C’est l’histoire de 2 mecs, Giorgetto Giugiaro et Giotto Bizzarrini, qui prennent l’apéro. Vous savez ce que c’est, on charge un peu trop en antipasti, on fait couler le chianti, on ouvre la case mélange en se finissant au limoncello et ça se termine avec un concept car nommé Bizzarrini Manta !
Enfin, ça c’est peut être passé comme ça… en attendant, pour réussir à imaginer et sortir la Bizzarrini Manta, fallait quand même avoir forcé à un moment !
Commençons par le commencement. Nous sommes en 68 et Giorgetto Giugiaro vient de créer Ital Design. Il cherche à s’offrir un coup de pub pour le salon de Turin qui pointe son nez dans un peu plus d’1 mois. Un concept qui doit en mettre plein les yeux et accessoirement, faire grincer les dents des concurrents. Giogetto se tourne alors vers Bizzarrini qui accepte de lui confier un châssis de P538 qui a participé aux 24h du Mans. Le deal est simple, la voiture sera vendue après le salon et les 2 compères feront 50/50 sur le prix de vente.
40 jours, c’est le temps qu’il faudra à Giugiaro pour imaginer, dessiner, créer, construire et assembler la Manta ! C’est un exploit, surtout que la voiture n’a rien d’un produit bâclé, proposé au rabais ! Le dessin est moderne, voire futuriste, mais cohérent. Courte, basse, profilée, elle est spectaculaire et totalement avant-gardiste. On peut même se surprendre, 50 ans plus tard, de la trouver presque actuelle.
Berlinette à moteur central, on retrouve 3 sièges de front, avec le pilote assis au milieu. Son coeur est un V8 Chevrolet, un small block de 5.4 l gavé par 4 double corps Weber 45 pour sortir 400 ch. Elle est annoncée à plus de 320 km/h mais personne n’a eu le courage d’aller tester… le design c’est sympa, mais ça ne garantit pas l’aéro. Et à plus de 300, faut de l’appui !
La Bizzarrini Manta a connu une vie tumultueuse, faite de salons, de collections privées et de ventes aux enchères. Elle été peinte en rouge avec des bandes bleues et blanches, puis en gris, avant d’être restaurée aux débuts des années 2000 et retrouver ses couleurs d’origine.
Elle reste le 1er concept car d’Ital Design qui signera après l’Alfasud, la GTV, la De Lorean DMC12, la Fiat Panda, l’Uno, la Lotus Esprit, la Maserati 3200 GT, la Renault 19, la Golf…. et bien d’autres.
© Signatures éventuelles
Elle aurait fait fureur dans les années 90 avec une couleur pareille et n’aurait pas dépareillée dans un album de Michel Vaillant de son époque.