volvo avait demandé à Bertone d’y apporter un peu de sex appeal, comme il l’avait fait la 262C, que Bertone s’était finalement contenté de top choper !

Brique tu es, brique tu resteras

Pour la 780, la recette sera différente, même si elle ne va rien bouleverser. En gros, ils en ont fait un coupé… bon c’était le cahier des charges vous m’direz. Mais aucune révolution stylistique, si ce’ n’est qu’ils ont viré les portes arrière. On voit que la prise de risque a été limitée avec un résultat qui n’a rien du tromblon… et rien du sex symbol non plus.

Camion en robe de soirée

Assemblé chez Bertone, le coupé Volvo 780 va afficher un prix délirant… en même temps, il se la joue premium. Mais pour un prix supérieur à celui d’une Jaguar XJS V12, on a du cuir, des vitres, des sièges et des rétros électriques, un toit ouvrant, la clim, l’ABS, une sono… et un V6 PRV 2.8 l de 167 ch avant qu’un 4 cylindres turbo de 200 ch ne vienne le remplacer en 90 juste avant qu’il ne disparaisse après un peu plus de 8500 voitures produites… Nuccio Bertone lui même l’avait caractérisé de camion en robe de soirée !

Transformation…

Eh bien le camion, il pose aujourd’hui ses roues sur DLEDMV. Ce coupé Volvo 780, une fois sorti d’usine, a traversé l’Atlantique… comme la plupart de ses frangines d’ailleurs puisque le marché américain a absorbé quasiment les 3/4 de la production. Si ce n’est qu’après une carrière routière aussi banale que paisible, le coupé suédois a pris sa race puisque seulement quelques éléments de la caisse ont été conservés. Pour le reste, c’est du tube et de la tôle.

Cellule de survie

Du tube pour faire le châssis et l’arceau avant d’y greffer un plancher en alu et les trains roulants. Une double triangulation devant et du multibras à l’arrière. L’ensemble est maintenu par des combinés Koni avec un freinage signé Wilwood et un parachute. Le cockpit n’a besoin de rien de plus qu’un siège baquet avec harnais, niché dans une cage tubulaire. Un levier de vitesse Turbo Action Cheetah, des manos et interrupteurs dont certains sont installés au plafond, un volant Grant GT trône devant un compte tour AutoMeter avec des voyants de shifter, et un tableau de bord qui n’est autre qu’une tôle peinte en trompe l’oeil.

Kit car !

L’ensemble est habillé d’une coque qui reprend le toit, les ailes avant, les feux et les pare-chocs de la Volvo originelle. Tout le reste est en fibre ou en plexy. L’aileron peut faire office de table de camping. Et la robe a tout pour attirer l’oeil. Violet, avec des bandes jaune, bleu et mauve. Le capot a vu pousser une prise d’air afin d’alimenter le gazier.

Usine à gaz

Une fois harnaché, le pilote va tenter de gérer avec le gros V8 Chevy de 522 ci (8.6 l) qu’il a devant lui. L’engin a reçu un vilebrequin forgé Moldex, des bielles CP-Carrillo et des pistons Wiseco avec segments renforcés C&A. Les culasses sont signées Brodix avec arbres à cames plus pointus, soupapes ainsi que ressorts renforcées et poussoirs Isky. La pipe d’admission XXL est alimentées par un carbu quadruple corps Dominator gavé par une double pompe à essence. Les calories sont évacuées à travers deux collecteurs et lignes sur mesure signées Kooks.

820 ch et 10 embrayages !

820 ch filent aux roues arrière via une boitoto 2 vitesses Powerglide associée à 10 embrayages en cascade (non, y’a pas de faute de frappe !), un arbre Strange raccordé à un pont court Mark Williams. Les grip est confié à des boudins Mickey Thompson en 3″ à l’avant et 33″ à l’arrière. Histoire de leur donner un coup de main, des wheelie bar en chromoly évite le nez de lever vers le ciel et plaque le cul au sol pendant la poussée.

Une caisse dans les 8

En gros, ce coupé Volvo 780 sous testo revendique le 400 m autour des 8,5. Son pilote affirme qu’avec des réglages plus poussés il peut tomber ce chrono aux environs de 7,5… Plutôt énervé le camion !

© Joerace33 via BaT