Alfa Romeo SE048SP Groupe C Proto – Al… Quoi ?
par Julien Vidal | 27 janvier 2020 | Racing |
Les années 80 ont vu apparaître les catégories les plus extrêmes du sport auto. Aucune limite, lâchage total ! Et parmi celles-ci, le Groupe C représentait ce qui se faisait de plus extrême sur piste. L’Alfa Romeo SE048SP aurait pu marquer son empreinte dans ce groupe, mais l’histoire en a décidé autrement…
Le groupe C à vu s’affronter des dizaines de voitures qui ont fait la légende du sport automobile sur piste. De la Mazda 787B, en passant par la Peugeot 905 ou encore Jaguar XJR-12, ces engins aux performances similaires aux F1 ont fait rêver toute une génération et ont offert aux ingénieurs un terrain de jeu favorable à toutes les extravagances mécaniques.
Oui mais voila, il y a des italiens qui regardaient tout ça de loin en mangeant leur pizza, c’est les gaziers du groupe Fiat. Ayant déjà expérimenté le Groupe C avec la Lancia LC2 aux couleurs de l’écurie Martini Racing avec plus ou moins de succès, ils ne pouvaient pas continuer à regarder les copains s’amuser sur la piste sans prendre part à la fête.
C’est donc Alfa Romeo qui reprit la charge d’engager un proto en groupe C à la faveur d’un moteur qui était déjà frais et dispo, et qui ne demandait qu’à se faire dégourdir les pistons. C’est le V10 3.5l de 620 ch initialement construit pour Ligier, puis la 164 Procar (un autre proto mort-né !), qui à été récupéré pour prendre place dans un châssis Abarth, ex-Lancia LC2 afin de procéder aux essais. Oui en gros, ils on fait de la récup de tous les fonds de tiroir pour limiter les coûts.
Et l’idée était plutôt bonne ! La banque de pièces compétition du groupe Fiat est loin d’être la plus dégueulasse, du moins à cette époque. Ajoutez à cela un changement de réglementation qui privilégierait les moteurs atmosphérique de « petite » cylindrée et vous aviez une arme parfaite pour aller gagner des titres !
Alors que les tests avaient lieu sur la piste de Balocco, un nouveau châssis en fibre de carbone était alors en construction pour recevoir le moulin. La dessus, les designers se sont chargés de la rendre aussi belle à regarder ! L’aéro est aussi efficace que fluide. Le rouge flamboyant et la calandre en Scudetto sont aussi la pour bien rappeler qu’on est dans une Alfa.
Et c’est la que le bât blesse, on est dans une Alfa. Le V10 ayant subi assez peu de tests avant de prendre place dans le proto, s’est révélé manquer de fiabilité après les essais sur la piste de Balocco. La décision à été prise d’aller chercher un V12 chez Ferrari pour le remplacer. Ce fût là la première pilule difficile à avaler pour les ingénieurs d’Alfa Corse. Et probablement ce qui à causé le désintérêt des décideurs du groupe Fiat.
Et la deuxième n’a pas mis trop de temps à arriver. Le groupe C à été peu à peu abandonné par tous les constructeurs, faute de coût. Tout ce travail à donc été réalisé… pour rien. Nada. Walou. Que dalle. Une tentative de rachat du proto à bien eu lieu par Momo (l’équipementier italien hein, pas ton pote du tiéquar !) mais aucun terrain d’entente n’a été trouvé. Aujourd’hui la SE048SP coule des jours moyennement heureux au Musée Alfa Romeo à Arese, mais on sait tous que si elle avait couru, « elle les aurait décimé toutes ! »
©Photos: Kevin Van Campenhout pour Classicdriver.com
A mon sens,le design a du s’inspirer de ce qui sa faisait de mieux à l’époque 962C en tête!!!
Après tout ne fut pas à jeter car l’expérience à probablement permis de souder les liens chez Alfa Corse en vue de « monter » le projet DTM avec le succès que l’on sait par la suite. Un accouchement difficile quoi!!!
Il ne faux pas confondre les groupes C (1982-1990) et les SWC 3.5L autorisées dès 1990 pour le plus grand malheur de l’endurance.
https://www.youtube.com/watch?v=jbl112glgds&feature=emb_logo
https://www.youtube.com/watch?v=XgE0f-MqLQQ
Les SWC 3.5L contre lesquelles Alfa Roméo aurait couru ont surtout contribué à la suppression du championnat du monde d’endurance en 1993.
Ces voitures n’étaient pas soutenues par les constructeurs (non-participation de Porsche au SWC, puis retrait de Mercédès et de Jaguar du SWC à la fin 1991) : trop chères, trop fragiles, plateau anémique voir la dernière épreuve du SWC les 500 kms de Magny-Cours 1992. Un énorme gâchis…