Quand les marques généralistes fabriquent des concepts cars, ils imaginent ce qui pourrait être leur futur en s’inspirant du passé, enfin la plupart du temps. Quand certains sont plus proches du rêve éveillé que de la réalité, d’autres sont si proches d’une voiture de série qu’on se demande pourquoi ils n’ont pas sauté à pieds joints dans la flaque d’eau de la production. Et c’est le cas de l’Alfa Romeo Diva Concept…
En tout cas s’il y a une flaque dans laquelle nous allons mouiller nos Stan Smith, c’est celle de l’Alfa Romeo Tipo 33 Stradale. Parce que finalement, la Diva est l’évolution, ou plutôt la réinterprétation de ce chef d’oeuvre de Franco Scaglione. Probablement la plus belle Alfa Romeo jamais produite. M’enfin tout cela est subjectif, n’empêche que quand j’en regarde une, même en photo, j’ai envie de pleurer… J’essuie mes larmes et je passe à la suite.
En 2006 quand la Diva a été présentée à Genève, ce ne fut pas le coup de foudre de la part du public, loin de là. Pourtant elle avait tout pour plaire. Elle a été conçue en collaboration avec le Centro Stile Alfa Romeo, le Groupe Fiat et surtout Franco Sbarro, car c’est sur le stand de la prestigieuse école Montbéliarde qu’elle fût découverte.
La Diva est plus qu’un concept délirant. A peu près tout ce qui figure sur cette auto aurait pu être produit en série, moyennant quelques adaptations pour l’homologation. Et franchement ça aurait eu de la gueule ! Un petit coupé pas plus grand qu’une Fiat Punto, avec un museau mi-Formule 1 mi-Ferrari Enzo avec ses feux à led, des portes papillon qui se replient dans le toit et une paire de fesses qui dit « t’as intérêt de savoir conduire si tu veux me rattraper ».
Et la on ne parle que du design ! Le technique n’est pas en train de se gratter les parties sur son canapé en regardant la teloche. Le châssis est en fait celui d’une 159 largement modifié et renforcé au carbone, les trains roulants proviennent d’une Ferrari F430 tandis que les suspensions et le freinage sont réglables électroniquement. Le moteur qui équipe la Diva est le même que les 147 et 156 GTA soit un V6 Busso 3.2 qui développe ici 290 ch au lieu de 250 d’origine, qui est et restera l’un des V6 les plus enivrants au monde. Monté en position centrale arrière, il est couplé à une boite Selespeed à 6 rapports.
Tout ceci est contenu dans un joli paquet cadeau de 1100 kg et pas un de plus. Que ça ? Oui, mais malheureusement c’est déjà trop ! La Tipo 33 pesait en son temps a peine 700 kg, ce qui en fait une ballerine comparé au tas de mozzarella de la Diva. La faute probablement à son moteur justement, qui aurait mérité un petit régime, voire même un changement total pour quelque chose de plus en adéquation. Mais s’il n’y avait que ça… Il se dit que l’auto a été mal assemblée avant Genève, et qu’elle fût entièrement démontée et remontée avant le concours d’élégance de Villa d’Este quelques semaines plus tard. Concours ou elle reçut enfin les éloges qu’elle méritait.
Alors autant on ne pouvait pas commencer cet article sans parler de la Tipo 33 autant on ne peut pas le terminer sans parler de la 4C ! Tout le monde a noté la ressemblance. Elle a vu le jour à peu près 7 ans après la Diva. Comme quoi, les concept ne servent pas qu’à amuser la galerie. C’est là toute la finesse de ce concept car, il fait le lien entre un passé glorieux et un futur qui a tenté de l’être. Réveillez-vous Mesdames et Messieurs de chez Alfa ! On en veut encore !
Avec un peu de 8C au passage. Ce concept est la genèse de tout ce qui ce passe ce Alfa depuis 15 ans.
On pense qu’ils sont morts vivants, et puis d’un coup badaboum ! la 8C, la 4C, la Giulia GTA(et Am) aujourd’hui.
Pour ce qui est des concept né bien avant un dérivé de série l’exemple de la M250 chez Lotus est parlant, née en 2001, il annonce presque à 100% l’Evora commercialisé en…2009. Certes chez un « artisan » les délais sont plus long, mais parlant quand même. Surtout que des exemples de la même veines on doit pouvoir en trouver plein.