Lamborghini Islero 400 GTS – Timide et complexée…
par Julien Vidal | 16 avril 2020 | Street |
Des Lamborghini, l’on connait tous les Diablo, Countach, Gallardo et que sais-je encore ? Mais il y a d’autres modèles qui ont marqué l’histoire du constructeur de Sant’Agata que l’on connait moins, et c’est le cas de la Lamborghini Islero 400 GTS.
Pour les deux débiles au fond de la classe qui n’écoutent jamais, chaque modèle de Lamborghini porte le nom d’un taureau de combat célèbre. Islero est d’autant plus célèbre dans le milieu de la corrida car c’est lui qui a encorné mortellement l’un des plus célèbres toreadors du monde du nom de Manolete en 1947. Avant de finir en ragoût, comme tous les autres. Voila, ça c’était la minute culture générale.
Pour ce qui est de l’Islero à 4 roues, elle est commercialisée en 1968 quand Lambo surfait sur le succès de la Miura, 350 GT et autre 400 GT. Habitués à faire appel à la Carrozzeria Touring pour leur dessiner leurs voitures, les gars de chez Lambo se trouvèrent bien dépourvus lorsque celle-ci fit faillite en 1967. C’était sans compter sur Mario Marazzi, qui en profita pour embaucher quelques anciens de la célèbre carrosserie et s’installer à son compte. Et c’est à lui que le projet fut confié.
Et c’est probablement la plus grosse erreur que Ferruccio ait commise. Puisque d’emblée, le style a été plus que critiqué, reprochant à L’Islero de n’être qu’une timide évolution de la 400 GT. Surtout quand on la compare à l’Espada sortie au même moment, dessinée quant à elle chez Bertone, qui offre un style beaucoup plus marqué et futuriste (qui a dit « espadrille » ?).
Par contre ce qu’elle ne montre pas à l’extérieur, elle le gagne à l’intérieur. Marazzi à dessiné une toute nouvelle planche de bord tout en vinyle, cuir et bois comme cela se faisait à l’époque sur les GT dignes de ce nom. D’ailleurs, en amateur inconditionnel de GT, Ferruccio en avait fait son déplaçoir personnel. Enfin lui pouvait le faire, vu que c’était le patron. Ça n’a pas été le cas de la clientèle malheureusement. Outre le style qui était loin de faire l’unanimité, la qualité de fabrication était désastreuse pour une voiture de cet acabit.
La marque a bien tenté de redresser la barre avec l’Islero S en 1969, en poussant le V12 Bizzarini à 350 ch contre 320 sur le modèle de base, et en réglant tant bien que mal les détails de finition mais c’était trop tard. Le mal était fait. Malgré un 0-100 en 6″5 et une vitesse de pointe de plus de 250 km/h, les clients étaient déjà partis à la concurrence. Et cela à fait un trou béant dans les finances de Lambo.
Alors pour les puristes que je vois déjà tenter de se faire sauter les globes oculaires à la cuillère parisienne à la vue du cheval cabré sur l’écrou central des jantes, sachez que je ne sais pas du tout ce qu’il fout la. L’Islero était vendue avec des jantes Borrani d’origine. Le proprio à du juger bon de les remplacer par des jantes à rayons de Ferrari (bah quoi c’est Italien aussi nan ?)… sachez qu’il est actuellement recherché pour faute de gout, blasphème et crime de lèse-majesté, et que les fantômes de Ferrucio Lamborghini et Enzo Ferrari le hanteront jusqu’à la fin de ses jours. (Quoi j’en fais trop ?).
Alors certes, celle qui illustre ces photos est loin d’avoir son lustre d’antan et mériterait un peu d’amour. Mais elle fait partie des 100 exemplaires d’Islero S, et sera à vendre bientôt si vous vous sentez de la restaurer. Et puis au moins, celle-ci ne cherchera pas à vous transpercer le corps avec ses cornes. Le porte monnaie par contre…