[Graal : nom masculin – Coupe mythique faisant l’objet d’une quête.] La Ford Puma, une espèce de Fiesta coupé, à tendance plutôt féminine, au physique « spécial » voir presque douteux.. Et pourtant ! Comme beaucoup d’autos délaissées, certains nagent contre le courant et en tombent amoureux. C’est lorsqu’il a découvert la version très limitée Ford Racing que notre ami s’est mis une idée en tête, pardon, s’est vissé avec un boulon M12 rouillé une idée dans le crâne ! « Un jour, elle sera mienne ».
Son histoire commence il y a maintenant 4 ans. Sébastien décroche son permis B et c’est le déclic ! Cet étrange garçon qui ne s’intéressait pas à l’automobile jusqu’à cette heure (quelle idée !), s’est petit à petit pris au jeu derrière le volant de sa vénérable Saxo 1.0l. Les plaisirs de la conduite l’envahissent et suite à une mésaventure l’obligeant à céder sa petite, il est alors temps de passer la 2nde… Et ça tombe bien, quelques mois auparavant, alors qu’il attendait sur un parking, une auto attire son attention.. Une Ford Puma ! « Ça sera la prochaine ».
L’heure est alors venue de trouver la nouvelle auto. Il fera l’acquisition d’une simple Puma 1.6L Zetec-SE de 103ch (On ne rigole pas ! Les moteurs Zetec ont été développés en collaboration avec Yamaha, y’a du jap là d’dans, moi content ! On passe à la suite..). Et comme beaucoup le savent, quand on s’attache à un modèle, on fouine, on se renseigne, on cherche … Et quand on cherche, on finit par trouver ! Et là en l’occurrence, il trouve une série ULTRA limitée de 500 exemplaires numérotés, un délire réservé à l’Angleterre, à croire que Tickford, le préparateur qui a produit et homologué cette version, a été très frustré de ne pas avoir son skateboard volant en l’an 2000…. Un kit large démesuré très proche des versions Super1600, un moteur préparé, un intérieur spécifique assumé, la bestiole est violente !
La décision est prise, « un jour viendra, tu me diras…§#*@% PRENDS MES CLÉS ET ENVOIS LA SAUCE !!!!! ».
C’est début 2013 que notre cher ami s’est mis à la recherche de son exemplaire, celle qui le mènera jusqu’aux portails des circuits de la région, aux pieds des cols sinueux ou encore au point de rendez-vous des balades organisées, car une chose est claire, elle sera là pour rouler !
Les recherches furent longues et fastidieuses, principale problématique, en trouver une ! Car évidemment, 500 exemplaires c’est déjà limite, quand on sait que moins de la moitié ont élu domicile chez des particuliers, l’affaire se corse encore ! Sans compter celles qui ont déjà été exportées, les moult pauvrettes rincées ou en sale état.
Tous les grands sites sont épluchés, l’autre principale difficulté, croyez le ou non, la crédibilité ! Car en effet, pour acheter une Puma Racing il faut se rendre crédible auprès du vendeur british. Beaucoup croient à une blague, se faire comprendre dans un anglais correct au téléphone n’est pas chose facile à moins d’être parfaitement bilingue ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Et c’est au mois d’Août 2013 que Sébastien trouve ENFiN son Graal ! #105, option gros aileron (Etait proposé une version plus petite ou sans rien).
Mais les choses ne seront pas simples pour autant. Le vendeur repousse encore et encore le rendez-vous, en cause, une ré-immatriculation de l’auto car ce dernier voulait à tout prix garder ses plaques perso’, « K6 FRP » (pour Kevin Ford Racing Puma). Une fois toutes les maniaqueries passées, on prépare le voyage.
Et pour Seb, le voyage ne se fera pas en train ou en avion! C’est en compagnie de sa chère Emily qu’il va prendre la route pour Chesterfield au nord de l’Angleterre, au volant d’un Jumpy, et ils ne font pas les choses à moitié, matelas gonflable, glacière électrique, table pliante! C’est parti pour un roadtrip d’une semaine en camping sauvage et semi-organisé, les premiers jours étant consacrés à l’achat de l’auto, c’est ensuite avec les 2 véhicules qu’ils vont découvrir la Grande-Bretagne avant de rentrer au bercail.
