Elles jouent aux soeurs jumelles même si elles n’en sont pas. Pourtant, le traitement qu’a voulu apporter le proprio de ces Porsche 356 et Porsche 912 est identique. Alors au premier abord, on pourrait croire à un restomod dans les règles de l’art. Mais quand on commence à se pencher sur certains points et sur les détails, on se rend compte qu’on est quasiment dans le Steampunk… Encore un nouveau style ?!
Le Steampunk, c’est ce courant imaginaire rétro-futuriste qu’on peut retrouver dans certaines oeuvres littéraires (H.G. Welles ou Jules Vernes) ou jeu vidéo (BioShock ou Dishonored). Il s’agit d’une période futuriste mais dans laquelle les personnages et les technologies avancées seraient restées à l’ère de l’acier, du bois et de la vapeur tout en faisant référence à la révolution industrielle et à la période victorienne du 19ème siècle. L’ambiance est donc plutôt paradoxale avec cette touche baroque pour une atmosphère plutôt ensorcelante.
Bon, maintenant que le décor est planté, on peut passer à l’essentiel, à savoir nos deux grenouilles allemandes qui, sans cette différence de proportions, nous auraient offert un parfait exemple de copier – coller. En tout cas, la robe est la même, un gris satiné. Clignos orange, stickers « Porsche » blanc sur les bas de caisse, jantes Fifteen52 Urban Outlaw chaussées en Toyo R888 et freinage Wilwood. A l’avant les phares sont cerclés de chrome et la trappe à essence dépasse du capot… et là déjà, on remarque sur la 912 ce mélange de chrome et de cuivre, qui s’accentue beaucoup plus sur la 356. On frise l’orfèvrerie aussi bien dans la cinématique mécanique que dans les gravures qui ornent le bouchon.
Un fois qu’on leur matte les fesses, on ne doute plus. Le style est bien là, spécifique et bien différent de ce qu’on a pu croiser jusqu’à maintenant. Encore une fois, le traitement est plus sobre sur la 912 puisque seule la grille d’aération qui laisse s’échapper les calories du Flat 4, reçoit le traitement chrome – cuivre. Par contre sur la 356, ça commence à être plus copieux… Déjà les grilles, il y en a deux, puis le ferronnier s’est lâché sur l’entourage de plaque.
Enfin, pour en terminer avec l’extérieur, on remarquera que les capots, qu’ils soient avant ou arrière, sont désormais maintenus par des sangles en cuir marron. Ca plait ou pas, mais au moins, on ne peut pas reprocher à ces deux Porsche de manquer de personnalité. Et ça continue quand on ouvre les portières…
L’habitacle de la 912 est tendu de moquette et de cuir bordeaux qui recouvrent absolument tout ce qui peut l’être ! Tableau de bord, ciel de toit, panneaux de portes, même les lanière de maintien de portières ont droit à leur touche. La sellerie fait son effet en combinant le lisse et le matelassé. Les pédales, le volant et les manivelles de vitres, reprennent ce style baroque chromé et/ou cuivré, tout comme le mécanisme des leviers de vitesse et de frein à main, transformés en véritable oeuvre d’art à gravures. C’est particulier, mais le taff est d’une précision qui impose le respect. Sur le tableau de bord 3 chronos vintage Tag Heuer posés sur une platine cuivrée, sont là pour le style. Enfin une sono McIntosh vient taper l’incrust’… Console sur le tableau de bord et matos discrètement intégré dans une valise tendue de cuir qui vient remplacer la banquette arrière. Le traitement et la finition sont juste à tomber !
Et c’est pareil dans la 356 ! Si ce n’est que le cuir et la moquette sont de couleur havane. Volant, levier de vitesse, pédale, console, chronos Tag, sono dans la valise… le style est le même avec une finition tout aussi exceptionnelle pour une ambiance aussi luxueuse que kitsh !
Mais ça ne s’arrête pas là. Sous les capots arrières, les deux Flat 4 ont été totalement refaits en shaved bay habillée elle aussi avec la même sellerie que l’habitacle. Bien sûr, eux aussi ont reçu les foudres du ferronnier qui là encore, a laissé parler aussi bien son talent d’orfèvre que son imagination ! Dernier détail, les réservoirs qui sont maintenant habillés en valises tendues de cuir et serties de clous chromés…
Vous n’imaginez pas comme c’est difficile de décrire ce genre d’engin, à la personnalité et au style totalement en adéquation avec celle de leur proprio. Forcément, ça ne peut pas plaire à tout le monde, même si à mon sens, le niveau du taff réalisé (17 mois de boulot non stop pour les 2 voitures) ainsi que celui de la finition ne peuvent qu’imposer le respect.
© Superfly via Tony & Carmen Matthews
La partie mécanique est juste de folie ! Dommage d’avoir habillé cela avec un style show-car si éloigné de leurs vraie nature qui est de sentir l’huile chaude et la gomme brulée ….