A l’heure ou les petits véhicules urbains ont de plus en plus la cote, la Honda City Turbo II et sa Motocompo connaîtraient un succès plus remarquable aujourd’hui que ce qu’il ne fut quand ils sont sortis au début des années 80. Pourtant l’idée était foutrement bonne !
Quand on s’appelle Mr Hirotoshi Honda, qu’on est le fils du fondateur de la marque, créateur de Mugen Motorsports et qu’on habite à Tokyo, il y a plusieurs trucs importants. Arriver à l’heure au boulot et manger de bons sushis (une pièce dans la boite à clichés !). Sauf que, comme chacun le sait, Tokyo est une ville ou il n’y a pas beaucoup de place. 2400 habitants/km², c’est autant que dans une salle d’embarquement d’Easyjet.
Par contre il y a un avantage non négligeable quand on s’appelle Mr Honda, c’est qu’on est un constructeur qui fabrique des deux-roues et des quatre-roues, et que l’on peut développer des produits conjointement. C’est donc tout naturellement qu’Hirotoshi fut en charge du développement de la Honda City et son Motocompo.
Le coffre de la citadine à été littéralement développé autour du deux-roues. Des points d’ancrage ont été étudiés spécifiquement pour l’arrimage. D’ailleurs ce mini scooter 4 temps de 49cc était vendu comme un accessoire avec la voiture, ou bien seul. Les appendices comme le guidon, les cales-pieds et la selle se replient dans le carénage pour obtenir un parallélépipède de 45kg, à peine plus gros qu’un pack de bières Allemandes (j’ai vérifié, c’est la première fois que quelqu’un place parallélépipède et bière dans la même phrase).
Les prévisions de vente ont malheureusement été surestimées et Honda à vendu en tout et pour tout un peu plus de 53000 pièces entre 1981 et 1983. Ce qui en fait aujourd’hui un pur collector ! Au même titre qu’un Dax ou un Chappy, vous balader la dessus vous classe automatiquement dans la catégorie des collectionneurs (ou des hipsters…).
La boite de transport du Motocompo n’est autre qu’une Honda City. Vendue en Europe sous le nom de Honda Jazz ou elle n’a pas forcément emballé les foules, dans son pays d’origine ce fut une toute autre histoire. La petite voiture urbaine étant déjà bien ancrée dans les esprits au Japon grâce aux Kei-cars, la City à repris le concept à son avantage, mais en préfigurant ce que pourrait être une citadine adaptée à tous les marchés.
En effet elle n’est pas sans rappeler certaines de nos petites européennes, mais avec 15 ans d’avance ! Une petite voiture à l’extérieur avec de la place à l’intérieur, c’est un peu le crédo de tous les modèles du segment. Cela dit, la City avait un truc en plus (outre le Motocompo !). Elle embarquait des moteurs bien péchus ! Enfin pas tous… L’entrée de gamme culminait à 60 ch tandis que la version Turbo II coiffait la gamme avec ses 110 ch… Pour 735 kg !
Et si vous trouvez qu’elle a de la gueule cette Turbo II, surnommée Bulldog, avec ses ailes élargies, ses bas de caisse, son capot bombé et ses jantes Mugen en 14″, dites vous que d’autres modèles bourrés d’innovations sont sortis des chaines de montage ! La version cabriolet, de base mais aussi en Turbo II. La version Manhattan Roof, rehaussée de 10 cm ou l’on pouvait loger en option un équipement sono appelé Manhattan Sound, qui faisait vibrer les sièges et rendait sourd vos petits copains. La version Hypershift à 7 vitesses, ancêtre de la boite CVT et même une version cup pour aller taquiner sur circuit !
Finalement, La Honda City et son Motocompo étaient réellement en avance sur leur temps. Le concept est l’essence même de ce qui se fait aujourd’hui. De petits véhicules citadins bourrés de technologie, économiques et funky ! Alfred ?! Appelez moi Mr Honda, faut qu’on parle…
genial cette caisse, le rapport poids/puissance dois vraiment être funky a conduire.