Une Mercedes W123… Ici on les aime bien ceux là, ces déplaçoirs qui n’intéressaient personne. Un physique aussi banal que celui d’un poulpe. Pas de moteur excité. Un châssis basique sans aucune prétention sportive. Bref, la caisse faite pour avaler les kilomètres avec maman, les gamins et Kiki le caniche (he’s back !). Et puis un jour…
Y’a des caisses comme ça, y’a encore quelques années, tout le monde s’en tapait totalement. La Mercedes W123, il s’en est vendues presque 2.700.000 exemplaires. C’est comme le tube de l’été… A force de l’entendre, t’as envie de bruler celui ou celle qui le chante. Du coup, la 123 c’est pareil, à force de la croiser, elle devient totalement ringarde, invisible et finit par n’attirer finalement que ceux qui cherchaient des caisses pas chères, solides et simples mécaniquement pour s’en servir de déplaçoir lambda… ou éventuellement, les scotcher par terre pour rouler différent. Des visionnaires… qu’on prenait pour des débiles ou des illuminés. Mais bon, vue qu’une bagnole ça reste moins dangereux qu’une arme, ça emmerdait personne… enfin l’époque !
Puis on s’est rendu compte que finalement, même une caisse banale et populaire pouvait se dévoiler une fois qu’elle roulait plus près du sol et qu’elle se retrouvait bien chaussée. C’est même assez jubilatoire de voir se transformer une « ouais bof » en « putain ça claque » ! Et plus elle est ringarde, mieux ça fonctionne.
Tenez, prenez l’exemple de cette W123. Première étape, faire en sorte qu’elle en impose esthétiquement. Là, elle est quand même clinique. Robe beige métal, chromes flamboyants, pas une ride, pas une bosse. Ca claque. Oubliez le kitalacon ou l’aileron qui n’aurait rien à y foutre. Pas de lèvre, ni de vitres teintées. C’st comme au premier jour ! On s’fâche avec les puristes, mais pas trop voyez !
Histoire de, on pose. Là, c’est de l’air, du Zis Suspensions (made in Egypte !). Ah l’air c’est pratique, surtout pour passer les dos d’âne ! Puis niveau look, une fois claquée par terre, ça fait quand même mal à la rétine. Surtout que pour continuer, notre teutonne voit ses ailes remplies par un jeu de jantes AMG en 3 parties, dont le fitment a été réglé au millimètre.
Dans l’habitacle, là encore, pas besoin d’en faire des tonnes. Encore une fois, faut ce soit clean… avec des p’tites touches qui collent à l’esprit. Tu vas coller du carbone dans une W123. Non ! Ca doit sentir le bois vernis, le cuir et éventuellement le p’tit sapin qui pend au rétro. Allez, un volant et un pommeau en bois, et t’arrêtes les conneries. A la rigueur un peu de son… mais sans chercher à gagner le show SPL. Quitte à faire du bruit, une petite ligne qui chante bien, c’est mieux que les vitres et les panneaux de portes qui vibrent !
Pour le bloc ? A un moment, faut arrêter de croire que tout passe par la puissance… Le cruising, c’est bien aussi, surtout dans une caisse aussi cool que ça. Puis même en jouant du swap ou du dopage turbalisé, vous n’en ferez pas forcément une sportive efficace, à la rigueur un sleeper spécial lignes droites. Ici, notre Mercedes 230 envoie gentiment 109 ch sur ses roues arrière. Donc finalement, le coude à la portière et le rythme de touriste hollandais, ça le fait aussi.
En fait, sur ce genre de caisse, tout n’est que question de gout et de sobriété. La rengaine habituelle. L’équilibre idéal… l’alignement des planètes ! En tout cas, sur cette Mercedes W123 tout est équilibré et aligné… fini le bling bling qui vous offrait la couv’ de « Boost Tuning » ou d' »ADDX » ! Aujourd’hui, on claque par terre, on peaufine de style sobrement, mais on respecte l’esprit d’origine. C’est bien non ?!