Aaaah la Triumph TR8 ! J’ai toujours eu un faible pour cette auto So British : tellement moche qu’elle en devient géniale ! J’aime aussi les championnats Ricains et leur réglementation technique très permissive. Vous vous doutiez donc bien que quand j’ai découvert cette TR8 IMSA j’allais sauter sur l’occasion de vous en parler !

TR8 IMSA

Au milieu des 70’s, c’est pas la joie chez Triumph. La marque n’a pas su anticiper le succès des GTI sur le marché de la sportive populaire et ses petits roadsters sont vite devenus has been pour la jeunesse. Effectivement, garer sa Spitfire entre les Golf GTI et Escort RS devant le dancing du coin, c’était pas gagné pour pécho. Rappelons qu’à l’époque les concepts de Vintage, Hipster ou encore Youngtimer n’existaient pas : les vieux trucs, ça craignait !

Triumph TR8 IMSA

Triumph réagit, pas en collant 3 stickers et une injection sur une caisse de smicard, mais en remettant au goût du jour son concept fétiche, la petite sportive biplace ! La TR7 est née… Un peu con vous me direz ? Bah nan, parce que sur le marché américain les roadsters se vendent encore très bien : les « Exotic Cars » ont la côte ! British Leyland est donc très pragmatique : faire ce qu’on sait faire et aller chercher le pognon là où il se trouve ! A noter qu’en raison de la politique sécuritaire Américaine qui pourrait interdire les autos ouvertes, une carrosserie Coupé est privilégiée au traditionnel Roadster.

Triumph TR8 IMSA

Malgré une qualité de fabrication qui frôle le déplorable, c’est un succès commercial immédiat. Enfin aux States le terme « finition » ne repose pas sur le même niveau d’exigence qu’en Europe, ça aide. Porté par ce succès, il est alors décidé de muscler un peu le 4 cylindres un peu chétif de la TR7. Son berceau accueille alors la traditionnelle solution à chaque besoin de patate chez British Leyland : le bon vieux V8 3.5 litres Rover. TR7 devient TR8, et pour prouver qu’on n’est pas là pour faire tapisserie, un programme compétition est lancé.

Triumph TR8 IMSA

Les Anglais disposent sur place d’un mercenaire de choc : Bob Tullius et son team Group 44. La collab est déjà fructueuse puisqu’ils ont raflé les titres Trans Am 77 et 78 sur une Jaguar XJS développée avec le soutien de l’usine. En 1979 ils se penchent donc sur la TR8 dont la légèreté et le moteur V8 offrent un potentiel prometteur pour aller empêcher Corvette et 911 de tourner en rond en IMSA.

Triumph TR8 IMSA

En effet, sa décriée ligne « en coin » lui offre un Cx d’avion de chasse. Si l’on ajoute à ça un poids contenu et un V8 qui est une bonne base de travail, on n’est pas loin de la voiture de course idéale. Tullius et ses sbires vont donc commencer par greffer des épaules de docker Liverpuldien, un spoiler ramasse miette et un énorme becquet queue de canard pour tenir la bête collée au sol. Le fluet coupé s’est transformé en hool teigneux et viril, et ça tombe bien parce que le peloton IMSA c’est un peu le Heysel !

Triumph TR8 IMSA

Deux châssis sont ainsi montés. Une carrure de garçon boucher c’est bien pour frimer au pub, mais dans l’action faut du punch. Là aussi Group 44 répond présent, le 3,5 litres a été affuté comme une lame et sort désormais pas moins de 375 boulets. Un rendement plus que correct pour l’époque, surtout pour un atmo… Costaud ! Alors, en route vers le succès ?

Triumph TR8 IMSA

Et bien oui ! Le léger et puissant coupé Anglais tabasse la concurrence dès sa première sortie à Watkins Glen. Exploitée lors des saisons 79 et 80, elle glanera pas moins de 8 victoires de classe et un titre de Vice-championne GTO en 1980. Face à un plateau de Corvette et de 911 RSR, c’est pas rien ! Well done lads !

Triumph TR8 IMSA

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