Quand on dit, Ruf, on pense automatiquement à la CTR, plus connue sous le doux nom de Yellow Bird. Mais sachez que quelques années avant le gros canari énervé, c’est la BTR qui a été le 1er modèle officiel signé du préparateur allemand, Ruf. On en parle ?
Ruf a vu le jour en 1939, et n’était à l’époque qu’un garage classique. Dans les années 60, Ruf se spécialise dans la réparation des Porsche. Elle continue son ascension dans les années 70’s et commence à proposer des préparations, toujours sur les Porsche. Elle gagne ses galons en développant et proposant une boite 5 vitesses sur la 911 turbo qui n’en comptait que ‘ (De vitesses !). Puis se penche sérieusement sur une 911 SC considéré comme le 1er modèle de la marque, mis à part qu’il ne sera pas commercialisé.
En 81, Ruf devient officiellement constructeur automobile, validé par l’état allemand. La nouvelle marque se lance alors dans le bain et 2 ans plus tard, propose son tout 1er modèle, la Ruf BTR (gruppe B Turbo Ruf).
Comme son nom ne l’indique pas, elle n’est pas basée sur une 911 Turbo, mais une 911 classique. Ruf lui greffe tous les éléments esthétiques identiques à la Turbo d’usine. Son bloc est un flat 6 3.4 l qui se voit boosté par un turbo… mais le truc à l’ancienne voyez, l’escargot pas commode qui fait la gueule, puis fini par tout envoyer d’un coup. On appelait ça le caractère… et ça faisait le bonheur des ostéo’ !
Car à l’époque, avec 376 ch à 6000 trs sous le capot, et un couple de 480 Nm, l’engin était ce qu’il se faisait des plus démoniaques, surtout que l’engin accusait autour de 1300 kg.
Bon, tout ça c’est bien, mais sur la route, la BTR tapait du 305 km/h et pulvérisait le 0 à 100 en 4,6 secondes, doublait la mise en 15,5 secondes, passait les 400 m en 13 secondes et la borne kilométrique en 23 ! Elle montrait ses larges fesses à une élite nommée Lamborghini Countach 5000QV, Isdera Imperator 108i, Ferrari 288 GTO et Testarossa ou encore AMG Hammer. Il faudra attendre 87 pour trouver plus rapide avec la Porsche 959 et une certaine Ruf CTR.
Elle recevra le titre de « World’s Fastest Cars » par le sérieux « Road & Track » et réalisera les meilleurs chronos lors d’un essai dans « Auto, Motor und Sport ».
En 87, la CTR voit le jour et explose une BTR… en même temps, elle reçoit 100 ch de plus. Histoire de, Ruf peut équiper la BTR d’une boite 6 sur demande, non disponible sur la CTR. Elle connaitra une évolution, la BTR III qui passera à 430 ch.
En tout et pour tout, une 20aine de BTR sortiront des usines de Pfaffenhausen, qui, comme la plupart des créations signées Ruf, sont considérées comme le Graal pour les porschistes fans des aircooled turbalisées…! Et quand on voit la gueule, le potentiel, les perfs et le caractère bestial de l’engin, on comprend facilement pourquoi !
© Ruf Automobile UK