Amsterdam Motor Show 1984… BMW présente une sportive d’un nouveau genre, inédit et qui allait pourtant s’imposer au fil du temps comme une nouvelle référence, la BMW M5. Née des délires d’ingénieurs qui se demandèrent ce que pourrait donner une série 5 E28 avec un moteur de M1 sous le capot… la réponse, ça fait plus de 30 ans qu’elle terrorise les files de gauche des autoroutes !
La M5 E28 fait donc son apparition sous les projecteurs d’Amsterdam en 84. Un kit aéro, un châssis optimisé et surtout, le 6 en ligne 3.5 l et ses 286 ch qui faisait le bonheur et la réputation de la M1. Alors sur la M1 avec sa gueule de squale, ça ne choquait personne, mais sur une berline 4 portes, c’était une révolution ! L’histoire était en marche, et 30 ans plus tard, on voit comment elle a évolué.
Bon tout ça c’est bien, mais celle qui nous intéresse aujourd’hui, elle a foulé l’asphalte à la fin de 1992 et affublée du nom de « 20 Jahre »… 20 ans. Alors ceux qui n’ont pas trop comaté en cours de maths auront déjà remarqué que chez BMW on a le doigt qui a glissé sur les touches de la calculette puisque 84 + 20 c’est loin de donner 92… Que nenni mes amis, en fait cette musclée M5 E34 fêtait les 20 ans du département M Motorsport apparu en 1972… voilà tout le monde rassuré !
Alors en faisant quelques recherches sur le modèle (Oui, on ne vous pond pas un truc en totale impro…), je suis resté surpris de lire que la M5 E34 était probablement le moins aimé des fans de la berline sportive…. car perso, elle me fait craquer depuis un bon moment ! Eh bien les « spécialistes » la jugeraient moins vives et agiles que la E28 qu’elle venait remplacer mais aussi, moins alerte et sportive que la E39 qui viendra la sonner sa retraite ! Soit, s’ils le disent… enfin ça ne changera pas mon point de vue ! Elle a une putain de gueule et son 3.8 l est totalement envoutant… le reste, c’est sûrement de la masturbation intellectuelle digne d’un critique essayeur frustré d’avoir raté une carrière de pilote pro !
D’origine, la M5 E34, c’est donc le 6 en ligne de 3.6 l qui développe 315 ch pour une gueule impressionnante de méchanceté. Sur la balance, elle accuse un peu plus d’1T600 (200 de plus que la E28) mais son 6 en ligne gagne en caractère ce qui permet aux perfs de gratter quelques dixièmes. En 91 BMW enfonce le clou… la cylindrée grimpe à 3.8 l et le bloc gagne 25 ch au passage (340…) et les perfs coupent enfin le cordon avec celles de la E28.
Pour les 20 exemplaires de la « 20 Jahre », BMW a jugé bon de ne pas toucher à la partie mécanique. On retrouve donc le 3.8 l est ses 340 ch. Esthétiquement, elle s’habille en rouge Mugello et gagne quelques détails. Rétro M-Technic, jantes ///M à finition noire, tout comme les bas de caisse et les lames avant et arrière.
Par contre dans l’habitacle, ça en jète…! Sièges baquets Recaro RS avec sellerie spécifique mêlant tissu gris ///M et bord en Alcantara qui recouvre également le volant, le pommeau et le frein à main. Petit détail avec le fil de couture rouge. Les ceintures de sécurité passent également au rouge et s’ornent de l’inscription BMW Motorsport. Enfin, le tableau de bord et les habillages de portes sont désormais en carbone dont le vernis reçoit lui aussi une faible nuance rouge. C’est superbe !
Pour le reste c’est une M5 E34 3.8 l… mais que sa rareté est venue justifier un billet supplémentaire. 35 ans plus tard, la rareté a fait le reste… et lorsqu’un de ces 20 exemplaires refait surface, on en parle. C’est le cas du modèle #18, affichant seulement 4000 km et qui s’est vendu il y a peu en Hollande pour un montant… resté confidentiel !
Sachez enfin la M5 E34 a connu d’autres séries limitées, tout aussi rares… 22 exemplaires de la « Ceccoto », 51 de la « Winkelhock » ainsi que 50 « Limited Edition » pour l’UK, 20 « Touring Elekta Edition » pour l’Italie et 15 « Naghi Motors » en Arabie Saoudite…
Donc si vous aussi vous craquez devant le charme bestial de la M5 E34, vous possédez un compte en banque bien garni et que vous avez l’âme d’un chercheur de pépite, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
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Le bloc 3535 cc est probablement le meilleur jamais produit de toute la gamme des 6 cylindres. On parle souvent de 3.5, mais très rares sont les blocs cubant à passé 3500 cc (Hartge l’a fait également, mais au départ du S52 de la M3), hormis cette version 3.8 du S38. Dommage que BMW ne l’ait jamais installé dans la E36.