Quand t’as 17 ans, que t’es piqué à l’essence et que tu commences à lorgner sur ta future première voiture, généralement, tu te plies aux exigences… de ton assureur ! Sami lui, il a fait un gros fuck à tout ça et il s’est payé une Ford Escort Cosworth. Et comme il avait encore un peu de temps devant lui avant de profiter de son papier rose, il en a profité pour s’occuper de son cas…

Une Ford Escort Cosworth, même d’origine, on en ferait déjà bien un jouet pour aller chasser les virolos. Faut dire que l’engin fait partie de la belle épopée des stradales dont les versions routières offraient le ticket d’entrée en Gr.A à partir du moment où elles étaient assemblées à 2500 exemplaires. Ce fut donc son cas de 92 à 94. Oui, il n’a fallu que deux petites années à Ford pour écouler les voitures d’homologation reconnaissables à leur aileron XXL planté au sommet de la lunette arrière.

La demande sera si importante que la Cossie deviendra un modèle à part entière dans la gamme Escort même si à partir de la 94 elle abandonne son aileron et troque son gros turbo ON – OFF pour un modèle plus petit, plus moderne et tout aussi costaud mais surtout plus docile à bas régime. Il n’empêche que pour beaucoup, la « vraie » Escort Cosworth reste la première, avec son look échappée des spéciales et son caractère trempé où le monde change à partir de 4000 trs.

L’histoire de la Cossie va durer jusqu’au 12 janvier 96, date à laquelle la dernière des 7145 Escort Cosworth produites sortira des usines Karmann situées à Rheine en Allemagne.

C’est donc sur l’une d’elle que Sami a jeté son dévolu. Un modèle de 94, comptant donc parmi la première édition des 2500 modèle d’homologation. Comme il avait un peu de temps devant lui, et que la voiture avait besoin d’une petite remise en forme, il a décidé de s’amuser à la démonter avant la remonter (oui, en même temps, dans l’autre sens, ça marche beaucoup moins bien !). Et en y étant, en profiter pour modifier, renforcer et préparer c’qui pouvait l’être.

A commencer par la caisse qui a été entièrement mise à nue avant d’être refaite, de recevoir une lèvre avant en carbone et une robe rouge sang tirée du nuancier Ford actuel. Pour le reste, c’est comme au jour de sa sortie d’usine. Dessous, le châssis a lui aussi eu droit à sa remise en forme. Les triangles et les barres sont neufs et maintenus pas des coilovers GAZ alors que le freinage est maintenant signé AP Racing avec disques de 325 mm à l’arrière et du 330 mm devant, mordu par des étriers 4 pistons. On le remarque à peine derrière les Compomotive TH Performance en 8 x 18″ enrobées de Michelin Pilot Supersport en 225/40.

C’était le minimum syndical pour encaisser et faire passer les 500 ch qui se cachent maintenant sous le capot. Le Cosworth YB 2.0 l 16s a été forgé, a reçu une visserie renforcée, des injecteurs EV14 1500cc, une pompe gros débit Walbro, une rampe et des durites AN6, une gestion Maxxecu Race, un Garrett G30-770 qui souffle à 1,8 bars avec intercooler Setab, une boite à air en carbone et une ligne complète du collecteur au silencieux réalisées en inox sur mesure.

Les 500 bourrins filent aux quatre roues via une boite renforcée avec des pignons Oppliger Motorsport associée à un volant moteur et un embrayage AP Racing. De quoi shooter la barre du 400m en 12,2 !

Dans l’habitacle, Sami a tout sorti, tout nettoyé du sol au plafond et tout remonté. En y étant, il y a juste greffé un nouveau pommeau, un volant Sparco, un dashboard digital Haltech IQ3 et un boost controler. Pour le reste, les Recaro d’origine sont au rendez vous et rien ne vient perturber l’ambiance signée Ford dans les 90’s.

La belle s’est transformée en bête… sans que ça se voit. Une véritable Ford Escort Cosworth ressortie du passé, mais en mieux. D’autant plus que le résultat n’affiche pas le niveau du taff qu’a fait Sami même s’il faut avouer que la Cossie ne prend pas de rides !

© GTI Magazine via Matti Tirronen