D’habitude quand on parle de caisse shootée au sol, on pense à une sportive, un coupé, une GT, ou à la rigueur une berline. Ca passe… A la rigueur, avec l’arrivée des SUV qui ne sortiront jamais de l’asphalte urbain et où leur franchissement ultime sera surement un trottoir, on se dit que pourquoi pas (Même si faut quand même être un peu crétin pour acheter un SUV et shooter au sol…). Mais scotcher au sol au 4×4 comme le Suzuki SJ… Ah ouais quand même !
J’ai grandi en Afrique… là bas le Suzuki SJ410 ou 413 (Voir le LJ80), qu’il soit châssis long ou court, c’est l’engin idéal. Compact, fiable, on dirait pas en le voyant, mais ce petit 4×4 passe absolument partout avec une facilité à rendre jaloux des bien plus gros et plus puissants. Pour tout vous dire, j’ai même vu des 4×4 bien plus prestigieux que lui, se faire sortir d’un plantage par un SJ motivé ! En même temps, hauteur de caisse importante, porte à faux limité, voies et empattement courts, pneus adaptés, il n’en faut pas plus pour grimper aux arbres avec légèreté et facilité. Même ses blocs 4 cylindres (1.0l et 1.3l) qui auraient pu sembler un peu just, sont finalement suffisants pour les moins d’1 tonne du morceau de tôle.
Et bien pour Aoyama la vérité est ailleurs. Et en allant demander à Taka de Jointz Customs de lui dropper son Samourai, il est finalement tombé sur un gars aussi ch’tarbé que lui ! Parce qu’il y a shooter et shooter… voyez la différence ? Les photos parlent d’elles mêmes !
Du coup, Taka a récupéré le châssis poutre, l’a débarrassé de tout c’qui servait à rien (!!!) et lui a greffé des triangles avant et arrière équipés d’amortos Toxic. Des boudins Airlift viennent remplacer les lames d’origine et permettre au châssis de venir cogner par terre ! Dans chaque aile, en fonction de son humeur, Aoyama monte soit des American Racing Torq Thurst, soit des Mooneyes Speed Master en 7×17′. Ca claque sa mère !
Avec de telles roulettes, la caisse a subit des modifications qui ne se voient pas de l’extérieur… mais croyez moi, ça cause. Les ailes avant sont supprimées pour laisser passer les roues, et c’est pareil à l’arrière. Ainsi, plus rien ne vient frotter, cogner et empêcher de poser la caisse. C’est tout bonnement impressionnant !
Au niveau caisse, la porte arrière est débarrassée de sa roue de secours avant d’être lissée. Des fender flares viennent rajouter une touche de virilité à cette Micro Machine devenue toute lisse et rouge ! Dans l’habitacle, le traitement est aussi sobre et clean qu’à l’extérieur. Un duo de sièges baquets Cobra séparé par un levier de vitesses perso, tout comme le minuscule volant ! Ca peut choquer, mais ça colle parfaitement au délire qu’a voulu Aoyama.
Pour finir, le petit 4 cylindres chante dans une ligne custom et totalement libérée. Tout le reste n’a aucune incidence, c’est juste pour que ça brille et que ce soit propre. En même temps, à part rentrer dans un swap de porc, et encore, pas forcément digéré, autant laisser le bloc d’origine. Puis avec une caisse qui frotte le bitume, pas la peine de chercher la perf, l’objectif, c’est de cruiser avec style.
Le résultat est particulier, totalement décalé à l’opposé de l’esprit d’origine de la Suzuki SJ, mais ça prend. C’est sûrement ça le plus dur avec ce genre de délire, réussir à obtenir un feeling cohérent et qui se respecte. Après, qu’on aime ou pas, finalement, on s’en branle, ça ne sert qu’à occuper ceux qui n’ont pas de culture et encore moins à dire. Cette Suzuki elle claque, et c’est bien là l’essentiel.
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