Quand tu dis Oettinger à un fan de VW Golf 1, tu peux alors assister à une sorte de mutation. Dilatation des pupilles, augmentation du rythme cardiaque, apparition de bave associée à une gestuelle nerveuse. Si ce n’est que là, le nom d’Oettinger est associé à une Golf G60. De quoi transformer la voiture du peuple 2ème génération en Super GTi…
Oettinger story
Gerhard Oettinger a ouvert son garage en 1946 alors qu’il n’avait que 26 ans. Il se fait un nom en développant ses propres carburateurs, les Okrasa TS et TSV dont il se sert pour préparer les Flat 4 des moteurs VW, ce qui en fait officiellement le plus ancien préparateur de la marque. Rapidement, il revoit la cylindrée des moteurs et commence à s’occuper aussi des Audi et Mercedes, puis il se développe en proposant des kits carrosserie, et finit par pouvoir se charger de projets complets avec prépa moteur et châssis mais aussi en retouchant l’esthétique et l’habitacle. La qualité du travail d’Oettinger est telle que VAG va certifier le préparateur. Ainsi, les sportives du constructeur qui passent par les ateliers Oettinger ne perdent pas leur garantie. Une belle preuve de confiance.
Initiative française…
En 81, quand Oettinger se penchait sur le cas de la Golf GTi première du nom, c’était pour y greffer une culasse 16 soupapes au 4 cylindres d’1.6 l et tirer 136 ch au lieu des 110 d’origine. Une initiative de VAG France… Ah ouais, vu d’aujourd’hui, on peut s’pincer pour se dire qu’on ne rêve pas ! Et pourtant, les 1250 Golf GTi 16s produites par Oettinger étaient bien une exclusivité pour le marché tricolore.
Golf 2000E
Fin 83, la Golf 2 fait son entrée en jeu. Dès mars 84 elle apparait avec le sigle GTi, équipée du 4 pattes 1.8 l de 112 ch. Il faudra attendre l’été 85 pour que VW présente sa version de la GTi 16s dont le 1.8 l passe à 139 ch. Si ce n’est qu’entre temps, Oettinger a déjà tiré avec sa Golf 2000E/16… une GTi strokée à 2.0 l et équipée d’une culasse 16s, un moteur qui avait déjà emménagé sous l’capot du Scirocco Oettinger deux ans auparavant. Si ce n’est que depuis, le préparateur a revu quelques bricoles pour le faire grimper à 170 ch (150 dans le Scirocco).
Rallye et Limited
En juin 89 VW lance sa Golf Rallye afin de décrocher l’homologation en Gr.A. Elle affiche un look musclé mais surtout une transmission intégrale syncro et toujours le 4 cylindres 1.8 l mais le 8 soupapes de la GTi shooté par un compresseur (le 1.8 l 16s compressé sera réservé à la rare Golf Limited réservée au marché allemand). La Golf se retrouve maintenant avec 160 ch sous le capot… un peu bridés par le poids de la transmission.
Golf G60
De quoi donner l’idée à l’état major de greffer le bloc compressé à la Golf « normale » et ainsi donner naissance à la Golf G60 en février 90. Avec la même puissance mais un peu plus de 100 kg en moins, la Golf G60 devient la référence de la catégorie. C’est là qu’Oettinger va décider d’y rajouter une louche.
Mieux qu’une Limited !
La sportive allemande se retrouve ainsi avec un échangeur plus important, une pipe d’admission retouchée avec des conduits plus gros et polis, un arbre à cames plus pointu avec des soupapes plus longues, une nouvelle gestion, un carter cloisonné et une ligne libérée du collecteur au silencieux. Ainsi armée, la Golf voit son 1.8 l passer à 201 ch et 25,3 mkg de couple. De quoi manger le 400 m en 15 secondes et le kilomètre en 27,4 avant de filer à 235 km/h. De quoi montrer ses fesses à une Limited plus lourde avec sa transmission syncro.
220 bourrins !
Celle que j’vous ai trouvé embarque en plus un compresseur G-Werks Stage 4 avec poulie plus petite ainsi qu’un catalyseur sport Samco, de quoi lui faire passer la barre des 220 ch. Pour les faire passer au sol et y rester, elle est maintenue par des coilovers Koni et posée sur des jantes OZ Turbo 3 parties en 15″ chaussées de boudins Dunlop en 195/45.
Presque d’origine dehors et dedans
Dehors, rien ne change. La robe Prussian Blue vient du nuancier Porsche (à noter que les center caps des OZ affichent le logo du constructeur de Stuttgart… même s’ils n’indiquent pas l’emplacement de la valve !). Dedans, c’est pareil. Les baquets Recaro s’affichent en cuir et tissu et tout a bien vieilli. Comme quoi la deutsch qualitât…!
Collector
Au final c’te Golf G60 Oettinger n’a pas pris une ride et affiche des perfs qui n’ont rien de ridicules dans la circulation moderne. Bon, autant vous dire que sa côte doit piquer… m’enfin, avec de se faire du mal, faut t’il encore réussir à en trouver une.
Rareté de chez rareté!!! L’initiative de la succursale française de VW pour la vente « officielle » d’engin passés par les mains d’un préparateur (surtout pour du « sport » ou de la performance) n’existera plus jamais dans notre époque et le suivantes. Chez aucun constructeur non plus dans ce beau pays et ces cascades de normes plus castratrices les unes que les autres.
Sinon il faudra que le monde change radicalement. Ou ce sera qu’un partenariat marketing sur des gadgets avec une firme extérieures à l’automobile (série « spéciales » genre K-Way, Bic, etc) si possible en « HDG » pour marger fort (Baccara, Kenzo, Benetton, etc)
J’ai un souvenir ému de l’article de Sport Auto sur la 2000E/16…cette caisse était le sleeper ultime à l’époque ! Mais cette G60 doit boxer dans la categorie avion de chasse !