Vous avez pourquoi les américains ont débarqués sur les plages normandes le 6 juin 44 ? Pour qu’une fois le conflit terminé Ford puisse vendre encore plus de voitures en les construisant directement en Europe. En tout cas, la Ford Taunus 20M RS coupé qui débarque, elle est 100% européenne… et même que c’est une Deutshe Qualität !
Bon, revenons en arrière, en 1911… Eh oui, si ce n’est les quelques historiens grincheux qui se seront déjà énervés sur l’intro, Henry Ford n’avait pas attendu la fin de la deuxième guerre mondiale pour envahir l’Europe avec ses voitures. Donc en 1911, Ford ouvre sa division anglaise à Manchester afin d’y produire des Ford T. Mais ce vieil Henry ne va pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’en 1926, ce sera au tour de l’Allemagne, à Berlin exactement, pour y assembler aussi des Ford T. La marque à l’ovale bleu va ainsi se développer en multipliant les sites de production outre Manche et outre Rhin pour finir par y développer et y monter des voitures spécifiques au marché européen.
En 1933, Ford Allemagne lance sa propre gamme, d’abord la Köln, remplacée par l’Eifel trois ans plus tard, puis rejointe en 39 par la Taunus (rien à voir avec un quelconque dynamisme, comme l’Eifel, c’est le nom d’un massif montagneux allemand). En 1942, en plein conflit, leur production va finalement être stoppée pour ne reprendre qu’en 1948 exclusivement avec la Taunus.
Mais c’est surtout en 1952 que Ford Allemagne va décider de développer la gamme Taunus pour en multiplier les variantes M… M pour Meisterstück, chef d’oeuvre en allemand. Ah on a la modestie exacerbée chez Ford Allemagne ! Il n’empêche que les modèles vont commencer à se multiplier. 12M et 15M (1.2 l et 1.5 l) rapidement rejointes par les 17M, 20M et 26M.
Bon, à partir de 67 les dénominations vont partir en cacahuète. La 20M adopte un 2.3 l. Et ça n’est pas prêt de s’arranger en 68 quand la 17M reçoit le V4 d’1.5 l, d’1.7 l ou un V6 d’1.8 l… Pour la 20M, c’est V6 de 2.0 l ou de 2.3 l alors que la 26M cache sous son capot un V6 de 2.6 l (pas plus puissant que le 2.3 l)… disponible en option sur la 20M. Tu parles d’un bordel ! Et comme si ça ne suffisait pas, la finition RS entre en jeu.
RS, ça veut dire Rally Sport, on en déduit logiquement que ça ne va concerner que les versions les plus pêchues. Eh bien pas forcément puisqu’il s’agit en fait d’une option disponible sur toutes les Taunus disponibles. De quoi brouiller les pistes…
Celle qui défile sous vos yeux, c’est le summum de la famille, une « vraie » RS en quelque sorte. Sous son capot, on retrouve le V6 2.3 l, le célèbre Cologne (du nom de la ville où il était assemblé) fort de 125 ch et accompagné d’une boite 4 manuelle pour envoyer les watts sur les roues arrière. Avec seulement 1050 kg sur la balance, elle n’a rien d’une supercar, mais en 69, c’était du fun sans filtre.
Elle ne s’en cache pas vraiment, sans non plus se la jouer pompelup à tous les étages. Au niveau des courbes, soit c’est taillé à la hache, soit c’est tracé au compas. Ca sent la rigueur germanique à plein nez, sans pour autant oublier les origines américaines… calandre massive noire avec antibrouillards intégrés, bandes noires, pare-chocs chromés, jantes en 14″, du sérieux, mais pas trop.
Et dedans c’est pareil, droit ou rond mais surtout, rouge et noir (c’est Jeanne Mass qui devait être contente !). Mais là encore, c’est clean, essentiel, solide mais avec quelques p’tits détails qui viennent vous rappeler que vous n’êtes pas dans une Taunus de base. Volant trois branches, sièges semi-baquets, manos sur la console centrale… hop hop hop, ça suffit, c’est de l’allemand quand même, faut pas pousser.
A partir de 70, tout va changer. Depuis 1967 Ford a fusionné ses divisions anglaises et allemandes pour donner naissance à Ford Europe. Si les usines anglaises et allemandes continuent de produire voitures et moteurs, la direction est maintenant centralisée à Cologne. Quant à la Taunus, c’est en 72 qu’elle va s’attaquer à tous les marchés, en gardant le nom de Taunus ou en s’appelant Cortina, Granada voire Consul en fonction des pays. Mais ceci… ouais, vous connaissez la suite !
© rpm7000 via BaT
Dommage que la voiture sur les photos ne soit pas d’origine, intérieure bi-ton, calandre noire, couleur du moteur, etc…
Reprocher à DLEDMV de ne pas parler de voitures d’origine, c’est comme aller au Burger King et se plaindre qu’ils n’aient pas de choucroute avec un verre de blanc !