Mercedes Heckflosse… Quoiquessequecé ? C’est un tournant chez Mercedes en 1959 et l’arrivée d’un nouvelle famille de berlines qui va moderniser la gamme, aussi bien au niveau de la mécanique que du style… C’est grosso modo par elle que Mercedes va doucement s’orienter vers ce qui deviendra la S Klasse ! Sauf que cela n’empêchait pas cette grosses et opulentes berlines de se la jouer sportive !
La famille Mercedes Heckflosse, ce sont les W108, 109, 110, 111 et 112. Calandre verticale et massive, gabarit imposant, finition premium, 6 cylindres en ligne, lignes sobres mais classes… Mercedes entre définitivement en première classe !
Concernant la 220S W111 qui se pavane devant vous, il faut quand même la mettre dans son contexte chronologique. Elle est sortie de l’usine en 1965 avant d’embarquer et d’être livrée neuve au Mexique. Elle y a vécu une vie tranquille et paisible jusqu’en 2000… Et alors qu’on aurait pu croire qu’elle allait enfin se consacrer à une retraite amplement méritée, on a préféré lui faire subir un grosse cure de testo pour l’aligner dans la célèbre Carrera Panamericana. Une nouvelle vie bien plus excitante s’offrait alors à elle !
Mais attention, hors de question de la transformer en monstre moderne camouflé sous des habits vintage. Non, la belle allait rester dans son contexte d’époque. Sauf que tous ceux qui suivent, se rappelleront qu’en 1955, le dramatique accident de Pierre Levegh aux 24h du Mans va faire prendre à Mercedes la décision de se retirer officiellement de toutes courses auto pendant plusieurs décennies.
Mais notez le « officiellement »… car l’étoile continuera quand même d’apparaitre sur les circuits, notamment grâce à AMG qui va devenir le département sport officieux de la marque. Donc pour ne revenir à notre 220S, si elle doit revêtir une tenue d’époque, ça ne peut être qu’un jogging signé AMG.
La voiture a été entièrement revue. La caisse est débarrassée des pare chocs avant et arrière, même elle conserve les barrettes chromées avant de recevoir une robe jaune paille. Deux longues portées sont greffées de chaque côtés de la calandre.
Sous le capot, le 3.6l gavé par trois Weber 45 vient de chez AMG. Histoire de tenir le coup, il reçoit le renfort d’un gros radia en alu. Des radiateurs auxiliaires ont été installés pour se charger des températures d’huile ainsi que pour la boite 5 manuelle Tremec et du différentiel. Seul le pont arrière, jugé trop fragile, a été remplacé par un Ford. Le châssis est renforcé dans tous les coins et les suspat’ sont maintenant signées Bilstein pendant que le freinage est confié à Brembo. Les ailes sont remplies par des Bundt Barock en 14′ chaussées en 205/55.
Dans l’habitacle, c’est vidage du sol au plafond avec panneaux alu brut, baquets OMP, harnais 5 points, arceau, batterie de manos, tableau élec à commutateurs, gros compte tours Autometer, extincteur intégré, volant Nardi et même un autoradio pour occuper le temps pendant les longues spéciales de la course sud-américaine.
La voiture revendique une peu plus de 200 ch, pour 1200 kg. Pas de quoi en faire un dragster, mais largement prendre du plaisir en mode soudage dans les spéciales mexicaines composées de routes sinueuses et de longues lignes droites.
Au final, la voiture a participé aux éditions 2010, 2011 et 2012 de la Carrera Panamericana… sans réels résultats, si ce n’est quelques places d’honneur dans sa catégorie. Mais le délire est suffisamment rare et bien fait pour mériter sa place sur votre blog préféré non ?!
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