S’il en est un qui a tendance à tomber dans l’oubli, c’est bien le coupé Calibra. Pourtant, à l’époque, Opel nous a sorti un dessin qui a scotché tous les petrolheads… surtout que pour en rajouter une couche, ils l’ont même posé sur circuit et pas n’importe où, en ITC…
L’ITC, c’est le DTM +… Enfin, en 1992, Audi et BMW annoncent leur départ au terme de la saison, et c’est un gros coup pour les organisateurs. En effet, difficile d’attirer les foules avec une seule marque, Mercedes en l’occurence. Surtout que l’affluence est en baisse comparé aux 80’s où certaines courses voyaient affluer plus de 100000 spectateurs pleins de bières !
Heureusement, Alfa et Opel débarquent en 93. La discipline est sauvée. Mais comme d’habitude, le règlement ouvre les vannes, les constructeurs lâchent leurs ingénieurs, et les budgets explosent.
Histoire d’amortir les coûts, les 3 constructeurs décident d’internationaliser le DTM. La FIA rentre en jeu et le championnat devient ITC (International Touring Car Championship).
Les engins deviennent des monstres, les appuis aéro poussent de partout, les blocs sont digne de ceux d’une F1, hurlants à plus de 12000 tours ! Chez Opel, celui qui servira de base sera donc le nouveau coupé Calibra.
La naissance de la bête vient de l’union d’Opel et du team Joest. Le châssis est à fond plat, étudié en soufflerie. Un diffuseur termine le porte à faux arrière pendant qu’un aileron inversé s’occupe d’optimiser l’effet de sol. La robe est full carbone, blindée de testostérone. Les ailes ont pris du muscle et pas qu’un peu… Un aileron a poussé sur ses fesses, de ceux capable d’aller vous décrocher les nuages ! Enfin la lame avant pourrait faire honte à un chasse neige… Le tout revendique 1052 kg sur la balance, pilote compris.
Sous le capot, on trouve une pièce d’orfèvrerie signée Cosworth. Un V6 3.2 l 24 soupapes qui va chercher ses 570 ch à 12750 trs/min (En DTM, le Calibra se « contentait » d’un 2.5 l de 420 ch). Pour passer tout ce petit monde au sol, la transmission est intégrale avec à chaque bout, une roue BBS de 18 à l’avant et 19 à l’arrière. Chacune est chaussée par Michelin.
Au final, l’Opel Calibra raflera le titre en 1996 aux mains de Manuel Reuter.
Sur la route, j’ai le sentiment que le Calibra est tombé dans l’oubli… Pourtant à sa sortie en 90, c’était une grosse claque dans la tronche. Il perdait la propulsion, mais niveau dessin, les designers d’Opel se sont sortis les doigts de là où il n’y a pas de lumière ! Fine, sportive, élégante, habitable, ils ont trouvé l’alchimie entre la look et le côté pratique. Le succès est au rendez-vous, à tel point que dès l’année suivante, Opel explose ses prévisions et l’usine ne peut suivre la cadence des ventes !
20 ans plus tard, le problème avec l’Opel Calibra, c’est qu’au moment où sa côte était au plus bas, il est devenu le coupé préféré des Gérard, avec nuque longue et moustache, qui déambulaient les fenêtres ouvertes, les hauts-parleurs dégueulant le dernier best-of du Hit Machine ! Souvent, le Gérard était adepte du tuning… largement diffusé, accessible d’occasion, les rois du Top 10 se sont rués dessus. D’ailleurs aujourd’hui, la difficulté consiste déjà à en trouver un propre et d’origine. Parce que généralement, quand Gérard à modifié son Calibra, c’était carnaval… Jantes Norautal, aileron Decathlon, néons alacon, quand on ne trouve pas un kit posé à la cruciforme !
Bref, le Calibra se coltine un peu une image de coupé de beauf… et pourtant, si l’habitacle peine à cacher ses rides, sa ligne vieilli plutôt bien. La base est là, il est donc temps de lancer un Calibrathon pour sauver ce coupé qui mérite largement le détour…
Bastien Maltese