En 74 VW lance le concept de la compacte populaire et accessible posée sur un châssis revu pour la rendre plus dynamique et shootée avec un 4 pattes injection de 1,6 l pour 110 ch. La Golf GTi est née et avec elle, une mode qui va faire des adeptes. Et ça fait plus de 40 ans que ça dure. En 83 la Golf I s’efface au profit de la Golf II… si ce n’est qu’il reste du stock. C’est là que la Rabbit va entrer dans le game…

Le mythe

La Golf GTi, c’est un mythe, une légende, celle par qui tout a commencé… le concept de la compacte populaire transformée en sportive. Oui voilà, comme la R8 Gordini, l’A112 Abarth, les Simca Rallye, la Mini Cooper S ou la BMW 2002 Tii quelques années avant elle… VW n’a rien inventé, si ce n’est qu’ils ont été plus fort que les autres niveau marketing. Mais bon, ceci n’engage que moi, on ne va pas refaire l’histoire. Quoiqu’il en soit, la Golf GTi première du nom, c’est surtout plus de 461000 exemplaires… et ça, aucune autre ne l’avait fait avant elle !

C’est quoi c’bordel ?

Bref, après avoir vu le jour en 75 avec un 1.6 l de 110 ch et seulement 850 kg, d’être passée au 1.8 l de 112 ch en 82, elle s’efface en 83 au profit de la Golf II qui, dès mars 84, aura droit elle aussi à sa version GTi. Si ce n’est que notre Golf GTi Rabbit elle est de juillet 84… alors c’est quoi c’bordel ?!

Lapin…

Eh bien chez VW, on avait eu les yeux plus gros que le ventre. Alors que la Golf II a déjà pris le relais, il reste encore des Golf I à écouler. Du coup dès 83, on va avoir l’idée de reprendre le nom que porte la Golf outre-Atlantique, Rabbit, pour en faire une sorte de série spéciale, un bouquet final pour séduire les clients mais surtout vider les stocks. A côté des Rabbit et Rabbit Junior (proposées en 3 ou 5 portes en 50 ou 70 ch essence ou diesel) on va également proposer une version simplifiée de la Golf GTi, la Rabbit GTi.

GTi light

La base est la 1.8 l 112 ch avec boite 5. L’équipement est réduit au minimum syndical avec seulement quelques options comme une calandre 4 phares ou les jantes alu Pirelli en 14″ en lieu et place des tôles en 13″ d’origine. Pour le reste, on retrouve les extensions d’ailes, la lèvre inférieure, la sellerie noire et orange, le pommeau « balle de golf » ou encore le compte tours. En attendant, ça permet surtout à VW de baisser le prix de 20%.

Tout doit disparaitre !

Pour booster sa comm’, VW va y associer une campagne de pub aussi dynamique qu’originale où on y voit un lapin coiffé d’un casque en cuir et de lunettes. De quoi faire le buzz mais surtout, d’écouler les stocks avec parmi elles celle que je vous ai trouvée.

Devotion Motorsport

Sortie d’usine en juillet 84 (une des dernières produites) elle coulait des jours pas forcément heureux en se faisant bouffer doucement mais surement par la rouille au fond d’un champs sous un arbre… Enfin ça c’était avant qu’elle ne croise la route d’un certain Eric Debaud. Siiii, rappelez vous, le Custom Race Services, devenu depuis le Devotion Motorsport. Non ? Allez, les Celica Gr.N Kärcher et surtout la Gr.A Castrol… Voilà on y est. Eric, c’est un pro, un vrai… un obsédé de la perfection, un acharné de la finition. Alors pensez bien que quand il a vu cette Golf Rabbit GTi, il s’est dit qu’elle méritait bien mieux que ce malheureux destin qui lui tendait les bras.

Un taf de malade

La voiture va vite se retrouver dans son atelier où elle va finir à poil dans le but de mieux renaitre. Et pour ça, Eric n’a pas fait les choses à moitié. Ce roi de l’assistance en rallye ou sur circuit et du coaching de pilotes a mis tout son talent et sa passion dans la restauration de cette GTi. Tout a été démonté et refait… si ce n’est l’habitacle jugé correct et qui s’est contenté d’un bon gros nettoyage. Un choix volontaire. Eric voulait que la voiture garde une trace son identité originelle… Pour le reste tout a été refait, jusqu’aux stickers d’origine ! En dehors de la carrosserie et de la peinture, Eric a tout fait, des soupapes à la roue de secours en passant par les freins et les trains roulants ou le pare brise. Les suspensions sont neuves, le freinage aussi. La robe Rouge Mars a retrouvé sa superbe.

Souvenirs… 

Rassurez les puristes, en dehors des jantes Pirelli – qui de toute façon étaient proposées en accessoire par VW – l’allemande est 100% d’origine. D’ailleurs un p’tit tour finira par nous convaincre par la qualité du taf d’Eric et nous rappeler qu’il n’y a pas que les performances dans la vie. Le voiture est aussi agile que confortable. Le 4 cylindres est toujours aussi plaisant et ne rechigne pas à aller chasser la zone rouge. Le poids fait le reste. Les chronos ont de quoi faire sourire, ok. Mais les sensations ? On en parle des sensations ? On a beau dire mais le charme et le feeling ça fait toujours son effet. La voiture prend du roulis, le moteur chante mais à aucun moment elle n’est piégeuse ou ne cherche à vous déborder. C’est aussi cohérent que fun. On fait un bond de 40 ans dans le passé pour se dire que finalement, elles étaient vachement accessibles ces GTi et que, contrairement à celles d’aujourd’hui, elles n’avaient pas besoin d’électronique pour vous faire croire que vous saviez piloter. Juste quelques notions.

A vendre

En tout cas, cette Golf GTi Rabbit elle vous rappelle que l’essentiel d’une sportive c’est de savoir jouer entre l’efficacité, les perfs mais surtout le plaisir qu’on peut prendre derrière un volant. Comme quoi, c’est pas compliqué finalement… et si vous voulez vous en rappeler, ou même découvrir ces sensations oubliées, sachez qu’elle est à vendre.

© DLEDMV via Devotion Motorsport