Cette bagnole, c’est le symbole de l’état d’esprit japonais dans la préparation auto. Chez nous, tu montres une caisse laissée d’origine, mais juste rabaissée et chaussée, tu te prends les foudres des puristes rageux, aussi tolérants qu’un dictateur Birman ! Au Japon, modifier une caisse, c’est un feeling, une façon de la perfectionner tout en la sublimant. Et cette Nissan Fairlady 240ZG, en plus, elle est d’origine !
Quand Nissan sort son coupé Z (Datsun 240Z sur la marché américain) en 1969, l’objectif est d’aller chasser sur le terrain des sportives européennes, MGB GT, Alfa Giulia, Porsche 911… La caisse est compacte, tendue, sportive et son 6 cylindres associé à une châssis sérieux mais joueur, font le reste. Le sport est là, à tous les étages. Elle rencontre le succès sur tous les continents, notamment sur le sol américain. Tout ça c’est cool, mais on en a déjà parlé…
Car celle qui nous intéresse aujourd’hui, c’est l’caviar des Z, la ZG… Et quoi qu’est ce que c’est ce G qui vient s’coller au Z ? Sans parler de ses fender flares, et jantes qui la font tout droit sortir d’un manga où par exemple, un livreur de pizzas ferait du drift sur les petites routes de montagne qui le séparent de ses clients… Ouais, niveau imagination on est bon chez DLEDMV !
Non, la 240ZG, c’est juste une stradale. La version qui a permis à Nissan de décrocher son homologation en Gr4 en 1971. En effet à partir de 1970, pour pouvoir courir dans la série, il fallait que la voiture soit dérivée d’un modèle produit à 500 exemplaires en 12 mois. Nissan ne s’est pas embêté, la 240ZG a été exclusivement réservée au marché japonais, où d’ailleurs tous les modèles se sont écoulés en une seule année. Comme presque tous les modèles routiers, issus d’une version de compet’, la 240ZG est devenue un objet de culte au Japon.
La G signifie « Grand » comme son nez. la Z reçoit une face avant spécifique en fibre de verre et les phares passent sous bulles. les fender flares rivetés aux ailes permettaient d’élargir les voies et les roues. L’arrière est désormais équipé d’un becquet de type Ducktail et les rétros extérieurs sont posés à l’avant des ailes, de part et d’autre du capot. La partie mécanique n’a pas été retouchée, c’est le en ligne de 2.4l fort de 150 ch qui vient remuer la tôle de l’engin.
Au niveau couleur, le choix était restreint à 3. Grande Prix Red, Grande Prix White et Grande Prix Maroon, c’est cette dernière qui habille le modèle qui défile sous vos yeux. Seule impasse, les roues d’origine qui ont été remplacées par de véritables RS Watanabe… Mais bon, on ne peut pas lui en vouloir, puisque les roues sont aussi légendaires que la voiture qu’elle équipe.
Dans l’habitacle, c’est full d’origine. Volant Datsun Sport, sellerie en simili noir avec aérateurs dans le bas du dos, pommeau bois, tableau de bord simple mais efficace… l’ambiance est là, sportive et délicieusement vintage.
La voiture ne s’est vendue qu’au Japon, mais Nissan aillant senti le filon, il fut rapidement proposé des kits que les concessionnaires américains se faisaient un plaisir de monter sur les 240Z « normale ». Elles sont aujourd »hui connues sous le nom de « G Nose ».
On rêverait de s’y glisser… et on pourrait presque puisque la belle a été mise en vente aux enchères par RM Sotheby’s. Ca se passait à Monterey le week end dernier. Elle affichait une côte entre 60 et 80.000 $… Pour une caisse mythique, rare et restaurée jusqu’au moindre boulon il y a 3 ans… Elle s’est vendue 53.200 $ c’est presque donné quand on voit la côte des caisses de ce pedigree !
© Satochin2007 & RM Sotheby’s via Erik Fuller
Elle tellement jolie cette voiture, on dirait un bateau de riche italien avec des roue. cette famillle de datsun est l’une de mes préférée.