La belle est enfin dans le garage, mais le pauvre garçon n’est pas sorti d’affaire ! Il va malheureusement subir les déboires des anciens propriétaires. Les moteurs Zetec sont connus pour consommer un peu l’huile, leur fiabilité n’est pas mise en cause, ils sont réputés plutôt robustes, mais cela demande un peu d’attention et tout le monde n’est pas aussi assidu.
Résultat des courses, le moteur rend l’âme ! Mais l’auto vaut le coup de clé de 17, alors le cœur sera remplacé. Par chance, la Racing est dotée du même moteur que la Puma 1.7L « normale » ce qui simplifie les recherches, Tickford ayant simplement fait grimper la puissance de 125ch à 155ch grâce à une admission largement revue, une ligne inox, des arbres à cames et une cartographie spécifique, autant de chose que l’ont peut aisément transférer.
Dans la foulée, les étriers monopiston de Mondéo installés par l’ancien proprio sont remplacés au profit des pinces d’origine, downgrade ? Non, non, non ! Car d’origine ce n’est rien d’autre que des Alcon 4 pistons forgés sur des disques de 300mm, allez savoir ce qui est passé par la tête de l’anglais… Sébastien en profite pour entreprendre une petite réfection. Ses larges trains roulants, +65mm devant, +90mm derrière par rapport au modèle de base, se voient dotés de la panoplie de silentblocs Powerflex, les fameux étriers sont refaits à neuf et garnis d’un jeu de Ferodo DS2500 pour croquer les disques.
Le moteur est posé sur des supports Vibratech, un set de durites silicone achemine maintenant le liquide de refroidissement. L’admission est libérée grâce à K&N, quand à l’échappement, ça sera un combo collecteur/catalyseur Miltek et ligne inox Powerflow. Les jantes 17″ Speedline d’origine laissent leurs places à … d’autres Speedline ! Ici on ne dénature pas, on sublime l’origine.
A l’intérieur, seul le volant d’origine en alcantara trop usé est remplacé par une version cuir. Les semi-baquets Sparco spécifiques font leur travail, le duo noir et alcantara bleu est repris partout dans l’habitacle.
Aux commandes, un pommeau « boule » alu se pose là pour apprécier la boite 5 renforcée et ré-étagée à merveille, et puisqu’on parle de commande, il est temps pour Sébastien de nous montrer ce qu’elle a dans le slip !
Bon, le shooting s’est comme par hasard déroulé au sommet d’un col isolé … Du coup on a pu faire quelques tours de roues pour voir vaguement ce que ça donne une Puma Racing dans son élément préféré.
Vaguement.. c’est jouissif, même en passager ! On sent de suite qu’elle est campée sur ses appuis, les passages sont précis, le moteur répond bien et donne juste ce qu’il faut, dans un autre contexte, c’est le problème majeur… Il donne juste ce qu’il faut dans le sinueux, et donc en ligne droite, c’est plutôt limite, Seb aurait grandement remercié Tickford s’ils avaient eu la folie de poser un 2.0L. La sonorité est magique, la ligne inox laisse s’échapper quelques pétarades, sur les downshifts parfaitement orchestrés par la boite.
Les virages s’enchainent et le plaisir grandi, parce que c’est là le fin mot de cette histoire, le plaisir ! La Puma Racing fait partie de ces quelques modèles, qui n’ont rien d’extraordinaire sur le papier, mais leur rareté et les sensations qu’elles procurent en font des autos incroyables.
Sébastien tient à remercier, sa tendre Emily pour l’avoir supporté et soutenu tout au long du voyage, ses proches et en particulier ses grand parents qui l’ont aidé et soutenu du début à la fin, mais aussi Jérémy qui lui a fait découvrir une Racing pour la première fois hors d’un écran d’ordinateur.
Pour finir, si jamais vous souhaitez en faire l’acquisition, contactez Sébastien qui… vous donnera que des conseils parce que ce #105, il est soustrait au monde, c’est désormais le sien, et ça le restera.
Crédit photos : YA’M
En effet c’est un graal ! Elle sublime le chassis. Un pure bonheur.
Reportage syma, ça donne envie, mais bon …. je me contenterai de ma 1.7 Se « normal »