Impossible de parler de la Mercedes SLR Mclaren Stirling Moss sans vous causer de la SLR… et de Stirling Moss. Donc forcément, avec autant d’histoires sympathiques à vous conter, je préfère me foutre à oilpé pour enfiler… (Tim, calme toi !) mon costume de Père Motor. Vous être prêts ? Alors on y va…
Notre histoire commence il y a fort, fort longtemps. Enfin, pas tant que ça, en 2003. Mercedes est alors le motoriste de l’écurie McLaren depuis 8 saisons déjà. En parallèle, la marque à l’étoile détient 40% des parts de l’écurie anglaise.
En 98, le duo s’offre le doublé pilote (Mike Häkkinen) et constructeur en F1. L’année suivante, le pilote finlandais récidive pendant que la Scuderia rafle le titre constructeur. Peu importe, dès la fin de saison 98, McLaren et Mercedes souhaitent fêter cette réussite avec une voiture exceptionnelle… Le projet SLR voit alors le jour.
Janvier 99, Mercedes présente au salon de Détroit le concept car Vision SLR. Un coupé et un roadster dont le style envoie du pâté ! Cette supercar compte deux places où le pilote et son passager sont assis quasiment au niveau des roues arrière. Devant eux s’étend un capot aussi long qu’aéré qui se termine avec un nez en pointe qui n’est pas sans rappeler celui des monoplaces.
La voiture a été développée chez McLaren. Du coup, elle s’appuie sur une structure carbone habillée d’une carrosserie acier. Les portes s’ouvrent en élytre, les suspensions sont en alu et le freinage est équipé de disque en céramique, caché derrière des jantes de 19′.
Et quelle gueule ! Surtout que la fiche technique s’avère au niveau avec le V8 5.5l compressé et préparé chez AMG afin de lui faire cracher 626 ch et 780 Nm à 3250 trs. Contrairement à deux principales rivales, la Ferrari Enzo et la Porsche Carrera GT, il est situé en position centrale avant.
En 2003, la voiture définitive débarque dans les concessions et Mercedes prévoit d’en écouler 3500 sur une période de 7 ans. Le style s’est un peu assagit, mais les lignes sont là, spectaculaires. Avant en pointe, long capot aéré, double optiques ovoïdes, habitacle reculé et cul bombé avec diffuseur XXL et aileron de type aérofrein. La voiture accuse 1768 kg ce qui ne l’empêche pas d’exploser le 0 à 100 en moins de 4 secondes, le 400m en 11,6 et le km en 21,2 avant d’aller coller l’aiguille du tachy à un 332 km/h en Vmax ! A quelques dixièmes près, c’est du niveau de ses deux rivales.
Et ce n’est pas fini… Mais pour la suite, il me faut repartir en 1955 avec la Mercedes 300 SLR qui allait remporter le championnat du des voitures de sport aux mains d’un duo magique composé de Juan Manuel Fangio et notamment de Stirling Moss. Ce dernier ajoute à son palmarès les Mille Miglia dont la voiture portait le N°722, référence à son heure de départ dans la course, 7h22.
Bam, retour en 2006… La SLR a quand même du mal à trouver sa clientèle. Mercedes décide de rehausser le level et en profite pour se payer un coup de comm’ avec la 722 Edition qui s’avère être une SLR plus radicale. L’aéro a été optimisée, la robe est la même que la SLR de 55, les jantes sont noires, les disques sont plus grands et le V8 passe à 650 ch et 820 Nm. Les perfs gagnent quelques dixièmes. Il n’y en aura que 150.
Septembre 2007, la SLR perd le haut et gagne quelques kilos. En 2009 c’est la 722 qui passe en mode roadster et elle aussi, séduira seulement 150 richissimes clients. Il n’empêche que malgré tous ces efforts, Mercedes est loin du compte. Rappelez vous, la marque avait prévu d’écouler 3500 exemplaires en 7 ans. Sauf qu’on est en 2009, la SLR est vendue depuis 2003 et Mercedes a tout juste dépassé la moitié des objectifs… Et encore, heureusement qu’il y a les américains, puisque 50% des voitures ont traversé l’Atlantique !
