Comme beaucoup de caisse, la Datsun Bluebird Wagon est aussi attirante qu’une boite de conserve à qui on aurait gréffé des phares ! Et puis, comme à chaque fois, on lui flanque de quoi frotter le bitume, un jeu de chaussures assorties et quelques bricoles pour viriliser son physique… et comme par enchantement, la boite de conserve se transforme en une bestiale machine à avaler les kilomètres !
La Datsun Bluebird, appelée également Datsun 510 ou 1600 en fonction des marchés, c’est la contre offensive japonaise à l’encontre des européennes ! BMW avait sa 2002, Fiat sa 124, Ford son Escort, Datsun aura donc elle aussi sa représentante pour tenter d’inonder le marché américain, qui devient peu à peu fan de ces produits japonais accessibles, bien équipés et fiables. La marque a été racheté par Nissan en 1933, et sert en fait de nom pour exporter les modèles du géant japonais en dehors de l’archipel, avant qu’elle ne s’efface définitivement au profit de Nissan en 83.
La 510 offre un style qui surfe entre la simplicité de son dessin sans pourtant oublier une touche de sportivité rafraichissante qui, afin de se différencier des paquebots routiers américains, préfère s’inspirer des références stylistiques européennes. Et la recette va plutôt bien fonctionner, aux USA, en Australie, en Afrique du sud, au Japon et en U.K où Datsun va y importer 4.000 modèles.
Le paté de tête de la famille 510, c’est la SSS, la sportive, qui propose un 1.6l puis une 1.8l avec double corps pour une puissance qui dépasse les 100 ch. Oui, ça parait juste, mais sur une propulsion vivante de moins d’une tonne, chaussée avec des pneus aussi étroits que ceux d’un vélo, y’a déjà de quoi bien s’amuser !
Et les aficionados de n’y sont pas trompés puisque 45 ans plus tard, la Datsun 510, quel que soit le continent, est devenue une base de choix pour tous les projets racing ou pompelup. Et il ne lui en faut pas beaucoup pour dévoiler son potentiel démentiel au grand jour !
C’est en tout cas ce que s’est dit John. Alors il aurait pu partir d’un rare coupé SSS ou bien éventuellement d’une berline. Mais non, John il aime le challenge et les break. Puis en tant que manager chez V-Sport, un spécialiste australien de l’accessoire auto, il s’est dit que ça pourrait être une sympathique carte de visite. Alors comme il est fan de vieux machins, et de wagon (Dans le sens break, rien à voir avec la SNCF !), c’est logiquement qu’il s’est tourné vers un 1600 de 71.
Bon, à la base c’était pas gagné… et puis, John a commencé par une kit universel AirLift géré en Accuair. Rien de tel pour bien claquer le parpaing japonais au sol ! Chaque aile est ensuite remplie par une Work CR01 modifiée pour venir flirter correctement avec le bord de l’aile. Elles peinent à camoufler un freinage revu à la hausse et signé Endless… L’avant reçoit une lèvre de SSS et le tout est enfin recouvert d’une robe Glasurit Nissan Grey… on reste dans la famille même si cette couleur fait partir des références proposées sur la R35.
L’habitacle n’est pas en reste avec des baquets Recaro un volant Nardi, une platine pour la gestion des boudins, des compteurs de SSS et un pommeau Nismo. La moquette, les panneaux de portes, l’habillage du coffre et la sellerie sont rouges sang, du plus bel effet et qui tranche avec la sobriété de la caisse.
Enfin sous le capot, on pourrait s’attendre à un violent SR20DET, voire un RB26DETT débordant de watts… Non, l’ADN de la voiture a été respecté avec un L18, le 1.8 de la SSS de 73. Histoire de brouiller les pistes, John lui a laissé le couvre culasse du 1600 d’origine. Cependant, il ne faut pas toujours croire ce qu’on voit, puisque le 1.8l est désormais forgé, équipé de soupapes de plus gros diamètre avec des ressorts renforcés, d’un arbre à cames plus pointu. Il passe en injection électronique avec une admission gavée aux ITB et avec gestion Emtron 100% paramétrable. La boite a été piquée à une SR20 et elle est accompagnée d’un différentiel de Skyline R31.
© Superstreetonline via Alastair Ritchie