LaFerrari Aperta – Watts à l’italienne
par Rémi | 29 juin 2020 | Street |
Vous seriez prêts à mettre 10 millions de dollars dans une bagnole ? Non mais je veux dire, si vous les aviez ! Faut croire que ça effraie pas tout le monde, puisque c’est le prix qu’a atteint aux enchères la dernière des LaFerrari Aperta mise en vente en 2017. Alors pour bien être sûr de ce que vous achèterez, je vous fais faire le tour ! On sait jamais…
Quand Ferrari s’énerve et décide de pondre une supercar, en principe, ça chie des bulles… Disons qu’ils ne font pas dans la dentelle. On a eu la GTO en 85, puis la F40 en 87, la F50 en 95, et en 2002, la Ferrari Enzo. Sacrée brochette de monstres de la route. Entre V8 biturbo furieux et V12 atmo rageurs, on a eu droit à du lourd. Mais voilà, les années 2010 arrivent, et la mode est à l’hybride. Pas pour consommer peu, mais pour profiter des avantages qu’offre l’électrique afin d’augmenter encore les performances des sportives. Et Ferrari l’a bien compris.
En 2013, Porsche, McLaren et Ferrari accouchent ensemble d’une trinité infernale. Des caisses tellement plus performantes que tout ce qui existe alors, que même la toute jeune Lamborghini Aventador se voit reléguée au rang de caddie de supermarché. Et la candidate au cheval cabré se nomme LaFerrari. Mais quel enfer ce nom ! Sérieusement, choppez-moi le responsable marketing, on va lui faire écrire mille fois « La Ferrari LaFerrari est imprononçable à moins de vouloir passer pour un bègue ».
En 2016, Ferrari décapsule son hypercar hybride. Et celle-ci va prendre le nom de LaFerrari Aperta. Et donc, à partir de maintenant, je l’appellerai simplement Aperta, ce sera plus simple. La première chose à dire sur l’Aperta, c’est « Pooouuuaah ! L’engin ! » Non sérieusement, le problème de certaines supersportives, c’est que parfois les ingénieurs en aéro gueulent plus forts que les designers, et on se retrouve avec un truc qui colle la route comme une ventouse enduite de UHU, mais qui ressemble à rien. Vous avez dit McLaren Senna ? Ah pardon, j’ai cru…
Mais là, c’est pas ce qui s’est passé. L’Aperta est belle. Juste belle. Et pourtant, le design (comme celui du coupé) n’est pas signé Pininfarina, l’Aperta a été dessiné en interne. Contrairement à l’Enzo, qui pouvait paraître un peu disproportionnée sous certains angles, on a affaire ici a un dessin tout en élégance. L’appui aérodynamique indispensable est produit grâce à des solutions invisibles, genre le diffuseur et le spoiler arrière mobiles et particulièrement bien intégrés. Et regardez moi ces rétros perchés au bout d’un fin montant profilé en carbone ! Délicieux. L’agressivité et la finesse se marient particulièrement bien sur cette voiture.
Et c’est surement pas le fait de lever le capot qui vous fera débander ! L’Aperta reprend la mécanique du coupé : V12 de 6.3L respirant à l’air libre, pour 800 chevaux bien mécaniques. Le rupteur ? 9250 tours… Hus ! Ca fait combien d’octaves ça ?
« Oui mais si je dois dépasser une Aventador ?
– T’inquiète Roger, on t’a mis la petite assistance électrique de 163 chevaux qui va bien vraiment au cas où !
– Oui mais si je suis suivi par une Chiron ?
– Heu… Trouve des virages… »
Parmi les détails techniques intéressants, on peut noter le système hybride capable de rediriger le couple excessif du V12 vers les batteries pour les recharger, au lieu de vaporiser les gommes arrières. La récupération d’énergie au freinage même lorsque l’ABS fonctionne, ou encore le mode tout électrique gardé secret par Ferrari, et dévoilé seulement à la crème de la crème des clients. Les petits cachotiers… Ah, et en parlant de cachotteries, Ferrari annonçait 1250 kilos à sec, sauf que donner le poids à sec c’est une arnaque d’italien. Ajoutez le carburant, les huiles et le refroidissement (moteur, boite, différentiel, batteries…), et vous vous retrouvez avec une caisse qui pèse presque 200 kilos de plus… Mais bref.
Maintenant imaginez, imaginez ce que ça doit être de rouler cheveux au vent, un V12 dans le dos et quasiment 1000 chevaux sous le pied droit. Remarque, vous pouvez aussi sauter dans une Porsche 918, tomber le toit et écouter les échappements vous cracher des flammes dans les oreilles. Ou alors vous pouvez passer un casque et limer un circuit au volant d’une P1 au son des turbos qui sifflent. Depuis 2013, j’ai toujours pas fait mon choix. Mais je crois que de toute façon, j’ai pas le budget…
C’est vrai que c’est un modèle vraiment impressionnant.
J’en ai vu une dizaine, étonnamment cette auto n’est pas si grande (en taille) que l’on pourrait penser, mais on ne voit qu’elle.
Il y en a quelques unes à vendre entre 3.5 millions et 7 millions en ce moment