Le Mans a fait rêver tous les constructeur. Y remporter les 24h c’était, et c’est toujours, la gloire assurée. Surtout à l’époque où les GT y régnaient. Pas de protos, mais des caisses qui pouvaient quasiment venir par la route, remporter la course et repartir comme elles étaient venues ! Epoque qui a vu naitre les légendes de la route…
C’est le pari que s’est lancé au début des 60’s, Henry Ford II, petit fils de son homonyme de grand père, créateur de la marque éponyme (Sortez le dico, ya du maitre Capello dans l’air !).
Fraichement nommé à la présidence de la Ford Motor Compagny, le jeune homme souhaite débarquez dans la Sarthe, et lorgne alors vers une jeune officine italienne, déjà victorieuse à plusieurs reprises (En 1949, 54, 58, et qui fera une longue série de 60 à 66 !)… Ferrari ! En effet, en proie à des difficultés financières, Enzo serait vendeur !
Ford casse son plan épargne et à grand coup de millions de dollars, envoie à Maranello une armée d’experts comptables, financiers et juridiques pour réaliser un audit complet et faire préparer un contrat de vente. Un compromis est trouvé, et la cession est à 2 doigts de se conclure jusqu’à ce que Ferrari, qui souhaitait conserver la direction de la division compétition, tombe sur une clause l’interdisant de courir les 500 miles d’Indianapolis. Henry apprendra qu’il ne faut jamais fâcher un industriel italien… Enzo annule la vente brusquement. Don’t act !
Vexé et humilié, Ford se tourne alors vers les autres pros de la compétition auto, à savoir les anglais. Il lance un appel d’offre auprès de 3 marques spécialisées, Cooper, Lotus et celle qui sera la lauréate, Lola cars, par le biais de son designer-propriétaire, Eric Broadley. La GT40 est en route… Gran Touring et 40 en référence à la hauteur de la voiture, 40 pouces (Imaginez 2 jantes de BMW M4 l’une sur l’autre…! Oui, 1m02 ça fait bas…).
Le 1er avril 64, c’est donc un beau poisson que dévoileront Broadley et Lola. Même 2, puisque 2 voitures seront prêtes pour les essais préliminaires des 24h du Mans qui se dérouleront 15 jours plus tard. Une réussite particulière… La 1ère est détruite et la 2nde endommagée… A pleine vitesse, l’avant se soulève et l’arrière fait ce qu’il veut par manque d’appui ! Pas le top pour une course où la ligne droite permet d’y dépasser les 300 km/h… Ford ne voyait pas les choses de cette façon ! Mais la sauvegarde viendra d’un texan, coiffé d’un Stetson et chaussé de Santiags ! Caroll Shelby revoit la voiture, son aérodynamique, modifie le châssis, et en janvier 65, une mkII 7.0 l remporte sa 1ère victoire aux 2000 km de Daytona. En juin, 6 GT40 débarquent au Mans. 2 mkII 7.0 l pour Shelby et 4 mkI 4.7 l pour 2 autres teams. Les voitures sont rapides, mais la fiabilité n’est pas au rendez vous… 7 petites heures et puis s’en vont, toutes les GT40 ont abandonné sur casse mécanique laissant Ferrari remporter sa 6ème victoire d’affilée ! « Quand ça veut pas, ça veut pas ! »
1966 Ford nous fait un remake du débarquement, mais les Hunaudières ont remplacé les plages normandes ! 8 mkII et 5 mkI envahissent le pays des rillettes et attaquent le chrono. Les V8 rugissent, tiennent le coup et mangent de l’Italienne… pour remporter un retentissant triplé… La marque montera à nouveau sur la plus haute marche du podium en 67, 68 et 69 ! 4 victoires, 4 années consécutives… Contrat finalement rempli… Et l’occasion de rentrer au Panthéon « automobilistique »…