Backdating, restomod, custom, outlaw… On finit un peu par s’y perdre. Surtout que parfois, les styles se mélangent, chacun y voyant sa propre vision. Mais finalement, au delà du nom, de l’appellation ou je n’sais qu’elle étiquette à la con, l’essentiel c’est le résultat non ? La gueule, le poutrage de rétine… Et justement, la Porsche 911 RWB qui arrive, est surement l’une des plus belles…
C’est vrai qu’avec les monstres signés Nakaï San, y’a pas de juste milieu… Soit les gars sont des fanatiques furieux, soit des opposants… encore plus furieux ! Enfin bon, ça n’ pas l’air de beaucoup déranger Akira qui multiplie les 911 RWB aussi rapidement qu’une cougar nymphomane le ferait avec ses conquêtes juvéniles ! Et entre 50 et 60.000 € la cure de chirurgie esthétique, ne vous inquiétez pas, tout va bien pour lui. Et à c’tarif là, t’as qu’le kit posé… sans la peinture, la prépa châssis, les jantes, et le bloc d’origine… Donc en gros, si tu veux passer ta 964 Carrera 2 à la sauce RWB, tu peux prévoir une enveloppe de 80 – 90.000 boules minimum…
Donc à ce tarif là… autant que tu aimes le résultat… même si le style Rauh Welt est quand même plutôt viril, directement inspiré des anciennes 911 RSR ou 934, aux antipodes de la subtilité d’une Singer. Sauf que parfois, malgré ses ailes aux muscles saillants, il suffit d’une couleur et de quelques détails bien choisis et on on finit par avoir une caisse, violente visuellement (Oui, une Rauh Welt reste une Rauh Welt, faut pas déconner on plus !), mais qui n’en fait pas trop non plus.
En tout cas, je trouve cette 964 Carrera 4 délicieusement homogène. Bien sûr, elle se voit équipée des 15 éléments qui composent le kit Rauh Welt. Sauf que ses fesses ne sont pas habillées d’un immense aileron multi-plans, mais d’un subtil et discret ducktail qui tranche avec les ailes XXL… Et entre vous et moi, un ducktail, je n’y résiste pas ! La face avant a reçu un traitement backdated, comprenez par là que les ailes et le capot descendent plus bas pour recevoir les clignos et une prise d’air sous chaque phare, qui eux, paradoxalement, adoptent un look résolument moderne en full black et bi-xenon !
Le contraste se fait aussi avec la robe Guards Red (La même couleur que le bikini de Pamela Anderson dans Baywatch !) réalisée sur mesure par l’équipe de LTMotorwerks en Californie… le but était de violer la rétine des personnes qui allaient la croiser et scotcher les visiteurs qui SEMA 2016 lors de la présentation de la caisse… Puis bon, faut dire que le rouge et le noir, depuis Stendhal et Jeanne Mas, ça le fait toujours aussi bien !
Pour remplir les ailes, de groooooooosses et laaaaarges Forgestar en 18′. Et pour les maintenir, le châssis a été bien shooté… Combinés KW V3, nouvelles barres de torsion et barres stab’, et liaisons passées en mode RSR. Le freinage a été revu à la hausse avec des ensembles disques et étriers de chez TRE. Ca assoit le bestiaux… et lui permet de souder le bitume.
Peut être même un peu trop, car le Flat 6 aircooled 3.6l d’origine, qui avait rendu l’âme, a été remplacé par un 3.2l accompagné de sa boite 5 manuelle G50. Laissé 100% d’origine, seule une ligne libérée vient le laisser chanter un peu plus fort.
Enfin l’habitacle a reçu lui aussi son lot de modifs… Volant Momo Mod-7, short shift Wevo, et baquet vintage TRE habillés d’une sellerie Tartan rouge qui recouvre également la partie inférieure du tableau de bord, les panneaux de portes et l’arrière.
Voilà, cherchez pas, c’est clean… un chouill’ de backdating, une prépa gentille et sérieuse, le look full RWB pour un résultat 100% outlaw ! Ca claque… sachant qu’elle s’est vendue en septembre dernier pour 124.000 $ sur un site d’enchères américains… les puristes en ont encore la chtouille il parait !
© Forgestar & RWB Los Angeles