Zagato, c’est sûrement le designer italien au style le plus affirmé… Certains aiment, d’autres moins, mais on ne peut pas reprocher au concepteur et carrossier italien de manquer de personnalité. D’ailleurs, un dessin signé Zagato, ça se remarque et ça se reconnait. Mais, contrairement à ses confrères, Zagato se limitait souvent à de la petite série, préférant miser sur la sportivité et l’exclusivité. Sauf pour cette Lancia Fulvia Sport Zagato qui allait un peu changer les choses !
Début 1963, Lancia présente la Lancia Fulvia. Une berline de taille moyenne avec un originale V4 de 1091cm3, orienté à 45° pour baisser le centre de gravité, il développe 58 ch qu’il envoie sur les roues avant. Oui voilà, y’a pas de quoi s’taper l’cul par terre en chantant du Francis Cabrel (Oui, je fais ça quand je suis content… Pas vous ?!). Mais bien entendu, entre le prestige et l’image sportive de la marque (En 63… rappelez vous !), les choses ne vont pas en rester là bien longtemps, même si les enjeux étaient importants puisque la Fulvia remplaçait la Lancia Appia qui avait battu tous les records de ventes de la marque.
Donc progressivement, la Fulvia voit ses moteurs évoluer et gagner en puissance, avant qu’en 65, le coupé pointe le bout de son capot, équipé d’un 4 cylindres 1216cm3 gavé par deux doubles corps qui lui font envoyer 80 ch aux roues avant. Encore une fois… on est loin de Francis Cabrel…! Même si c’est un bon début puisque la voiture n’accuse qu’un peu plus de 900 kg. Puis sa traction est juste parfaite… collée au sol, vive, d’une motricité sans faille, le coupé Fulvia est amusant à mener, il distille des sensations pétillantes et finalement, c’est bien là l’essentiel.
Mais le coupé Fulvia n’a pas fini d’évoluer puisque Lancia va multiplier les modèles. En 66 la HF fait son apparition, plus légère et avec le petit V4 1.2l qui passe à 88 ch (Francis Cabrel ?!). Puis en 67, pendant que la version de base passe à 1.3l pour 87 ch, la HF affiche 101 ch. L’année suivante, une version S vient combler le fossé entre les deux avec 92 ch sous le capot. Enfin en 69, c’est l’entrée en jeu de la 1.6l HF avec ses 115 ch shootés à 132 sur la Fanalone.
Mais celle qui nous intéresse aujourd’hui, a connu une carrière parallèle à celle de la Fulvia… un modèle à part entière, qui repose sur le même châssis que le coupé, qui embarque les même moteur… mais dont la définition se veut plus sportive et avec un carrosserie dessinée par Zagato. Elle va entrer en jeu à la fin de l’année 65, et s’appellera Fulvia Sport.
La Fulvia Sport est un coupé hatchback avec seulement 2 places (Homologué en 2+1…!) et dessiné par Ercole Spada, alors designer en chef chez Zagato. Pour le bonus « Beau frère à table le dimanche », c’est lui qui tracera aussi les courbes de l’Aston DB4 GTZ et de l’Alfa Giulia TZ. Mais aussi l’Alfa 155, les BMW E32 et E34 ou la Lancia Delta de 93. A part son gabarit, sa ligne n’a rien en commun avec le coupé Fulvia classique, on pourrait même dire qu’avec sa face avant bien plus moderne et son hayon, elle semble bien plus dynamique… Bon, en même temps, c’est une Sport hein !
La Fulvia Sport Zagato série 1 présentait plusieurs particularités. Les charnières de son capot étaient à droite. Son hayon arrière pouvait s’entrouvir électriquement de 3cm afin de pouvoir aérer l’habitacle. La carrosserie était réalisée en alu et permet à Fulvia Sport de tomber à 915 kg. Les moteurs et les versions suivent ceux du coupé Fulvia. 80 ch puis passage au 1.3l à partir de 67. Mais voilà, la Sport est produite directement chez Zagato… et sa carrosserie 100% alu coute chère… Du coup, Lancia décide d’arrêter les frais, et la 711ème Fulvia Sport recevra une caisse en acier, avec seulement les portes et le capot qui resteront en alu.
En 68, Zagato propose une variante cabriolet, aussitôt rejetée par Lancia. Le carrossier réfléchit à une alternative indépendante en faisant fabriquer le Fulvia Sport Spider en Espagne… Mais craignant de mettre en péril son partenariat avec Lancia, l’idée est finalement abandonnée.
En 70, le coupé Fulvia reçoit quelques modifications pour passer en série 2… et la Sport suit logiquement son évolution. La face est un chouill’ modifiée, le capot reçoit des charnières standards, une banquette arrière la transforme en 2+2 et face à la prise de poids, Lancia se décide enfin à lui greffer le 1.6l 115 ch qui était jusqu’à maintenant réservé qu’au Fulvia HF, sans pour autant y mettre le Fanalone. Surement pour laisser du boulot aux préparateurs qui s’en donnèrent à coeur joie (Ouf… cette expression avait disparu depuis 1948 !).
En 1972, la Sport disparait du catalogue… le coupé Fulvia continuera sa route seul, jusqu’en 1976 où le nouveau coupé Lancia Beta le poussera à la retraite. 50 ans plus tard, on retient de la Fulvia qu’elle a surement été l’une des tractions les plus envoutantes que la planète auto ait connue… On retient aussi son titre mondial en Rallye en 1972. Mais aussi, que sa version Sport, avec plus de 7000 exemplaires vendus, a permis d’être une vraie Zagato réellement accessible… même encore aujourd’hui, mais pour combien de temps ?!
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Bonsoir bel article sur cette superbe petite Lancia Zagato qui nous replonge dans l age d or de la carrosserie Italienne.Si l on peut il faut vite en acquérir un exemplaire de préférence une tout autre ou une 1600 sport mais elles sont toutes superbes.
trop belle voiture, ligne originale, sportive et élégante