L’Opel Omega Lotus, c’est un ORNI (Objet roulant…) qui débarque sur la route en 1990. Le résultat d’une stratégie commerciale pour montrer que la berline premium de la marque au Blitz n’a rien à envier aux autres BMW et Mercedes. Alors pour ils décident d’aller demander de l’aide à Lotus… De cette alliance, va naitre l’un des monstres les plus violents des 90’s ! On dit : « Qui sème le vent récolte la tempête ». Mais à mon avis, les ingénieurs de chez Opel ne pensaient pas qu’en allant sonner chez Lotus, ils allaient plutôt récolter un ouragan…
L’Opel Omega est lancée en 86, elle vient remplacer la Rekord au sommet de la gamme Opel. Mais voilà, les ventes ne sont pas folichonnes. Elle peine à trouver sa place sur le marché, notamment face à ses rivales allemandes signées BMW, Audi ou Mercedes. La marque au Blitz jouit d’une image vieillissante alors que ses rivales baignent dans le luxe ou le sport (Parfois même les 2). Il faut donc redresser tout ça.
Bon l’Omega a pourtant des arguments, notamment un version 3000-24, qui comme son nom l’indique, reçoit un 6 en ligne de 3.0l, une culasse 24 soupapes et 201 ch sur les roues arrière. Mais ça ne suffit pas pour devenir le King de la file de gauche.
Irmscher s’est aussi déjà penché sur le cas de l’Omega avec l’Evo 500. Mais il n’y a avait rien de commercial, juste de quoi décrocher l’homologation pour courir en DTM. Pour la route, le 6 en ligne grimpe à 230 ch et seulement 36 modèles se verront recevoir un coup de clé pour passer à 272 ch. Mais une fois encore, ça ne suffit pas pour exciter les fans de berline énervées qui continuent de se tourner vers la M5 ou la 500E.
L’état major d’Opel commence à perdre patience, et il est temps que les choses changent. A l’époque, quand on cherchait des ingénieurs capables de shooter une gentille berline pour la muter en monstre, on se tournait soit vers des gros préparateurs allemands, soit vers Porsche, soit vers Lotus. Et ça tombe bien puisque le petit constructeur anglais appartient lui aussi à General Motors.
Du coup, c’est de l’autre côté de la manche que l’Omega va être envoyée pour recevoir sa cure de pompelup ! Mais là, on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé… Est ce que les gars de chez Lotus étaient énervés, ou le manque de jelly à la cantoch’ le midi ? En attendant, ils ont transformé l’Omega en monstre assoiffé de bitume et de berlines allemandes à tendance sportive. Devenue Opel Omega Lotus (Ou Lotus Carlton en Angleterre), elle fait partie de ces engins qui ont réellement marqué les esprits. Les M5 et 500E étaient sportives, la Lotus Omega était effrayante… gros attributs obligatoires !
Déjà au niveau esthétique, elle ne s’embarrasse plus en proposant une seule et unique couleur, Vert Imperial. Ensuite, l’Omega qui doit d’habitude se contenter d’un physique plutôt banal, se retrouve sur le coup transformée en choc oculaire ! Kit complet avec élargisseurs d’ailes, pare choc agressif et aéré, bas de caisse, jupe arrière, jantes Ronal en 17′, aileron, prises d’air sur le capot… Elle affiche ses nouvelles prétentions.
A l’intérieur, c’est le contraire. L’équipement est pléthorique, le cuir de bonne facture, bois et moquette sont de la partie, Lotus s’est juste contenté de poser sa marque sur le volant et un mano supplémentaire, celui de la pression de turbo, car l’essentiel se cache sous le capot.
Le 6 en ligne de la 3000-24 a été entièrement revu. Nouveau vilebrequin, bielle forgées, augmentation de la course, il passe ainsi de 3.0l à 3.6l et reçoit le renfort de 2 turbos Garrett T25 qui soufflent à 0,7 bars accompagnés d’un échangeur air/eau. Il balance 376 ch et 557 Nm de couple aux roues arrière avec une patate débordante et subite. La boite 6 (Celle de la Corvette ZR1) fait ce qu’elle peut pour encaisser. Un autobloquant aide à faire passer tout ce monde sur la route… Mais les plus à plaindre sont surement les boudins arrière qui font tout ce qu’ils peuvent pour supporter les salves du bloc. Et encore, ça c’est sur le sec… Dès que la route devient humide ou glissante, vous négociez du pied droit avec le cul de la berline qui ne demande qu’à se déhancher, voir passer devant !
Ce moteur a une charge de rubgyman lancé à pleine charge… Il envoie l’Omega à 284 Km/h, passe les 100 km/h en 5,8 secondes, la barre des 400m en 13,7, se shoote les 200 seulement 6 secondes plus tard pour franchir enfin le kilomètre en 24,5. La M5 est derrière, la E500 dans le rétro et seule l’Alpina B10 Biturbo E34 peut lui téter le pare-choc. Non, si vous voulez suivre la cadence, il faut chercher du coté des supersportives, Porsche 993 Turbo, Ferrari Testarossa, Honda NSX ou Lamborghini Countach… Rien que ça !
Surtout que même au niveau du châssis, les ingénieurs de chez Lotus n’ont pas fait les choses à moitié. La structure complète a été renforcée. La caisse est rabaissée par des combinés spécifiques et raffermis. Les barres antiroulis sont plus grosses et l’arrière est équipé de triangles obliques et d’un correcteur d’assiette. Et comme chez Lotus on aime les pilotes qui ont des burnes, on s’est limité à l’ABS en guise de seule « aide » électronique ! Pas d’ESP, d’ASR, d’antipatinage… Rien, quetchi, zob, walou… Juste pilote, son pied droit, des mains, son cul et un moteur au caractère plein et entier. Au pire, on peut compter sur un freinage signé AP Racing avec étriers 4 et 2 pistons, digne des références de l’époque.
Cette caisse m’a toujours envouté… C’est l’un des symboles des 90’s, engins totalement chtarbé, mais tellement attachant. Ses défauts ? Sa fragilité, son entretien qui ne supporte pas l’à peu près, une conso qui peut passer au delà des 30l et des pièces devenues introuvables et intouchables. Mais c’est aussi ça qui fait sa légende… Une putain de caisse !
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© OTB & Signatures éventuelles
Impressionnant cette caisse, je connaissais pas