Je ne vais pas vous rejouer le refrain des Porsche 911 revues à la sauce RWB. La recette est désormais classique et bien rodée… même si apparemment, beaucoup ne l’ont pas comprise (Ou du moins, n’ont pas l’air d’être équipés pour !). Car les créations d’Akira Nakai font toujours couler du commentaire… et pourtant !
Aujourd’hui, une Porsche 911 signée Rauh Welt, ça s’expose sur un parking, rutilante et brillante comme au 1er jour, prête à aller chercher un Top 10… Je rejoins les puristes, ce n’est ni son rôle, ni sa place, et encore moins l’ADN qu’a cherché à lui donner le désormais célèbre Nakai San.
Tout a commencé dans les 70’s… A l’époque, la 911 courait dans presque toutes les catégories où elle était recevable. Et si ce n’était pas le cas, les ingénieurs de Zuffenhausen usaient des organes internes pour en homologuer une version. Pour tenir face aux rivales, la 911 devait donc recevoir toujours plus de puissance. Et « bridée » par une architecture qui l’empêchait de grimper en cylindrée, Porsche allait utiliser le turbo. Source de puissance, il nécessitait aussi d’être dompté… la puissance et le couple déboulaient d’un coup, mettant à mal la motricité des gommards arrière qui faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour s’agripper au bitume.
La seule solution était de rendre plus large, toujours plus large. Et du coup, Porsche équipait ses voitures de compet’ de kits monstrueux qui élargissaient le cul de la grenouille dans le but de pouvoir élargir les voies et adopter des largeurs de gommes indécentes ! Histoire de leur donner un coup de main, l’arrière recevait également d’énormes ailerons qui cherchaient à plaquer le cul au sol pour offrir aux gommes un peu plus de grip… C’est pour toutes ces raisons qu’on peut aujourd’hui admirer des monstres comme les 911 RSR, 934, 934.5 ou encore 935.
Voilà, toute l’inspiration de Rauh Welt vient de là, de ces monstres des années 70 et 80. Les 911 n’étaient pas foncièrement gracieuses, mais seule comptait l’efficacité. Et quand tu t’appelles Akira Nakai et que t’es piqué à la 911, au time attack, au circuit et à l’efficacité pure, le physique tu t’en tapes et tu utilises finalement les mêmes recettes qui ont fait le succès de Porsche. Les kits sont rivetés, larges, bestiaux, monstrueux, accompagnés d’ailerons bi, tri, quadri… plans qui n’ont rien de sexy, mais on s’en branle puisque leur rôle 1er n’est pas là.
Mais voilà, Akira n’avait probablement pas dû penser que les premières 911 qui allaient sortir de son garage (Toujours situé dans un hangar à Chiba) feraient le tour du monde et iraient jusqu’à lancer la tendance. Son style est radical, et finalement c’est ce qui a plu aux aficionados de RWB. Et certains lui ont fait quitter les circuits pour le faire briller sous les projo’ et les parkings.
Du coup, je pense qu’on sait ici respecter les gouts et les couleurs de chacun (Même si nos articles respectifs mettent en avant les nôtres en priorité, quoi de plus logique et normal ?), mais j’ai du mal à comprendre certaines réflexions et remarquer qui viennent chercher à comparer une 911 signée RWB à une autre sortie de chez Singer ! Gâcher ? Je ne vois pas en quoi Akira pourrait gâcher une 911, lui qui en est complètement fou… Après on peut ne pas aimer ses caisses, mais de là à considérer que le Monsieur les gâche… Oui j’ai du mal avec cette habitude qui veut qu’on l’ouvre seulement dénigrer. Perso, quand j’aime pas, je ferme ma gueule et je passe à autre chose.
En tout cas, la 964 RWB qui illustre ma thérapie, s’appelle Akiba. Habitude d’Akira de baptiser chacune de ses créations. Elle devient large et bestiale. Chaussée en XXL et avec son aileron fièrement dressé dans le ciel dont l’embase est inspirée par la 993 GT2. Justement, je ne suis pas convaincu qu’elle use un jour ses gommes sur le bitume d’un circuit. Allé, on va dire qu’elle tente de rester discrète en ayant misé sur le gris… Il ne lui manque plus que les stickers des sponsors et les numéros sur les portes.
Surtout, que pour détendre les haters, il paraitrait que RWB signerait plus de 100 Porsche 911 chaque année… Ah, j’ai dit « détendre » ?! Raté !