’69 Alfa Spider Duetto – Osso di seppia sauce restomod !
par Thierry Houzé | 4 décembre 2020 | Street |
Une fois encore, j’viens de me rendre compte qu’on a déjà causé de l’Alfa Spider, mais vite fait, comme ça, en passant. C’était en 2015, à l’époque on torchait un article en 3 conneries ! Alors aujourd’hui, comme on a vieilli et qu’on a maintenant un statut à assumer (enfin il parait), on va être un peu… moins con (Oui, plus sérieux, on y arrive pas). Allez, on va prendre l’air…
La première chose qu’il faut comprendre chez l’Alfa Spider, c’est qu’il y a eu quatre générations. La première, commercialisée de 66 à 69 portait le nom de duetto… En fait, Alfa avait lancé un concours pour demander à ses adeptes de trouver le nom le plus adapté. Ce fut donc celui de duetto qui fut sélectionné, sauf que ce nom était aussi celui d’un biscuit chocolaté… et rapidement, l’histoire allait s’arrêter pour que le roadster Alfa devienne définitivement le Spider.
Tout le long d’une carrière qui allait durer plus de 30 ans, l’Alfa Spider a connu quatre générations, reconnaissables en regardant ses fesses… La première a été commercialisée de 66 à 69, l’osso di deppia (l’os de sèche en français), nom donné par rapport à son profil. Puis ce fut au tour de la coda tronca, un doux nom ressorti du passé, et qui désigne les Alfa dont le cul se retrouvait coupé, une queue tronquée (coda tronca… on n’va pas vous faire un dessin). On continue avec la 3ème génération, commercialisée à partir de 83, et qui la fait devenir Aerodinamica en recevant de disgracieux éléments en plastique noir, mais c’était la tendance. Enfin, en 90, la Spider signe son ultime version sur lequel Pininfarina va intégrer discrètement les éléments aéro à la carrosserie. Cela ne l’aidera pas à camoufler son âge, même si le dessin est bien plus séduisant que celui de l’aerodinamica. En 94, elle laisse enfin sa place à la GTV Spider qui souffle enfin un vent de modernité sur le sex symbol italien.
Avec celle qui débarque, on retourne en 69, ultime modèle de l’osso di deppia avant que la coda tronca ne débarque la même année. Le millésime probablement le plus fluide de tous. Délicat mélange ente une ligne élancée, aussi sportive que séduisante. Une vraie italienne, qui ne cherche pas à cacher son caractère. Les détails stylistiques pullulent… pare-chocs en deux parties aussi bien à l’avant et à l’arrière (monobloc pour la coda tronca), touches de chrome, bulles de phares, feux carénés… un dessin dicté par le vent et tracé des mains d’un Pininfarina plus inspiré que jamais.
Les jantes qui remplacent les Panasport d’origine en 14 », sont des MAG chaussées en Mastercraft Touring LSR. Discrètement, les suspensions ont été modernisées, nouveaux bras, nouveaux triangles, nouveaux tirants à rotule, le tout maintenu par des amortos Koni et des ressorts IAP. Le freinage aussi a été modernisé, sans chercher à en faire trop.
Dans l’habitacle, même si le style est resté le même qu’à sa sortie d’usine en 69, tout a été refait. Moquette, sellerie, sièges, volant à deux branches… C’est clean, et le charme qui s’en dégage est une véritable invitation au voyage, direction la côte amalfitaine.
Sous le capot, rien de bien virulent. Le 4 cylindres 1.6l double arbres, gavé par deux Weber double corps pour envoyer 108 ch sur les roues arrière via une boite 5 manuelle. Pas de quoi se la jouer Targa Florio, mais de quoi arpenter les petites routes sinueuses à flanc de montagnes qui surplombent la mer Tyrrhénienne.
Le genre d’italienne qui vous rappelle qu’au delà d’un mode de déplacement, une voiture peut aussi devenir un objet de plaisir, capable de vous faire connaitre des sensations uniques à chaque kilomètre parcouru derrière son volant. Une spécialité des Alfa d’antan, malheureusement disparue aujourd’hui.
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