En Allemagne, le Youngtimer Trophy a vu le jour en 93 et c’est l’occasion de faire courir les ex-gloires du sport auto, qu’on considère aujourd’hui comme des légendes, des monstres sacrés. Et elles y sont toutes, de la M3 à la Cosworth, en passant par la HF Integrale, NSU, 104 ZS, japonaises, ou comme ici, l’Opel Ascona 400…
Opel… c’est marrant, mais depuis des années, la marque fait tout pour se forger une image sportive sur les circuits et les rallyes, mais malgré ça, chez nous, elle a du mal à se débarrasser de ses clichés de caisses de beaufs. Pourtant, chez nos voisins allemands et anglais, elle bénéficie d’une belle côte sympathie… Opel GT, Kadett GTE, Vectra Turbo 4×4, Corsa GSi, Manta, Monza, Calibra… elles ont toutes connu une carrière sportive, sur piste ou en rallye, avec plus ou moins de succès. On peut finir par se demander si finalement on aurait pas une p’tit soucis de culture « automobilesque » dans ce pays !
Quoiqu’il en soit, l’Ascona 400, c’est avec elle qu’Opel est allé se frotter à l’élite du rallye à la fin des 70’s. Sex appel en berne, mais fiabilité prouvée, il n’en faut pas plus. Puis le sport auto s’en tape du physique, seul les résultats comptent… Et c’est même marrant comme une voiture qui gagne peut vite devenir attirante !
Dans les 70’s, Opel pouvait compter sur le talent de Walter Röhrl pour mener le blitz dans les spéciales. Après quelques coups d’éclats dans les 70’s dont le titre européen en 74 et une victoire en mondial, à l’Acropole en 75, Opel se dit qu’il serait sympa de monter le niveau d’un cran.
L’Ascona B débarque en 75, la Kadett GTE est en pleine gloire, et le temps de développer une version musclée pour le mondial, c’est en 1980 que l’Ascona 400 fait son entrée dans le grand bain. Pendant ce temps là Röhrl était allé faire un tour chez Fiat, juste histoire d’y remporter le titre pilote en 1980. Il revient chez Opel et la tous les 2 connaitront la consécration en 82 avec le titre pilote (Audi s’empare de celui des constructeurs).
A savoir que l’Ascona 400 est le fruit de la collaboration d’Opel, Cosworth et Irmscher. Le moteur est le 4 cylindres de 2.0l que les sorciers de chez Cosworth, vont faire passer à 2.4l avec culasse 16 soupapes et double arbres. Le bloc sort 230 ch sans forcer, et en config’ full, encaisse plus de 340 ch ! Pour obtenir l’homologation en Gr4, 400 modèles routiers voient le jour, bridés à 144 ch… une déception à 1ère vue, qu’un pétage de bride peut arranger !
Pour les sceptiques, celle de Robert Keil, forte de 260 ch, finira peut être par vous convaincre… Opel, c’est bien aussi !