David Brown en a un peu marre de voir régulièrement s’imposer les bolides rouges du Commandatore dans les courses de Grand Tourisme et de laisser les places d’honneur aux autres. Du coup, il décide de confier sa DB4 à Zagato afin de revoir la ligne, retravailler son aéro mais aussi, lui faire subir une cure d’amaigrissement… Elle va s’appeler DB4 GTZ !
Nous sommes à la fin des années 50. Les Ferrari 250 sont les reines du Grand Tourisme. Alors même si LA course reste les 24h du Mans, et qu’Aston réussit à y accrocher un doublé en 59, les sportives de Maranello enfilent les titres au Championnat du monde des voitures de sport.
Du coup, pour rivaliser avec 250, il faut être à la pointe. Châssis sans failles et moteurs débordants de puissance… bien entendu, le 1er doit encaisser le 2nd… là est toute la maitrise des ingénieurs de la Scuderia comparé à ses rivaux.
Mais David Brown, boss d’Aston (Les célèbres initiales DB), n’est pas du genre à se laisser faire. Il décide de produire une version ultime de la DB4. Plus rapide, plus légère, plus tout… Il va alors frapper à la porte de Zagato. Le carrossier milanais a déjà travaillé pour Ferrari et Alfa Romeo et s’est spécialisé dans les caisses 100% aluminium, les Superleggera.
Le dessin est signé Ercole Spada, un jeune talent recruté par le carrossier. Pour alléger la voiture, il va supprimer tous les éléments jugés « non essentiels ». La caisse est également retravaillée aérodynamiquement et gagne des courbes toutes en rondeur. Les pares-chocs sont aux abonnés absents, tout comme le bois du tableau de bord. Spada reconnaitra s’être inspiré de la 250 GT SWB. Comme quoi, pour battre une Ferrari, il faut faire… une Ferrari !
Mis à part que sous le capot, pas de V12, mais un 6 en ligne de 3670cm3, en position centrale avant. Gavé par 3 Weber double corps, il développe 314 ch à 6000 trs et 377 Nm de couple à 5400 trs. Avec moins d’1 tonne sur la balance (en version piste), les perfs sont au rendez vous.
Mais voilà, la 250 GTO est déjà sur les pistes, et née d’abord sur la piste. La DB4 GTZ a été d’abord développé pour la route avant d’être adaptée au circuit. Et ça, ça fait toute la différence. Malgré des bonnes perfs et quelques coups d’éclat, elle ne réussira pas à s’imposer face à ses rivales italiennes.
Aston en assemblera seulement 19, toutes valent aujourd’hui autour des 10 millions d’€ ! Elle n’aura pas été star des pistardes, elle finira star des musées !
© RM Sotheby’s