Imaginez 30 secondes… Un constructeurs construit quelques protos pour développer une caisse qui, plus tard, va remporter les 24h du Mans. Ces protos devenus inutiles, l’un des salariés en achète un pour une somme dérisoire. Il le stocke au fond de son garage et le ressort une fois à la retraite pour en faire une version routière. Impossible ? C’est pourtant bien ce qui est arrivé à Allen Grant et à sa Lola GT Mk6…
Depuis 2 jours, je dors Lola, je bouffe Lola… presque tout c’que je fais à un rapport avec l’histoire de Lola… Ouais, j’ai voulu vous parler de la T70, qui n’est autre qu’une des caisses de course qui me fait le plus triper ! Puis en farfouillant pour l’article, je suis tombé sur la Lola Mk6 GT, qui a servi de base pour la GT40… Ah ben, tu parles d’une surprise. Surtout que la p’tite est mimi comme tout. Alors j’me suis dit qu’il serait sympa qu’on en parle aussi. Donc une fois terminé avec la T70, j’me suis penché sur cette GT… Et là, bim ! V’là t’y pas que je trouve encore l’histoire de Allen Grant… Merd’ ma parole, que le grand cric me croque, mais j’crois qu’il va encore falloir remettre ça… Donc autant vous l’dire, mais si vous cherchez des infos sur Lola, n’hésitez pas, j’suis blindé maintenant !
Nous en sommes donc à Allen Grant… Mais avant, je vous conseille de suivre les 2 premiers épisodes, celui de la T70 et de la Mk6 GT. Donc maintenant que vous connaissez les origines de la voiture, on peut attaquer.
A l’époque où Ford demande à Eric Broadley de lui céder le projet Lola Mk6, Allen Grant est un des pilotes de la grande épopée des Shelby AC Cobra (Il en possède 2 d’ailleurs !). Puis il est envoyé en Angleterre Lola afin de développer la nouvelle GT40 et les coupés Daytona pour l’équipe Shelby en Europe. Jusqu’à là rien de bien folichon…
Sauf qu’un jour, en se rendant au magasin pour chercher des pièces, il aperçoit, caché dans un coin, un truc gris qui dépasse d’une forme discrètement camouflée sous une bâche. Sa curiosité est plus forte et il tombe sur le prototype de la GT Mk6, un des deux rachetés par Ford après les 24h du Mans 63.
Le coupé est intact, sauf qu’il lui manque son V8 et sa boite Colotti. Il va aussitôt se renseigner auprès de Rob Rushbrook sur la voiture et tombe littéralement sous le charme de la GT, qu’il peut rester là à contempler pendant des heures. Au bout de quelques semaines, il franchit le pas et va demander à Broadley, s’il serait prêt à lui vendre la GT. Totalement absorbé par le projet T70, le boss de Lola, qui a besoin de place et d’argent, accepte aussitôt ! Grant rassemble les fonds et devient alors propriétaire de l’une des trois Lola GT Mk6 pour… 3.000 $ (Avec le change et l’inflation, ça représente aujourd’hui un peu moins de 20.000 €) !
En 66, il rentre aux States et embarque avec lui son coupé Lola. Mais entre sa carrière de pilote et ses projets professionnels, elle est remisée au fond d’un garage en attendant tranquillement son tour… qui viendra 39 ans plus tard (Oui en 2005 pour les matheux !). Il mettra 11 ans pour terminer la restauration et fera sa 1ère sortie au volant de sa GT pour le concours de Monterey en 2016 où elle va connaitre un énorme succès.
Tout ce qui avait morflé a du être reconstruit, comme par exemple les bulles de phares en plexi’ qui ont été refaits dans le four de la cuisine de John Hill, un ami mécano, spécialisé dans les anciennes et qui a aidé Allen à venir à bout de son projet. Elle a retrouvé son V8 289ci, sa boite manuelle Colotti, et un habitacle tendu de bleu. En 2017, il lui refait traverser l’Atlantique pour un pèlerinage à Goodwood avant de retourner aux USA et de remporter le concours de La Jolla.
Voilà comment se clôture mon aventure Lola qui a débuté il y a 3 jours ! Une belle fin, avec une histoire d’amour qui aura mis 50 ans pour se concrétiser…. Ohhhhh c’est bôôôôôôô l’amour !
© Petrolicious via Patrick Stevenson