On pourrait être tentés de confondre cette Audi S4 IMSA GTO avec la bestiale Audi 90 IMSA GTO… Hé bien, elles sont pareilles ! Même kit, même moteur, même gueule de serial gripper, il n’y a qu’une seule différence… le châssis. Oui, la 1ère est une Quattro pendant que la 2nde est une… Quattro ! Oui, c’est définitif, si vous vous posiez encore la question, je viens de vous donner la réponse… Ils sont vraiment chtarbés chez « De l’essence dans mes veines » !
Bon, on prend un verre d’eau, on respire un bon coup, et on reprend le truc tranquillement depuis le début… Alors d’abord, il y a eu le Big bang… à moins que ce ne soit Adam et Eve…! Me rappelle plus trop. Quoiqu’il en soit, après on a eu « Jurassic Parc » mais sans les effets spéciaux, une météorite qui est venue foutre un coup de froid la dessus, puis de suite après, Ferdinand Pïech a débarqué avec ses Quattro (Oui ça tenait mieux sur la neige !). Bon ok, j’ai peut être résumé… mais grosso modo, ça s’est passé comme ça !
Pour montrer à tout le monde que le Quattro c’est le top du top, chez Audi on l’a mis dans la course. Le rallye et la piste, comme ça pas de jaloux. Ils sont même allés emmerder les ricains, pour leur montrer que leurs V8 culbutés et leurs essieux rigides, c’était un peu l’âge de pierre (ha oui, y’a eu ça aussi, bon, vous remettrez dans l’ordre !).
C’est comme ça qu’est apparue l’Audi 200 Quattro Trans Am, une berline hypertrophiée de 510 ch déversés sur ses 4 roues motrices. Et elle n’a pas plu aux constructeurs américains, car sur les 13 courses de la saison, elle va en remporter 8, mais aussi le titre pilote et constructeur ! Du coup, à Détroit, on a fait pression auprès de l’organisation pour changer le règlement et interdire les 4 roues motrices dès la saison suivante. Donc la 200 n’aura connu qu’une seule saison… mais quelle saison !
Mais peu importe, le Trans Am ne veut pas d’eux, tant pis, ils vont aller en IMSA ! Et ils refont le coup une 2ème fois avec la 90 IMSA GTO. D’une, elle allait faire parler de la nouvelle Audi 90, et de 2, elle allait permettre de recycler les pièces de la 200. Mis à part qu’au passage, elle voyait la puissance du 5 cylindres passer à 720 ch… toujours exploités par les 4 roues motrices. M’enfin, aller booster une usine à gaz déjà bien remplie, c’est comme reprendre du dessert alors qu’on a déjà pris 3 fois du cassoulet… Ca fait péter le bouton ! Mis à part que là, le bouton, c’est le 5 pattes. Il faudra la 1ère moitié de saison pour renforcer le moteur et l’autre moitié pour ridiculiser la concurrence, mais ce sera trop tard pour remporter le titre. Il n’empêche de la 90 marquera autant les esprits que la 200.
Jusqu’à là rien de spécial… 2 caisses différentes, mais le même moteur et une transmission Quattro. Mais alors elle sort d’où cette Audi S4 IMSA GTO ? Eh bien d’Afrique du Sud mes amis.
Elle débarque en 1992 alors que la 90 a déjà fini sa carrière commerciale, d’ailleurs la 90 n’y a jamais été commercialisée. Là bas, ils ont droit à l’Audi 100 et sa version sportive, la S4… vous commencez à saisir ? Afin de booster la C4 qui débarque en 91, Audi and Volkswagen Motorsport Department of South Africa (Voldi) décide de copier leurs cousins américains en inscrivant la nouvelle S4 dans le championnat national, le Wesbank Modifieds championship.
Du coup, ils rachètent une 90 IMSA GTO, la rapatrient, l’étudient sous toutes les coutures, la désossent et greffent le tout sur le châssis de la S4. Donc on peut bien dire qu’il s’agit de la même voiture, sauf que l’une est Quattro quand l’autre a un châssis de S4, donc Quattro ! Subtilité communicative quand tu nous tiens !
Il faut savoir que sa principale rivale sera les anciennes Audi 200 Trans Am recyclées par des teams privés. 1ère saison en 93 et titre pour le duo Terry Moss & Chris Aberdein. 94 sera plus compliquée, surtout que la saison est la dernière du championnat qui va s’effacer pour une nouvelle formule V8.
20 ans plus tard, 1 de ces 2 voitures refait surface aux mains expertes d’Hans Joachim Stuck. C’était en démo lors de la Shelsley Walsh HillClimb en Grande Bretagne… impressionnante, bestiale et forcément, sur De l’essence dans mes veines !
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