Il n’empêche que Mercedes décide de stopper l’hémorragie et en guise de bouquet final, elle développe une édition limitée de 75 voitures, la SLR Stirling Moss. Le gabarit n’a pas changé, les grandes lignes non plus, mais le dessin s’inspire de la 300 SLR du pilote anglais. Le trait vient de la main du designer coréen, Yoon-Il Hun. La Stirling Moss est un speedster sans pare brise, seulement équipée de deux petits saute-vent. Le capot et la face avant est lissée. Les phares sont différents, les double optiques ont laissé leurs places à des monoblocs. Les prises d’air latérales, juste derrière les passages de roue avant, reçoivent désormais les sorties d’échappement. Derrière les sièges, le coffre est équipé d’un double bossage avec arceaux individuels. Le moteur est le même que la 722 avec ses 650 ch, mais la voiture a gratté 200 kg sur la balance. Avant que la production ne commence, tous les modèles ont été vendus… à des propriétaires de SLR, puisque pour pouvoir acheter la Stirling Moss, il fallait déjà avoir une SLR dans son garage !
Après 1789 exemplaires vendus, la SLR tire sa révérence. Elle a autant séduit que perturbé ! Certains la trouvent efficace, d’autres lui reprochent un comportement plus typé GT que sportive. Manque de grip à l’avant, cul trop vif… elle partage les avis. Chez McLaren, à l’origine du châssis, on est vexé par ces critiques. Alors que Mercedes a arrêté la production, les anglais annoncent une ultime série de 25 exemplaires, la SLR Edition. Nouveau capot, nouveau pare-chocs, nouveau diffuseur, nouvelles jantes, branchies latérales, nouvelle direction, nouveau freinage, nouvelles suspensions… McLaren a mis le paquet, avec l’aval de Mercedes, même si l’étoile au bout du capot est maintenant noire. Mais Mercedes n’a laissé que la version du V8 à 626 ch.
Quel que soit le modèle ou la version, il a fallu attendre plus de 10 ans pour se rendre compte de l’originalité de la SLR. Un dessin à nul autre pareil, des performances détonnantes, une présence inimitable, même aujourd’hui, la SLR a gardé une réelle personnalité, avec une version Stirling Moss qui se pose en digne héritière de son illustre ainée.
Une des seules supercars presque utilisable au quotidien (avec peut être l’Audi R8). La plupart de ces défauts sont des qualités sur d’autres segments autos.
Reste le prix vraiment trop cher par rapport aux rivales Enzo et Carrera GT, plus « typées » et exclusives. Pour les perfs en fin de carrière en 2009, un simple SL 63 (avec le « bon » et sonore V8 6,2l) fait presque aussi bien pour deux fois moins chère!!!
Je crois qu’étrangement sont vrai point faible c’est ça boite de vitesse auto à convertisseur, lente. Sur un engin dit ultra véloce et cher ça passe pas. Paradoxalement on reproche la même chose à l’auto à l’autre bout de la gamme, la Smart. Tout du moins sur les dérivés un peu « pêchu » Coupé et Roadster.
Aux dires des essais d’époque, je crois que Mercedes c’est beaucoup reposé sur les lauriers acquis précédemment et sur McLaren, alors simple écurie de course et sous traitant et non constructeur automobile à part entière. J’oublie volontairement l’épisode Mclaren F1, qui ne compte pas vraiment.
Du coup il en résulte quelques travaux d’intégration technologiques ratés ou ressenti absent (cf les freins by wire, grande première sur cette auto).
L’implication même dans le projet peu laisser à désirer avec qu’une »simple » augmentation de puissance d’un V8 qui équipe toute la gamme AMG d’époque au lieu d’avoir un moteur spécifique comme on peu si attendre pour une supercar de sommet de gamme.
La fait de mettre une carrosserie en acier sur un châssis à base de carbone et d’alu, prouve le flou dans la démarche si ce n’est un défaut de communication entre les parties prenantes de construction de l’auto!!!
Pour moi la Stirling Moss est la plus réussie car aux dires des médias elle gomme la plupart des défauts des autres versions, sauf la lenteur de la boite de vitesse. Par contre ce qu’elle gagne en exclusivité elle le perd en facilité d’utilisation en devenant presque aussi inexploitable que la grande sœur CLK-GTR, autre monstre sacrée déjà évoqué ici.
Je ne parlerai pas de l’ultime version revue par McLaren car il me semble qu’aucun journaliste ne l’ai essayée. Moi je la trouve laide avec des proportions étranges notamment au niveau du bouclier avant. Ma préférée reste la Stirling Moss, pour ce qui est dit avant, en plus du fait que je l’ai vu lors de sa présentation au salon de l’auto de Genève en 2009!!!
Pour conclure, même si cette auto, ou gamme d’auto a raté ces objectifs commerciaux et déçue une poignée de journaliste essayeur, ces propriétaires semble aimés car elle jouit de son propre club et par le passé de son propre championnat monotype (les 722 ayant été développé pour cela)!!!