Si Niki Lauda a pu se faire remarquer en F1 pour signer chez Ferrari et devenir champion du Monde à trois reprises, c’est en partie grâce à la BMW 3.0 CSL confiée par le team Jägermeister et préparée par Alpina. C’est avec elle qu’il va remporter l’édition 73 des 24h du Nürburgring et faire en sorte que le Commendatore voudra de lui dans son écurie…
Pour pouvoir se lancer en F1, Niki Lauda a fait jouer ses origines bourgeoises autrichiennes en usant de la notoriété de son nom auprès d’une banque afin de décrocher un prêt qui allait lui permettre de se payer un volant. Il commence en 71 au GP d’Autriche et finance la saison complète de 72 sur une modeste March qui ne lui permettra pas de sortir de l’anonymat. Mais après quelques coups d’éclat, et moyennant encore finance, il décroche un volant chez BRM pour 1973.
Au tiers de la saison, ses finances sont vides… mais pour ne pas perdre son volant, il fait croire à son team manager qu’un sponsor va leur verser une importante somme d’argent en cours de saison. En parallèle, il est obligé de participer à des courses de Tourisme et Endurance pour le compte de BMW, et dès qu’il touche des primes, il les reverse aussitôt à BRM… Il va ainsi décrocher une victoire aux 4h de Monza. Mais en juin, sa carrière va prendre une tout autre tournure.
Nous sommes à Monaco… la BRM est enfin performante et même s’il la fiabilité de sa monoplace l’obligera à abandonner, Lauda réussit à accrocher la 3ème place en course devant la Ferrari de Jacky Ickx… et c’qu’il ne sait pas encore c’est qu’Enzo Ferrari a été impressionné par son pilotage et son style. Et le Commendatore est alors persuadé qu’il ne lui manque qu’une bonne voiture… C’est aussi le cas chez BRM qui propose alors à Lauda, non pas de payer ce qu’i doit, mais de le rémunérer pour le reste de la saison… En une course, sa situation va changer et il passe du statut de pilote payant à celui de pilote payé !
Mais là où il va encore sortir du lot, c’est que quelques mois plus tard, il remporte les 24h du Nürburgring au volant de la 3.0 CSL Alpina qui défile sous vos yeux. Et c’est après ce coup d’éclat que la Scuderia va l’approcher et lui proposer un volant pour la saison 74… la suite de l’histoire est connue… titre en 75, accident en 76, il revient en course seulement 6 semaines plus tard. Il remporte à nouveau le titre en 77. Après une petite période à vide, il surprend tout le monde en 84 en remportant un 3ème titre mondial sur McLaren.
Enfin, celle qui nous intéresse aujourd’hui, c’est cette bestiale BMW 3.0 CSL avec laquelle il s’est imposé sur l’enfer vert en 1973. Préparée par Alpina et habillée des célèbres couleurs de Jägermeister. Quand BMW a présenté la E9 en 68, les ingénieurs ont fait en sorte que la baie moteur puisse recevoir le 6 en ligne afin de pouvoir l’engager en compétition. Et en 1970, c’est en partenariat avec Alpina que la marque débarque en Tourisme et en Endurance avec la 2800 CS (Qui cube 3.0l…) inscrite en Gr2. Dès sa 1ère saison, elle remporte les 24h de Spa.
En 72, BMW va alors présenter la 3.0 CSL… Sur la route, le 6 en ligne passe à 3.0l et les appendices aéro font leur apparition, de quoi lui faire gagner le surnom de Batmobile. La CSL débarque en course l’année suivante, son 6 cylindres est passé à 3.3l et les différentes versions s’enchainer… Gr2, Gr4, IMSA, ETCC… Plus la puissance augmente, plus le physique gagne en muscle, en largeur, en appui et devient impressionnant.
Pour l’anecdote… la E9 commencera donc sa carrière sportive en tant que 2800 CS avec un 3.0l, continuera en 3.0 CSL avec un 3.3l et la terminera en 79 en 3.5 CSL… avec un 3.6l ! Cherchez pas à comprendre !
Quoiqu’il en soit, en 73, sur les 22 Km 835 du circuit du Nürburgring, avec 360 ch à 7800 trs pour 1080 kg, Lauda va battre le record du tour et en compagnie de Hans-Peter Joisten, le duo remporte la course de 24h avec 27 km d’avance sur la BMW – Alpina officielle. Une belle prouesse qui fera définitivement entrer la BMW au Panthéon des sportives et Lauda, dans celle des pilotes !
Malheureusement, en juillet 73, lors de l’épreuve des 24h de Spa, Hans-Peter Joisten se tue au volant de la BMW. Elle sort de la piste et est alors complètement détruite. En hommage au pilote, une réplique à 100% identique sera assemblée… celle que vous avez devant les yeux est la 2ème voiture de l’écurie Jägermeister, confiée à Alain Peltier et Harald Menzel qui elle aussi abandonnera.
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