La Béhème série 3 Compact E36… Ou comment écouler le stock de pièces de son ancien châssis en les habillant d’une caisse plus moderne. En tout cas, ça a plutôt bien fonctionné, notamment avec la 323 Ti, une propu’ aussi sympathique que joueuse. Puis Hartge est passé par là… avec un V8 sous le bras !
La série 3 Compact reposait sur une châssis hybride qui prenait le train avant de la E36 pendant que l’arrière utilisait les éléments de la E30. Cela ne l’empêche pas de se montrer sportive et efficace, surtout une fois que les ingénieurs lui ont collé le 6 en ligne 2.5l pour en faire la 323 Ti, qui vient se placer comme la rivale de la Golf VR6. Enfin, plutôt dans sa définition… Car en débarquant en 96, soit 6 ans après la voiture du peuple, la propulsion a raté la vague des super Gti et se retrouve une peu seule lorsque la VR6 quitte le marché en 97. Curieusement, la 323 Ti n’a pas réellement trouvé son public plus séduit par les banales 316i, 318i et 318 tds. Une version M aurait peut être pu changer la donne, mais les pontes de BMW n’ont pas osé franchir le pas.
Pour trouver une version bien chtarbée de la Compact, il faudra se tourner du côté des préparateurs… Alors que Racing Dynamics a osé coller un V12 de 475 ch entre les ailes avant, chez, Hartge, on restera un peu plus timide… ou pas.
Mettre des watts c’est bien, les maitriser c’est mieux. C’était justement le problème de la Racing Dynamics. Au rythme d’une trottinette tout se passait bien. Mais dès que le pied se faisait un peu trop lourd, la Compact se mettait alors à enchainer les tortillements du cul ! C’était fun, mais ça ne passait pas… même pas du tout. Cette version V12 était donc un show room qui n’aura servi qu’à payer un bon coup de pub à Racing Dynamics.
Du côté de chez Hartge, on s’est posé la question avant de procéder la greffe… a moins que ce soit le chausse pied qui était plus petit. En attendant, plutôt que de faire la course à la puissance, on a préféré rester cohérent en choisissant un V8. En l’occurence le M60B40, le 4.4l qui faisait le bonheur des 540i, 740i, 840ci mais aussi qu’on retrouvera sous le capot de la De Tomaso Guara.
Avant d’aller plus loin, sachez que la caisse qui défile sous vos yeux va passer sous le marteau de RM Sotheby’s lors de la vente aux enchères du Techno Classica d’Essen… repoussée à une date ultérieure inconnue pour le moment. Profitez, ça vous laisse le temps de vous trouver une assurance auto moins chère, même si vous avez été résilié ou malussé ! Et avec ce genre de monstre, c’est toujours bon à savoir.
Pour en revenir à notre compacte excitée et son gros V8, bien entendu, pour Hartge, c’était hors de question de le laisser d’origine. Alors ils l’ont stroké à 4.7l, ont revu sa culasse et l’ont libéré avec une ligne inox qui débouche sur deux sorties ovales. Résultat, la gazier passait alors de 286 à 350 ch. Ca faisait moins que celle de chez Racing Dynamics, mais les pneus et le train arrière encaissaient quand même nettement mieux la charge supplémentaire, d’autant plus que le couple, était moins « tordant » que celui du V12.
Une M3 E36 allait servir de donneuse d’organe, boite 6, trains roulants, autobloqu’… Les suspensions étaient signés Bilstein pendant que les freins étaient légèrement revus à la hausse. Au niveau de la gueule, la BMW sans fesses recevait un kit complet avec pare-chocs avant et arrière ainsi que bas de caisse et discret becquets. Les clignos blancs et les feux bicolores tranchent avec la superbe robe Violet Daytona. Aux 4 coins, des jantes maison 2 parties osent le 19’… Ca assoit le bestiaux !
Ainsi armée, la bébête shoote le 0 à 100 en moins de 5 secondes. Pulvérise le 400 m en 13 secondes et la barre du kilomètre en 23 avant d’aller se caler à plus de 290 compteur !
A ce rythme autant bien tenir le volant. Et ça tombe bien car il a été emprunté à la M3 avec le tableau de bord, les panneaux de portes, la banquette et tout c’que l’équipe a pu embarquer. Pour les sièges baquets, seul celui du passager a été pris, le pilote lui, pose ses fesses dans du Recaro, excusez du peu !
Alors si l’envie vous en prend de vous offrir une youngtimer ultime, rare et capable de griller quasiment tout ce qu’elle croisera sur la route, le moment est peut être venu !
© RM Sotheby’s
Trop top, le paroxysme du bon tuning à l’allemande. Une vrai philosophie d’ingénieur qui vient compléter les gammes civiles « normales » des constructeurs qui n’osait pas aller jusque là. Le tout sans tomber dans le bling bling vulgaire de l’époque suivante. Belle époque révolue sur tout les points aujourd’hui!!!