Avec sa 190 E Mercedes a prouvé que ses voitures n’étaient pas réservées qu’à des grabataires incontinents ! Nan, les voitures étoilées pouvaient désormais séduire les jeunes. En 93, Mercedes enfonçait le clou avec celle qui allait inaugurer la famille Classe C, la W202. D’autant plus qu’elle allait passer en mode warrior en recevant officiellement le logo AMG… et un V8. En devenant C43 AMG, elle devenait surtout une bag girl !

Mercedes 190 E

Bon, prenons un peu plus notre temps que c’que veut bien me laisser une intro. 82, la Mercedes 190 E vient rajeunir l’image vieillissante de la marque étoilée. Un pari plutôt osé mais qui va vite s’avérer être un best seller. 1,87 millions d’exemplaires plus tard, Mercedes transforme l’essai en inaugurant en 93 la famille Classe C, une berline séduisante, fiable, bien finie et pratique avec un coffre de 420 litres… ‘fin bon, ça ici on s’en fout ! On n’est pas chez Auto Plus !

De Cosworth à AMG

Dès la sortie de cette W202, la Classe C va surtout servir à officialiser le partenariat avec AMG. Chez Mercedes, on se dévergonde. Si Cosworth s’était occupé de la 190 que les Evo 1 et Evo 2 avaient transformé en monstre des circuits, depuis 1990, c’est AMG qui est officiellement le département sport de la marque et trois ans plus tard, la C36 AMG va en devenir la toute première représentante. Elle reçoit un 6 en ligne de 280 ch… bridés par une boitoto. Les perfs sont honorables, mais loin de celles de son éternelle rivale, la BMW M3 E36 qui s’est même permise d’aller chasser sur les terres de sa sainteté Porsche 911. Il n’empêche qu’elle est capable de manger le 0 à 100 en 6,7 avant de passer les 400 m en 14,7 et le 1000 m en moins de 27.

DTM

En 94, la nouvelle Classe C enfile le jogging et va se frotter aux Alfa V6 Ti et Opel Calibra V6 4×4 en DTM avant de passer à l’ITC. A partir de là, ça va partir en saucisse ! La FIA fait exploser les couts… et les budgets de constructeurs. En 96, Alfa et Opel jettent l’éponge, laissant Mercedes comme seul constructeur. Le championnat est arrêté jusqu’en 2000 où le DTM fera son grand retour. Mais ceci est une autre histoire.

Place au V8

Si la Classe C disparait des circuits en 97, chez Mercedes on décide de lui faire passer la deux avec un discret lifting esthétique et une grosse mise à jour mécanique puisque la C36 AMG devient C43 AMG. Comprenez par là que le 6 en ligne de 3.6 l va laisser sa place à un V8 de 4.3 l. La berline voit alors débouler 306 ch et 410 Nm de couple mais aussi une bonne louche de kilos supplémentaires. Le gain au niveau perf se compte en dixièmes, mais coller un V8 sur le train avant d’une berline de bon père de famille, fallait oser le faire. Même si chez Mercos on avait déjà l’habitude de ce genre de greffe !

Reine de l’autobahn

Bon, ne nous enflammons pas. La C43 AMG est rapide, très rapide. Mais niveau perf et efficacité, elle est bien loin de sa meilleure ennemie, la BMW M3 3.2 l. Si la bavaroise est une vraie adepte des circuits, la berline étoilée est la reine de l’autobahn. Pour elle c’est soudage et ligne droite. Dès que ça tourne, le V8 fait l’effet d’une enclume sur le train avant qui préfère sous virer plutôt que de gripper. Pendant c’temps là, le couple met à mal le grip des boudins arrière… c’est loin d’être chirurgical, mais niveau fun et déhanché, ça casse les habitudes des clients Mercedes !

Option C55

Si la C43 AMG a rejoint le catalogue officiel Mercedes en 97, l’année suivante, certains clients pouvaient de délester et cocher l’option C55… leur C43 passait alors par les ateliers d’Affalterbach afin de troquer le 4.3 l contre un V8 de 5.4 l (ouais, même si elle s’appelait C55 !) de 347 ch et 510 Nm. Avec elle, AMG redevenait le préparateur qu’il avait été.

Heureusement, il reste le swap

Mais voilà, seulement 59 « vraies » C55 AMG ont été produites. Autant vous dire que les amateurs restent à l’affut… ou font comme le proprio de celle qui défile sous vos yeux. Une C43 AMG de 99 swappée en V8 5.5 l par l’équipe de Quantum Mechanics de Huntington Beach, en Californie. En y étant, ils ont rajouté un boite à air en carbone signée RENNtech, histoire de débrider les 8 gamelles.

Sobre mais classe

Esthétiquement, en dehors des jantes Brabus de 18′ chaussées en Hankook Ventus V12 Evo2 en 225/40 et 255/35 rien ne vient perturber la sobriété d’origine. 4 ressorts H&R viennent rabaisser le centre de gravité de quelques centimètres. Dans l’habitacle la sellerie biton, le placage bois et la collection de boutons (dans les 90’s, plus ta caisse était chère, plus il y avait des boutons sur la console centrale) sont eux aussi d’origine.

Attention à la M3 !

Au final, cette C43 AMG devenue C55 AMG n’ira surement pas jouer à la ballerine dans un time attack… son truc, c’est plus les lignes droites dans le confort et la discrétion avec la réserve nécessaire sous le pied droit. Enfin, jusqu’au moment où elle croisera une M3 !

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