Un duel d’époque, avec des images d’époque, une musique d’époque et des commentaires d’époque… Bon, jusqu’à là, difficile d’attiser votre curiosité ! Sauf qu’il s’agit d’une M3 E30 Evo et d’une 190 2.5 16… avec à leurs volants, Henri Pescarolo… Finalement,voyez que ça vous intéresse !

Combat déloyal ? Peut être, mais 30 ans  plus tard, on s’en fout ! La 1ère, toute de rouge vêtue est donc la BMW M3 Evo 1, qui n’a connu la gloire des show room que pendant quelques mois, de février jusqu’en mai 87. Quand on sait que BMW a sorti la M3 dans un simple but d’homologation, avant qu’elle ne devienne une gamme en elle même, l’Evo 1 se devait de faire valider quelques modifs. 

Esthétiquement, sa seule différence prenait la forme des BBS en 16′. Hormis quelques gadgets électroniques qui passent de l’option à la série, l’évolution se cache donc sous le capot. Et encore, même là faut vraiment aller chercher dans les détails. En l’occurence, une culasse avec conduits modifiés (Pour les distinguer, il faut regarder le papillon du 4ème cylindre qui est gravé d’un « E » spécifique… Le genre de truc que si tu ne le sais pas, tu peux pas l’inventer !). Papillons et trompettes d’admissions sont également différents, mais restent en 46mm ! La boite à air est modifiée et reçoit un effet Venturi à l’entrée (Pour accélérer l’air). Enfin le collecteur d’admission passe en 2 parties pendant que la ligne inox d’origine perd son catalyseur. 

Au final, le 4 cylindres 2,3 l crache 200 ch à 6750 trs pour 240 Nm perchés à 4750 trs. La boite est toujours la Getrag 5 à 1ère inversée. La sportive devenue mythique, tape un 235 en pointe avant de passer la barre des 100 km/h en 6,9 secondes. Enfin elle se mange la borne kilométrique en 27,6. En 87, ça faisait de vous un des rois de la route…

Du côté de l’étoile, la donne est un peu différente… Quoique ! La 2.5 l peut être considérée comme l’évolution de la 2.3 16. Esthétiquement, si vous virez le logo sur la malle, vous n’aurez plus de quoi distinguer les 2 modèles… sauf si vous soulevez le capot ! Le bloc est issu de la E230. Mercos le confie à Cosworth qui va le développer pour lui donner la hargne nécessaire et faire le bonheur de la 2.3 16. Puis les ingénieurs maison vont se pencher sur son berceau. Ils vont lui offrir de la cylindrée pour le passer de 2299 à 2498 cm3. Pour ce faire, le carter, le villo et les bielles sont modifiés pour augmenter la course des pistons qui, au passage, sont plus légers. Ils continuent avec les arbres à cames, un nouveau collecteur d’admission et une boite à air plus grosse. Le volant moteur perd lui aussi du poids. La boite est la même que sa cousine à l’hélice, la Getrag 5 avec la 1ère en bas à gauche. 

C’est 10 ch de plus aux roues arrières puisque la pompe à feu passe de 185 à 195 ch (204 en version décatalysée). Le bloc va chercher ses watts à 6750 trs et son couple de 23 MKg à 5000 trs. Niveau perf, elle est en léger retrait comparé à la Béhème, la Vmax est de 232, le 1000 m tombé en 28 secondes et le 0 à 100 en 7,6. 

Mais qu’importe, l’essentiel est ailleurs… Dans le comportement, viril, sportif, qui nécessite d’avoir des attributs bien attaché pour oser les mener aux limites. Il est aussi dans l’ambiance, l’atmosphère qu’elles dégagent… surtout 30 ans plus tard. C’est du pur… rien d’artificiel ! Tout se mène des pieds, des mains, à l’oeil et aux fesses ! Pas d’électronique qui pourrait vous venir en aide… juste vous, le moteur, la boite et un autobloquant pour jouer avec la physique en fonction de la taille de vos testicules ! 

C’est un peu ça que vous explique Pescarolo, à sa façon, avec un ton qui, je vous l’accorde, peut plonger dans un sommeil profond ! Autre époque…

© Best Car Videos | Europower

N’oubliez pas de nous donner un p’tit coup de pouce sur notre cagnotte 😉