Toyota SARD MC8-R… La super MR2 au pays des GT1 !
par Thierry Houzé | 5 janvier 2019 | Racing |
Au début des années 90, en endurance, on sait que les méchantes GrC ne vont pas tarder à tirer leur révérence. Et malgré les nouvelles LMP, l’explosion des GT1 et l’arrivée du BPR qui attire tous les médias, le GT en profite pour faire son retour en force. Toyota qui court déjà après une victoire dans la Sarthe cherche alors sur quoi miser… la Supra ou SARD MC8-R ?
Chez Toyota on décide d’étudier les 2 pistes. Dans la gamme, il y a la Supra avec sa gueule de squale. Surtout que la voiture a été développée en parallèle pour un engagement en Super GT et la classe GT500. La base est donc là. Il ne suffit qu’à lui apporter 2 – 3 bricoles pour la mettre aux spécificités du règlement de l’ACO et en faire la Supra LM. Toyota mise énormément sur son potentiel et l’engage pour l’édition de 95 des 24h du Mans … mais en réalité, elle en fera jamais rien de spectaculaire dans la Sarthe.
Quoiqu’il en soit, en parallèle au projet Supra LM, le constructeur japonais met également en place une équipe d’ingénieurs pour développer une sportive plus radicale répondant à la lettre au règlement GT1. Elle, ce sera la SARD MC8-R qui fera aussi son entrée en 95.
La base va là aussi être puisée dans la banque d’organe du constructeur. Et c’est MR2 avec son architecture à moteur central arrière qui va être sélectionné. L’assemblage de la première voiture est confié à Sigma Advanced Research Development (SARD). Et pour répondre aux conditions d’homologations, un modèle routier est également assemblé.
Cependant, contrairement à ses concurrentes affutées comme des scalpel, 996 GT1, McLaren F1, Ferrari F40… la SARD ressemble plutôt à un gros bricolage. Toyota n’a pas jugé bon d’exploser le budget avec le développement d’un châssis spécifique.
Du coup, l’empattement du MR2 est rallongé de 40 cm. Elle perd 20 cm en hauteur mais en gagne autant en largeur. Au centre, elle troque son petit 4 cylindres 2.0l pour le V8 de 4.0l 1UZ-FE qui reçoit le renfort de 2 turbos et envoie 600 ch sur les roues arrière à travers une boite Hewland. Avec 1200 kg sur la balance, elle se sent prête pour attaquer les Hunaudières.
Confiée à Alain Ferté, Kenny Acheson et Marco Apicella, elle ne fera pas mieux qu’une 31ème place en qualif derrière toutes ses concurrentes ! Et en course, son embrayage rend l’âme au 13ème tour… On rentre à la maison et on prépare déjà l’édition 96. Le poids chute à 1060 kg, la boite est fiabilisée et la MC8-R se présente dans la Sarthe avec le trio Mauro Martini, Peter Fabre et Alain Ferté. Mais encore une fois c’est une désillusion… 38ème sur la grille de départ, elle passera le drapeau à damier à une anonyme 24ème place.
Alors qu’on pourrait croire que toute l’équipe de Toyota se serait « Harakirisé » juste en dessous de la passerelle Dunlop, il n’en est rien. Au contraire… encore plus motivé que jamais, le constructeur japonais décide de franchir le pas et se lance dans le développement d’une GT1 spécifique qui aura pour nom GT One… Mais ceci est une autre histoire !
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top, l’article. Je savais même pas qu’un supra avais couru au mans, honte a moi.