Ferrari Mondial Challenge… Outlaw italian sleeper !
par Thierry Houzé | 19 novembre 2019 | Street |
La Ferrari Mondial… S’il en est une qui peine à se forger une image dans le coeur des Tifosi, c’est bien elle. Née ringarde, elle vieillit ringarde. Son physique jugé ingrat (En même temps, c’est une 2+2 avec moteur central arrière !) est pourtant signé Pininfarina. L’ablation du toit n’y changera pas grand chose. Pourtant, elle reste une pure sportive, efficace et envoutante. Voir même une base pour un projet démoniaque… Ah si, vous allez voir…
Cette Ferrari Mondial a été transformée en pure missile sol-sol. Un sleeper qui cache son jeu, sagement tapi dans l’ombre, ce prédateur attend sa proie qu’il va s’empresser d’atomiser et de ridiculiser. Mis avant de tout vous dévoiler, on va retourner au début du commencement !
Tout a commencé chez DK Engineering, un spécialiste du cheval cabré situé au nord ouest de Londres, à Chorleywood. C’était il y a une vingtaine d’années lorsqu’ils ont vu débarquer le proprio de cette Ferrari Mondial, en pleine recherches de sensations un peu plus fortes. Il voulait pouvoir mener son italienne sur circuit. Alors il a sorti le chéquier et a demandé à James Cottingham : « Combien ? ». Sauf que le problème était un peu plus complexe que cela…
D’abord le gars était très grand… puis il ne voulait pas entendre parler de boite manuelle. Puis il aimait sa Mondial et ne voulait pas en acheter une autre. Ouais, ça commençait à devenir compliqué. Mais il en faut plus pour décourager l’équipe de DK. Du coup, la Mondial a fait un tour dans l’atelier. ils lui ont greffé une boite Valéo sans embrayage. Les freins et les suspensions ont été empruntés à une F355 et modifiés pour être un peu plus sportifs. Enfin, un 1/2 arceau est venu rigidifier l’ensemble.
Ravi, notre homme a enfin pu aller user ses gommes sur l’asphaltes des circuits environnants, le job était fait. Sauf que manifestement, on s’y habitue assez rapidement avant de commencer à devenir frustré pour en vouloir un peu plus.
Du coup, 10 ans plus tard, v’la notre Mondial qui repointe le bout de son V8 chez DK. Et là, le proprio est bien chaud… Il demande à Cottingham d’installer ni plus ni moins que le V8 Biturbo de la F40 au centre de sa Mondial ! Enfin, le boss de DK abandonne rapidement l’idée. La Valéo ne tiendrait pas longtemps devant les charges et le couple du gazier. Par contre, ils réfléchissent à une autre alternative… celle de la F430 Challenge, de son V8, son électronique et sa boite F1.
L’idée est validée et quelques semaines plus tard, une F430 Challenge quasi neuve rejoint l’atelier de DK Engineering afin que la greffe puisse commencer. La transplantation avance doucement mais surement. La cloison entre le moteur et l’habitacle est modifiée afin que le V8 et sa boite F1 puissent rejoindre le berceau de la Mondial qui est conservé, tout comme le châssis d’origine qui reçoit cependant le renfort des éléments de sa soeur plus moderne et affutée. Dans l’opération, la banquette arrière disparait, et un réservoir d’essence sur mesure est créé.
La prouesse est surtout au niveau esthétique… Sans lever le capot, impossible de savoir l’origine de la pompe à feu qui s’y cache. Même chose dans l’habitacle où tout a été conservé, même la sono Pioneer d’origine et les vitres électriques. Enfin, on note la disparition du levier de vitesse remplacé par les palettes derrière le volant Sparco. Même chose pour les sièges en cuir qui ont laissé leurs places à des baquets Sparco. Enfin le compteur est désormais le digital de la F430 Challenge. Seul manquement à l’esprit d’origine, les jantes qui viennent d’une F575 M Maranello, obligatoire pour pouvoir adapter les capteurs de roues.
Au final, toutes les entrailles de la Challenge équipent cette Mondial qui cache paisiblement son jeu derrière sa robe jaune. Dr. Jekyll s’est définitivement transformé en Mr. Hyde ! 480 ch, 1400 kg, freins carbone/céramique, boite F1, plus toutes les aides nécessaires pour éviter d’aller fusionner avec le premier arbre venu.
Avec plus de 100.000 € d’investissement, et encore, sans compter le prix des deux voitures, l’équipe de DK Engineering a sorti un taff de malade pour donner vie à un projet qui l’était tout autant.