Généralement, lorsqu’on aborde le sujet des voitures pré 80’s, les codes étaient relativement simples. Aux coupés la sportivité et la beauté, pendant que les berlines se chargeaient du rôle de transport de troupes. Devant recevoir femme, enfants, bagages, belle mère, et parfois, le labrador qui perd ses poils (Comme la belle mère…), les berlines n’étaient donc pas censées être sexy… Sauf chez Alfa Romeo !
Vous commencez à avoir l’habitude… La petite histoire qui va avec… Même si elle est courte ! Alors justement, l’Alfetta, a commencé à germer dans les esprits des dirigeants d’Alfa à la fin de la décennie des 60’s. Un gros paradoxe, une opposition entre 2 camps. Les uns pensaient que le dessin des Alfa commençait à dater, qu’il était devenu compliqué de le retranscrire avec les codes modernes que l’arrivée des années 70 laissait penser. Mais… Les autres savaient qu’il ne fallait pas oublier que la marque était devenue un virus auprès des Alfistes, qui roulaient en Alfa, et surtout pas autre chose ! Il ne fallait donc pas les décevoir. Finalement, le combat de la modernité contre le passé, ou du moins, surtout ne pas frustrer les clients qui vouaient un culte à la marque milanaise.
Ainsi, ils décidèrent d’un commun accord, de partir de la berline 1750, d’en moderniser la ligne, histoire de passer le relai, et de gonfler le moteur. La 2000 voyait le jour, pendant qu’en parallèle l’Alfetta se préparait pour se positionner entre la 2000 et la Giulia. Le but était de séduire ceux qui trouvaient l’une ou l’autre vieillissante. Son nom fut également choisi pour marquer les Tifosi au coeur, car Alfetta était le surnom qu’ils avaient donné au Alfa 158 et 159, celles qui menèrent Farina et Fangio au titre en 1950 et 51.
Il n’empêche que le combat fut rude. L’Alfetta séduisait les Alfistes modernes, mais alimentait la polémique chez les « conservateurs ». Afin de satisfaire tout le monde, Alfa garda à la vente ses 2 autres berlines, la 2000 jusqu’en 1976 et la Giulia jusqu’à 78. Finalement tout le monde était content, et le passage des 60’s aux 70’s puis aux 80’s se fit progressivement.
Chez Alfa, une berline a tout autant le droit d’être jouissive à conduire qu’un coupé. Et l’Alfetta aussi. Son châssis recevait les technologies directement issues de la compétition, notamment une architecture transaxle (Moteur avant avec la boite au niveau du train arrière), associée à un différentiel, un pont De Dion avec parallélogramme de Watt et barre antiroulis… Le début des trains arrières à roues indépendantes, tranchant radicalement avec les ponts rigides qui équipaient la majorité des sportives de l’époque. L’avant se voyait équipé d’une double triangulation, avec barre de torsion et barre antiroulis. Le freinage était assuré par 4 freins à disques… Le tout en 1972 ! Autant dire qu’Alfa avait mis le paquet.
La démonstration continuait sous le capot. Bloc alu à double arbres à cames, emprunté à la 1750 mais réalésé en 1779 cm3, gavé par 2 carbus double corps pour sortir 122 ch, et toujours ce chant à vous dresser les poils !
Celle de la vidéo est une Alfetta issue de la seconde série, commercialisée entre 1975 et 1979 (Pour être précis, il s’agit même d’une version en 75 et 77, année à partir de laquelle la calandre fut équipée de 4 phares). En pleine crise pétrolière, Alfa doit penser « économie » et équipe la berline d’un… 2.0l turbo diesel de 82 ch, mais surtout d’un 1570 cm3 nourrit au super, de 109 ch. A partir du millésime 77, son 1,8l passe à 2.0l pour développer 130 ch.
Une 3ème série verra le jour en 1980. Elle perd de son identité en recevant une paire de phares carrés, mais reçoit l’injection… On ne peut pas tout avoir ! En 1984 l’Alfetta s’efface au profit de l’Alfa 90… Mais c’est une autre histoire…!
© Alfa Romeo Alfetta – Enjoying the sunset from MotorsportMediaNL on Vimeo.