Alors là les enfants, on s’assoit, on arrête de rigoler et on écoute le Monsieur. Oubliez les caisses qui montent et descendent sur coussins d’air, les châssis qui cognent par terre, les propu’ qui dédicacent l’asphalte, les swaps sortis d’une centrale nucléaire… Place à du lourd, du sérieux, mais surtout, d’la caisse de rallye, la Skoda Fabia R5 ! Accrochez vous… ça va secouer !
Le Groupe R, c’est le prolongement du Groupe A, rien que ça. Et dans le Groupe R, vous avec 5 classes avec au firmament, la classe R5, celle des gros calibres avec soit un 2.0 l atmo, soit un 1.6 l turbo, collecteurs d’admission et d’échappement spécifiques, 4 roues motrices, boite séquentielle, gros freins… Ouais, tout c’qu’il faut pour aller chasser le chrono en mode sniper de la trajo.
On y retrouve l’élite des spéciales… Citroen C3 et DS3, Hyundai i20, Ford Fiesta, VW Polo et bien sûr, notre star du jour, la Skoda Fabia. Sachez quand même que l’engin est aussi bien homologué en rallye national qu’en mondial. Surtout qu’actuellement, elle reste la référence puisqu’en seulement 3 ans 1/2, elle peut se targuer d’un palmarès comptant plus de 700 victoires en rallye (Des régionaux aux mondiaux) et que la marque tchèque a déjà écoulé plus de 240 voitures ! Un véritable record.
Et c’est l’une d’entre elle que j’ai croisé il y a quelques semaines… La voiture appartient à la structure varoise, Arcauto Compétition, qui se charge de l’assistance.
Si d’habitude on vous cause de voitures qui frottent le bitume, ce coup-ci, c’est plutôt le contraire. Quoique… En mode asphalte elle aurait sa place sur un meeting stance, mais une fois passée en config’ terre, elle est prête à encaisser les terrains les plus difficiles. Car la force d’une R5, c’est justement de pouvoir s’adapter à toutes les surfaces.
Pour en venir à notre missile du jour, attention de ne pas sous estimer cette Skoda Fabia R5 qui reste un véritable engin dédié et développé aux performances et à l’efficacité pure. Ici, la seule priorité, c’est la chasse au chrono. MAIS, l’objectif n’est pas non plus de tout casser, donc la fiabilité est aussi importante que les perfs. Mais aussi, pour séduire les équipes privées, il faut pouvoir proposer une voiture qui sait rester au niveau, et lui rajouter différentes évolutions, sans exploser les budgets. Et justement, en parlant budget, faire aussi en sorte que les interventions soient accessibles, sans avoir besoin de vendre un rein et un bras. Ca commence à faire pas mal de contraintes… et à ce jeu là, la Fabia R5 est surement le meilleur compromis entre les perfs, l’efficacité, la fiabilité et les différents couts qu’il faut absorber.
Commençons pas l’extérieur… vous l’avez remarqué, notre petite tchèque a poussé de la fonte. Elle a pris des épaules pour arriver à 1m82 de large. Pour le reste, si ce n’est l’avant hyper aéré et l’aileron posé sur la hayon, les lignes n’ont pas bougé. Par contre dedans, on rentre dans l’univers du sans compromis. La chasse au poids à fait des ravages… Tôle, panneau de porte carbone, tableau de bord spécifique, boite séquentielle, volant OMP monté en quick release, indicateur de rapports devant le baquet Atech Performance SHP pour le pilote. Le copilote prend place dans un baquet OMP. Les deux sont sanglés par des harnais GT2i. A l’arrière, on retrouve une roue de secours et le réservoir de 82,5 litres. Enfin, tout ce petit monde est protégé par un arceau soudé.
Sous la robe, le châssis est taillé pour la course et pour encaisser des contraintes spécifiques. Suspensions McPherson, en mode asphalte ou terre. La petite Skoda est passée en 4 roues motrices e chaque train possède son propre différentiel mécanique, un détail important car ce qui fait le succès de la Fabia, c’est justement le fait que Skoda a préféré limiter l’électronique afin d’éviter les mauvaises pannes.
Enfin le coeur de la bête, un 4 pattes shooté au turbo. A la base il s’agit du EA888, le 4 cylindres 1.8l et 2.0l Tsi et Tfsi qui sévit quasiment sous tous les capots des voitures du groupe VAG, du Yéti à la Golf R ou la S3. Sauf que pour répondre au règlement, il faut un 1.6l… Donc les ingénieurs de Skoda se sont penchés sur son cas. Il est tombé à 1.6l, a reçu un nouveau vilebrequin, une culasse spécifique, une injection haute pression et un turbo de S3 modifié pour encaisser les 1,5 bars autorisés. Les systèmes d’huile et de refroidissement ont également été revus et optimisés. Et alooooors ? Eh bien ce sont pas moins de 275 ch pour 475 Nm de couple qui s’excitent dans ce petit 4 cylindres plein comme un oeuf sous ecsta’ !
Puisqu’on en est aux chiffres, la bestiole affiche 1230 kg… la boite séquentielle compte 5 rapports en mode kalash’, tous pouvant être adaptés en fonction du terrain. Ici sur la terre, ça tire très court avec une Vmax qui doit flirter tout juste avec les 200. Les jantes sont en 15′ (18 en asphalte) et les pneus à crampons mordent la terre. Le freinage aussi est adapté à la surface, sachant que sur la terre, moins sollicité, il se contente de disques en 300mm (355mm en asphalte).
Une fois en action, Jean Luc joue au chef d’orchestre, copiloté par Philippe. La partition est rythmée, la bestiole hurle à pistons déployés, tout en offrant des trajectoires en glisses contrôlées, projetants quelques pierres pour finir sur un déhanchement avant de reprendre sa ligne. Et la danse recommence à la courbe suivante. Les aspérités sont avalées et en cas de bosse, les réceptions se font avec une compression parfaitement maitrisée.
La différence est là… L’Asphalte, c’est un équilibre entre le chrono, la vitesse et le grip, une harmonie savamment orchestrée par le pilote qui vient flirter aussi bien avec ses limites que celle de l’engin. Sur terre, c’est un ballet chorégraphié sur un terrain en constante évolution et où les changements d’adhérence sont permanents. Chaque passage est différent, et notre Skoda Fabia R5 reste aussi impériale sur les deux terrains…
Alors si on vous pose la question : « Terre ou asphalte ? »… Une seule réponse s’impose… « Pourquoi choisir ?! »