Red Typhoon ou F40 Pajero 4×4 : Une F40 au Paris Dakar ?
par Thierry Houzé | 1 décembre 2020 | Racing |
Tout ça, c’est la faute à Franco De Paoli, riche industriel italien qui, après une rencontre au milieu du désert en 1979 avec Thierry Sabine, va tomber amoureux du Paris Dakar, et décider d’y engager des protos totalement délirants… parait qu’on remarque ce qui est différent ? Pas forcément en sport auto où manifestement, le temps ne fait retenir que ce qui gagne.
Franco De Paoli a fait fortune en étant le premier italien à se lancer dans l’industrie du textile. Ce passionné d’autos en général et de sport auto en particulier, va découvrir le Paris Dakar en 1979 et ça va être une véritable révélation, puisqu’à partir de 1980, il ouvre un atelier mécanique à Milan afin d’y faire préparer ses voitures. Le Dakar, il va y participer à 24 reprises. Mais plutôt que d’y aller comme les autres, il va préférer imaginer et donner naissances à des engins totalement délirants, des sortes de protos avant l’heure, assemblés avec un châssis de 4×4 habillé d’une caisse totalement décalée et pas réellement habituée aux sortis ensablées !
Franco va affronter le Sahara à partir de 1980. L’année suivante, il termine l’épreuve à la 36ème place, puis il finit 18ème en 82. Quand on connait la difficulté de l’épreuve, voir la ligne d’arrivée en était déjà une prouesse et une victoire en soi. En tout cas, c’est en 83 qu’il y débarque avec son premier proto. Fusion mécanique entre le châssis d’un Range Rover V8 et d’une carrosserie de Rover SD1. Original, mais pas fiable, il abandonnera… et les modifications apportées pour les éditions de 84 et 85 n’y changeront rien avec deux nouveaux abandons. La Rover a surement du finir sa carrière chez centre-vhu.com histoire de se racheter une 2ème vie !
En 86, il change de monture. La nouvelle référence, c’est l’Audi Quattro. Alors il vire la carrosserie de la berline anglaise et y fait adapter celle du coupé allemand. Bien que la marque aux anneaux tente sa chance depuis l’année précédente avec sa Quattro (oui, elle a même couru au Dakar !), les teutons voient donc débarquer un autre coupé, sorti des ateliers italiens, mais sur une partie mécanique de Range Rover… On est en 86… aujourd’hui, le gars n’aurait même pas eu le temps de démarrer le moteur qu’il se serait pris un procès de l’espace ! Dans tous les cas, pendant que l’édition est marquée par l’accident d’hélicoptère qui coutera la vie à Thierry Sabine et Daniel Balavoine, l’Audi Quattro de Franco sera contrainte à un nouvel abandon. Pour 1987, il y retourne dans son Range Rover V8 normal (oui, avec lui vaut mieux préciser !) et l’année suivante, il passe sur un Mitsubishi Pajero, normal lui aussi. Mais à un moment, on se dit que l’histoire pue un peu… Deux éditions avec des caisses normales ? Nan, c’est pas normal… Franco doit préparer du lourd.
La bonne grosse claque dans la tronche, c’est en 89 que tout le monde va se la prendre. Franco se présente à la porte de Versailles dans un engin nommé Red Typhoon, un prototype qui reprend le look du dernier missile sol-sol de Maranello, la Ferrari F40. Enfin rassurez vous, aucune supercar n’a été sacrifiée. L’équipe de Franco De Paoli a simplement repris ses bonnes habitudes. Ils ont viré la caisse du Pajero, conservé le châssis et lui ont collé une coque en fibre. L’avant plongeant, le capot arrière, l’aileron, la robe rouge, tout y est… un peu comme une mauvaise réplique made in China ! Par contre, niveau bloc, pas de V8 biturbo en position centrale arrière, mais le 4 cylindres 2.0l turbo de la Starion, stroké en 2.6l et posé entre train avant et le tableau de bord. 240 ch et 330 Nm de couple pour aller affronter les dune dans un monstre d’1T700. Il était capable de croiser à 210 km/h et embarquait 280 l d’essence. Prêt pour affronter les deux Peugeot 205 T16 confiées à Fréquelin et Wanbergue ainsi que les deux 405 T16 de Vatanen et Ickx, grandes favorites après les victoires de 87 et 88.
Après un départ de Paris le 25 décembre 1988, les voitures partent pour une liaison de 1120 km jusqu’à Barcelone où va se courir le prologue sur 6,2 km avant qu’elles embarquent pour Tunis et la première spéciale. La Red Typhoon va en prendre le départ, mais n’en verra jamais la ligne d’arrivée. Après 4 spéciales, alors que l’équipage Franco de Paoli et Peter Van Dijck, est 63ème au général, c’est l’abandon. La Red Typhoon s’en va… D’ailleurs s’en va pour de bon puisque une fois de retour à Milan, elle devait recevoir son lot de modifications. Projet avorté et le Red Typhoon va être remisé. Malheureusement, quelques années plus tard, un terrible incendie va détruire le bâtiment où il était entreposé, emportant avec lui le Red Typhoon. Mais il paraitrait que Franco De Paoli envisagerait plus que sérieusement d’en faire assembler un nouveau, qui reprendrait les caractéristiques que son illustre ainé disparu dans les flammes… En tout cas, pour cette édition 89, si tout le monde n’a jamais oublié l’écrasant doublé des deux 405 T16 qui ont franchi la ligne d’arrivée à Dakar avec plus de 2 heures d’avance sur leur plus proche poursuivant, quasiment tout le monde a oublié l’histoire de cette F40 Pajero 4×4 Red Typhoon… Heureusement, DLEDMV est là !
© Signatures éventuelles
Cher Thierry
J’ai lu le commentaire que vous avez fait sur ma vie et mes voitures de course et je dois vous dire que j’ai trouvé plusieurs inexactitudes.
Ma passion pour les voitures de course m’a fait concevoir et construire ce dont je rêvais depuis mon enfance.
Cependant, je vois que vous n’avez mis en évidence que mes abandons du Dakar mais rien sur mes résultats. Quant au Red Typhoon, mon abandon n’a pas eu lieu après le prologue mais sur l’étape de Dirku (Niger) où j’ai pris le départ 276 mo en raison d’une boîte de vitesses cassée dans le prologue et après 4 étapes, j’étais déjà dans les 30 premiers de l’étape et 63 au classement général. L’équipage était composé de moi et de mon navigateur néerlandais Peter Van Dijck (corrigez ces noms).
En tout cas, merci pour l’article qui, à part ce qui précède, me paraît beau
Avec affection
Franco
Traduit avec http://www.DeepL.com/Translator (version gratuite)
Bonjour Franco,
Emu et touché de voir que cet article ait réussi à venir jusqu’à vous.
Les erreurs vont être corrigées, mais, à ma décharge, difficile de trouver des infos cohérentes et précises sur votre projet et sur votre carrière sportive.