20 km, 156 virages, un départ à 2865m d’altitude pour une arrivée 1440m plus haut… 4305m soit 500m au dessous du toit de l’Europe, le Mont Blanc ! Forcément, ça asphyxie les pilotes et les moteurs, pendant que les 1ers montent sous assistance respiratoire, les seconds sont sous assistance turbalisée !
Pikes Peak, c’est la course contre la physique ! Un moteur atmosphérique perd 1% de sa puissance tous les 100m d’altitude… Du coup, il en a déjà laissé 29% sur la ligne de départ et se retrouve presqu’à la moitié de ses capacités une fois passé le drapeau à damier ! Alors pour combler ce manque d’oxygène et permettre aux blocs de garder leur souffle, on les passe en respiration artificielle à grand renfort de turbos… Mais des trucs du genre ventilateur excité et raccordé sous 380 directement à la sortie de la centrale ! Du « Open Bar »…!
Ainsi équipés, les ingénieurs motoristes ont estimés les pertes à 10% pour le départ et 25% à l’arrivée ! Ca limite la « casse »… puisque les engins sont transformés en monstres de plus de 1000ch. Mais voilà, jusqu’en 2001, la piste est couverte de terre. Il faut donc faire passer tout ça au sol… Seule solution, ces appendices aérodynamiques disproportionnés qui font partie des spécificités de Pikes Peak. Même si le tracé a été totalement goudronné en 2012, ils n’ont pas disparus et sont devenus l’une des signatures de l’épreuve.
C’est aux débuts des années 80’s que Pikes Peak commence à intéresser les constructeurs engagés en GrB, notamment Audi et Peugeot…
Audi ouvre les hostilités en 82 et 83 en faisant engager une Quattro S1 par un team local, avant d’y envoyer officiellement Michèle Mouton en 84 (2ème place) et en 85 avec une victoire et un chrono qui améliore le record de l’épreuve de 13 secondes. Rebelote en 86 avec Bobby Unser. En 87, Peugeot envoie une armada de 205 T16 se frotter au géant du Colorado… C’est sans compter sur Walter Röhrl et sa Quattro Sport qui mettra la fessée au 3 sochaliennes tout en étant le 1er pilote à passer sous les 11 minutes. Fallait pas chercher Walter…
Peugeot prendra sa revanche l’année suivante, avec une 405 T16 domptée par Ari Vatanen qui bat le record de 6 dixièmes. Lors de cette épreuve, Jean-Louis Mourey en profite pur filmer l’ascension. De là, naitra le documentaire « Dance Climb »… La réputation de la course vers les nuages passa alors l’Atlantique… La légende était en marche !
© ClaudioWRC74 & signatures éventuelles
Du recyclage de Groupe B à grands frais (l’argent pas les supérettes…)!!!